"Arrêt sur images" était une émission de décryptage des media diffusée sur France 5. C'est-à-dire qu'elle revenait non pas sur les évènements eux-même, mais sur la façon dont ils ont été traités par les média. L'analyse portait également sur l'influence de la télévision sur les téléspecteurs, des différences de traitement des évènements entre la France et l'étranger, etc.
Puis la décision est tombée : après 11 ans de bons et loyaux services, l'émission n'est pas reconduite. Les justifications de la direction de la chaîne : une volonté de renouvellement des programmes. L'émission sera remplacée par un plateau en direct où diverses personalités livreront leurs sentiments sur l'actualité. Bref, toute l'analyse qui faisait l'originalité de l'émission est perdue. On va, comme sur les autres chaînes, demander leur avis à des gens qui n'y connaissent rien et qui se complairont à des lieux communs.
On peut suspecter que les véritables raisons de la suppression de cette émission sont toutes autres : les sujets choisis n'étaient en effet pas forcément du goût de tous. En effet, même si l'émission était parfaitement respectueuse de toute personne, le fait même d'aborder certains sujets était extrèmement génant : l'affaire de la "racaille et du karcher" de Nicola Sarkozy, un regard véritable sur l'enlèvement d'Ingrid Bétancourt, une enquête sur la Française des Jeux, une analyse des relations de Nicolas Sarkozy avec la presse, idem pour Ségolène Royal et François Bayrou. La mise en doute de l'impartialité des informations données par Béatrice Schonberg sur son plateau (car elle était l'épouse du ministre Jean-Louis Borloo) a amené la colère de cette dernière. Autre exemple : Nicolas Sarkozy avait déclaré que tous les autres pays avaient un ministère de l'information. ASI nous révèle que non seulement beaucoup de pays n'ont pas un ministère ayant cette charge, mais également que les pays ayant de tels ministères n'ont pas la même conception que Sarkozy de l'usage qui doitt en e^tre fait : on est loin de ministère "de l"imigration et de l'identité nationale". Sur l'affaire de l'étrange état de Sarkozy à la sortie du G8, c'est les raisons invoquées par les media pour ne pas avoir diffusé les images qui sont remises en cause. Ce ne sont que quelques exemples de sujets qui pouvaient nous rassurer sur la réelle indépendance dont jouissaient les journalistes.
Mais aujourd'hui, la liberté de la presse existe-elle encore ? Des media appartenant à des amis de personalités célèbres peuvent-ils dire la vérité à leur sujet ? De même, des media appartenant à un groupe peuvent-ils ouvertement critiquer d'autres entreprises du groupe ?
Que pensez-vous de la liberté de la presse à l'heure actuelle ?