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Des salariés de Renault bloquent l’usine de Sandouville

Contraints au chômage technique, 200 à 300 salariés bloquent les entrées de l’usine depuis 5 heures du matin. Ils entendent aussi protester contre le plan de 1.000 suppressions d’emplois.

Entre 200 et 300 salariés de Renault, contraints au chômage technique, bloquent depuis 5 heures du matin les entrées de l'usine Renault de Sandouville (Seine-Maritime) et empêchent certains de leurs collègues d’entrer.
Ces salariés, contraints à un chômage technique de deux semaines par mois (ce qui cause une baisse de salaire) protestent aussi contre le plan de 1.000 suppressions d'emplois (des départs volontaires), lié aux mauvaises ventes de la nouvelle Laguna.
L’usine de Sandouville ne sera pas la seule touchée par le chômage technique. Renault a en effet annoncé hier soir une réduction de 20% sa production au quatrième trimestre en Europe en raison de la dégradation de ce marché, ce qui correspond aux mesures d'économies annoncées en juilllet, a annoncé Patrick Pelata, directeur général délégué de Renault.
"C'est une baisse sur l'Europe élargie", a-t-il dit, en parlant d'un "ordre de grandeur". "Sur le monde, ça ferait un peu moins", a-t-il ajouté.
Cette baisse de production correspond au plan d'économies "qui a été annoncé en juillet", en particulier le passage à une équipe de l'usine de Sandouville (Seine-Maritime) et "beaucoup de journées non travaillées".
Interrogé sur le site de Flins (Yvelines), Patrick Pelata a estimé qu'il ne devrait y avoir que des journées non travaillées si la situation au quatrième trimestre est conforme à ce qui a été prévu. Renault a annoncé récemment la suppression de 2.000 emplois dans ses filiales européennes. Ce plan s'ajoute à celui annoncé en juillet qui prévoit 4.000 départs "volontaires" en France dont 1.000 sur 3.700 à l'usine de Sandouville.


Et lu sur le site de Solidaires Industrie :
Crise de l’automobile, crise du capital ?

Suppressions d’emplois.
PSA : 1.090 suppressions d’emplois. Mulhouse : L’usine PSA Peugeot Citroën de Mulhouse arrêtera le 24 octobre son équipe de travail de nuit en raison de la baisse des marchés. Cette équipe aura fonctionné moins de trois mois… Rennes : L’usine PSA de Rennes va se séparer d’ici la fin de l’année de la totalité de ses intérimaires (un millier) en raison d’une baisse des volumes sur les lignes de production.
Sochaux : PSA va procéder à 11 jours de chômage partiel dans les usines de Montbéliard.
Poissy : L’usine PSA va réduire de moitié la production de la 207 et de la 1007 et supprimer 700 postes d’intérimaires. Aulnay : PSA Une chaîne arrêtée et le travail reporté sur les CDI après avoir viré les intérimaires.
RENAULT : 6.000 suppressions d’emplois dont 4.090 en France.Sandouville : 1.200 suppressions d’emplois et des retenues de 300 à 500 € en raison du chômage technique. Flins menacé. Douai menacé de chômage partiel. Blainville (Renault Trucks) 400 intérimaires licenciés. Chez Renault à Cléon, Maubeuge, Guyancourt, les effectifs diminuent, les cadences augmentent comme dans tout le secteur automobile.
Ford : 2.700 emplois menacés chez Ford Blanquefort.
Pour un emploi supprimé chez les donneurs d’ordres tels Renault ou PSA ce sont 3 à 4 emplois qui sont impactés chez les équipementiers et sous traitants (Valéo, Faurécia, Michelin, Good Year, Automotive…).. Ce sont des dizaines de milliers d’emplois qui sont menacés dans la filière.

Profits.
Pendant ce temps la rémunération des actionnaires (maintenue à 6% chez Renault) augmente sans cesse chez PSA comme chez Renault. Pour ce dernier 1,5 milliards d’€ de profits en 6 mois, Renault va bien !
La gestion de ces fonds , du profit immédiat et le plus rentable a abouti à la crise économique la plus grave depuis 1929 ! En même temps les patrons de l’automobile ont suffisamment de marges pour ouvrir des nouveaux centres de production en Europe et ailleurs (Roumanie, Russie, Casablanca, Corée, Chine, etc.)

Riposte.
Grève :
Lundi 13 octobre les grévistes de Renault ont bloqué la production. Le mécontentement est partout le même, face aux suppressions d’emplois et aux pertes dues au chômage partiel.
Manifestations :
Vendredi 10 octobre la manifestation de plusieurs milliers de manifestants, organisée par la CGT où nos camarades de SUD et de Solidaires Industrie étaient présents (Renault : Guyancourt, Maubeuge ; PSA : Aulnay, Poissy) était très combative, joyeuse de pouvoir investir le temple de la voiture et de manifester que ce sont les ouvriers de l’automobile qui ont construits les modèles présentés ! Les mots d’ordre étaient « augmentez les salaires,, pas les actionnaires », et « aujourd’hui au salon demain dans les usines, interdisons les licenciements ». Les camarades de Renault Guyancourt étaient venus à 3 cars, ceux de Cléon à 5 cars et Sandouville : 8.

Continuer…
La dernière réunion de l’amicale nationale des DRH vient d’analyser la situation et prévoit une conflictualité sociale prochaine. Pour une fois, donnons leur raison !
Nous savons bien que leurs mesures d’accompagnement sur les licenciements sont des passerelles vers la misère et le chômage. Assez de l’intensification des cadences et du chômage partiel.
Les camarades de SUD de l’automobile, de Solidaires Industrie (Renault Guyancourt, Douai, Maubeuge, Grand Couronne, Aubevoye, Cergy, Sovab Batilly), ceux de PSA (Aulnay, Poissy,Tremery, Magnetto automotive) appellent l’ensemble des ouvriers concernés, dans l’unité syndicale, à s’y mettre tous ensemble. Toute la filière auto est concernée.
Si les actionnaires, avec le secours des Etats, arrivent à juguler la crise de leurs profits, c’est en faisant payer les salarié-e-s, ils mutualisent leurs pertes et privatisent les profits.
Opposons nous aux restructurations, aux délocalisations et au chômage partiel et total.
A l’exemple des camarades de Sandouville qui ont su accueillir le Président de la République en grève et manifestation, réunissons nous dans les ateliers pour continuer l’action.
La force des travailleurs, c’est la grève !