La perspective des présidentielles de 2007 suscite toujours son flot de commentaires et de dérision. Le P’tit Chirac n’y déroge pas. Avec cette trouvaille cependant : elle met la politique au niveau d’une chamaillerie de cour de récré.
Encore un de ces albums-marketing jetables qui profite de l’actualité ? Sans doute. Mais à y regarder de près, cet exercice n’est pas dénué de sens. Le lieu, c’est la cour de récré, avec ses personnalités : Le petit Chirac qui a obtenu le poste de délégué de la classe et qui ne veut plus le lâcher, le petit Jospin qui boude parce qu’il ne l’a pas eu, le cahier, et qui larmoie parce qu’on l’aime pas, le séducteur tombeur de filles de Villepin, Nico, le nabot de la bande, éternel rival, le rigolo Hollande qui cause sans qu’on s’intéresse à lui mais qui s’intéresse de très près à Ségolène, le démonteur de cantine José, Jack le fêtard, et Bernadette l’intrigante amoureuse du grand dadais (ndnaPO : Ajoutons aussi Jean-Marie la grosse brute)
On pourrait croire que ce type de satire peut contribuer à la décrédibilisation de la politique. Ce n’est pas faux. Mais le dessin agréable d’Alteau et les talents de décryptage de Jim & Gaston ont au moins un mérite : celui de faire évacuer la composante spectaculaire du jeu de rôle politique, pour mieux concentrer l’attention sur les programmes des uns et des autres. Ce n’est pas un mal
Personnellement, l'album est plaisant à lire, et les gags sont très bien trouvés. Même si c'est une BD qui sera vite périmée, les scénaristes ont eu manifestement du plaisir à depeindre la politique française
