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Appel à témoignage de Génération Précaire :
Voici une newsletter spéciale appel à témoignage sur les banques !

C'est l'histoire de David contre Goliath. Dans la jungle des stages, un moustique se rebelle et ose s'attaquer à un lion !
David est un ex stagiaire du LCL - Le Crédit Lyonnais. Il a décidé de poursuivre la banque devant les Prud'Hommes pour obtenir une requalification de son stage en contrat de travail (cela revient à demander à la justice qu'elle reconnaisse qu'il s'agissait d'un travail dissimulé). En cas de succès, David obtiendrait notamment des rappels de salaires ainsi que des dommages-intérêts.

C'est la première fois qu'un ancien stagiaire ose ainsi défier une des plus grandes entreprises françaises en l'attaquant en justice. De plus il s'agit d'une banque. Celles-ci sont prêtes à payer des sommes folles à leurs traders mais prennent chaque année des milliers de stagiaires qu'elles utilisent en lieu et place de salariés le tout pour même pas le smic. Une telle politique de ressources humaines est-elle de nature à "refonder le capitalisme sur une éthique de l'effort et du travail"(dixit notre président Nicolas Sarkozy) ? On peut en douter.

Génération-Précaire lance donc un appel à témoignages parmi les anciens ou actuels stagiaires du Crédit Lyonnais.

Si vous aussi vous avez effectué un stage dans cette banque et avez vécu des situations qui vous semblent abusives (remplacement de salarié, prise de responsabilité, formation de personnel, horaires chargés, pression de la hiérarchie, objectifs déterminés, absence d'encadrement pédagogique et/ou de formation, faible rémunération au regard des tâches effectuées...), n'hésitez pas et écrivez nous pour relater votre expérience sur ce lien : http://www.generation-precaire.org/spip.php?page=contact

Cet appel à témoignages s'adresse aussi à tous les témoins de l'exploitation des stagiaires au Crédit Lyonnais (tuteurs, maîtres de stage, salariés, parents...)

Votre témoignage est précieux car il pourra aider David à gagner son procès et peut-être à créer une véritable jurisprudence en faveur de la régulation des stages.

Au-delà de la réparation du tort individuel subi, les requalifications aux prud'hommes permettent de compléter l'embryon de régulation des stages.

Plus d'infos http://www.generation-precaire.org/spip.php?article248


L'appel me parait important, car les politiques ne semblent pas se presser pour faire évoluer la législation concernant les stages ... comme le dit cet appel, une jurisprudence prudhommale pourrait obliger les employeurs (et les banques en particulier) à offrir de vrai stages, et plus des remplacements de salariés !

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Cette situation n'est pas spécifique aux banques. Aujourd'hui tout le secteur privé, y compris les entreprises de renom, est sous pression et fonctionne de cette manière.

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On peut aussi dénoncer le rôle de l'enseignement supérieur, qui veut obliger des étudiants qui n'en ont pas forcément besoin (philo ou archéo) à effectuer un stage en licence. Et qui oblige ceux qui auraient besoin d'un stage en licence et un stage en master à en faire quasiment un par an !
Et tout cela n'est fait que pour des raisons idéologiques, et parce que ça permet aux universités de faire de grosses économies (et je pense que des master spécialisés à 6000 euros d'inscription pour 6 mois de cours, je pense que c'est rentable)

Pour les stages, c'est la loi de l'offre et de la demande qui s'applique smile : trop de stagiaires qui font de demandes -> le niveau de rémunération et l'intérêt pédagogique des stages baisse. Des entreprises en profitent, faisant tourner les stagiaires sur les différents postes, employant des stagiaires pour former ou même recruter eux-même d'autres stagiaires, ou même en employant trois stagiaires pour chaque salarié. Mais est-ce vraiment ces entreprises qu'il faut blâmer ? Elles sont là pour faire de l'argent, c'est tout ... et la loi n'est pour elles qu'une variable comme les autres, comme la variable d'ajustement que représentent les stagiaires.

Je pense que ceux qu'il faut blâmer de cette situation sont ceux qui l'ont créé et entretenu : les hommes politiques et ministres qui ont encouragé sans réfléchir un recours excessif aux stages, et qui continuent à le prôner contre toute raison. Ainsi que les dirigeants d'universités complaisants prompts à les suivre !
(Et peut-être aussi la Cé et consorts qui encouragent cette politique)