Je ne pense pas qu'on devrait rendre le latin obligatoire, mais l'interdire, sûrement pas !
C'est peut-être inutile (d'un certain point de vue), mais excusez-moi de vous dire que passés les maths et le français niveau primaire, tout ce que j'ai appris après m'était inutile : j'ai fait tout un tas d'options, du latin, des maths jusqu'en prépa, d'autres matières scientifiques, de l'histoire, de la philo, et tout ça pour quoi ? Pour devenir prof d'anglais ???!!! Et ben... quel gâchis, n'est-ce pas ? Sauf que moi, j'ai adoré faire toutes ces choses inutiles, en partie parce qu'elles étaient inutiles, d'ailleurs (quand j'étais au collège, certains disaient "oui mais au fond ça me servira à quoi les maths qu'on fait si je veux pas continuer après ?". Et c'est vrai que connaître ses identités remarquable aide pas spécialement à faire un bon poissonnier, et alors ! Chacun sa vision des choses, mais moi j'ai toujours vu l'école comme l'occasion d'apprendre "parce que c'est marrant" d'apprendre, qu'on s'épanouit en le faisant, et pareil pour les maths... Pour moi la découverte de nouvelles choses a toujours été un jeu, un plaisir (les révisions c'est un autre problème

)). Et c'est aussi pour ça que j'ai fait du latin (nous ct en 5ème qu'on le commençait). Après, chacun son truc. Mais de là à l'interdire. Et honnêtement, je n'ai jamais regretté de faire du latin, même si je regrette un peu de ne jamais avoir su lire des textes "d'auteurs" sans dico, et ça a vraiment été super enrichissant (et j'ai pas fait du latin pour apprendre l'allemand... d'ailleurs j'ai pas fait d'allemand). Comme ça a déjà été dit, on entre dans cette culture qui a beaucoup influencé la nôtre. Et si le latin n'aide pas spécialement pour l'orthographe (enfin il peut sans doute aider à la comprendre, mais c'est pas le latin qui va empêcher les fautes), pour le sens il est très utile. Et puis c'est une langue à part entière (NB : l'espéranto on s'en fout, c'est une langue totalement artificielle et en plus simplifiée, elle n'a pas d'histoire, pas d'enracinement culturel à proprement parler, enfin voilà quoi. Ca n'a rien à voir avec le latin). Le latin m'a aussi entraînée à avoir une certaine rigueur du fait de la complexité de sa grammaire et de sa syntaxe qui peut dérouter un francophone.
Il est vrai que ma réaction est un peu passionnée, mais je l'assume tout à fait... Jusqu'à présent, le principe était simple : tu veux pas faire de latin (pour quelque raison que ce soit), t'en fais pas et au moins tu fais pas chier ton monde à dire qu'on en à rien à battre ; ça te dit d'en faire, eh bien t'en fais et soit t'aimes soit t'aimes pas !
Et donc, pour moi l'enseignement du collège n'est pas du tout fait pour être directement utilisé... quand au lycée, il est un peu plus orienté mais ça reste assez généraliste.
Enfin bref. J'ai lu récemment un bouquin de conseils pour les profs, et ils disaient à propos des contenus des programmes en seconde : la question qui s'est posée, ce n'est pas ce qu'il faut enseigner aux élèves pour qu'ils puissent continuer dans telle voie (par exemple scientifique), mais ce qu'on estime être le "minimum" à transmettre à ceux qui vont quitter cette voie après la seconde.
PS : je veux pas dire n'importe quoi donc je ne dirai pas de quand date la "latinisation" de l'anglais (y a sans doute un rapport avec l'invasion normande), mais elle existe bel et bien ! D'ailleurs, voici un indice qui tend à confirmer qu'elle s'est latinisée plus tard (sachant que les élites ont été les premières et les plus "touchées") : pas mal de mots d'origine latine (comme on dit, avec une traduction transparente en français) ont un équivalent d'origine germanique beaucoup plus courant (j'ai pas fini). Quand je dis beaucoup plus courant, c'est-à-dire qu'il arrive que l'équivalent provenant du latin soit si soutenu qu'aucun anglophone "moyen" ne le connaisse ni ne puisse le comprendre... C'est par exemple frappant dans Jane Eyre, où l'auteur utilise plein de verbes de mouvements (et autres) qu'un français comprend naturellement. En revanche, je suis persuadée qu'un collégien de 13 ans ne comprendrait pas ces mots hors contexte !