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D-étonnant, lent et sombre comme une eau de lac l'hiver, déterminé comme un détonateur et traître comme un volcan oublié, le style de ce roman, 'Marche, arrêt, point mort', deuxième ouvrage signé Laurent Trousselle m’a troublé.
Je précise que ma capacité d’émerveillement devant la nouveauté littéraire – fond et forme confondus – me semblait plus qu’émoussée jusqu’à il y a peu...
C’est fort, ça arrache, comme l’on dirait d’une boisson alambiquée dans quelque coin de montagne reculé – l’action se passe à Zurich, y a des montagnes à Zurich ?? Pas sûr.
Le personnage ne parle presque pas, il n’a plus de famille, il n’a pas d’âge, et il vit seul dans un palais, semblant s’ennuyer toute la journée et laissant peu à peu tomber la rééducation… La police, quant à elle, ne verra que son handicap. Pourtant la nuit, il s’en passe, des choses, dans les caves dudit palais…
Et c’est tellement pathétique que ça en devient véridique, la façon dont l’arbre – le handicap – cachera la forêt – les activités terroristes – à cause même de ce handicap, et du milieu socio culturel auquel appartient le personnage central…
On ne se sent pas trop bien protégé par les forces de l’ordre, quoi…
Alors comme ça, les terroristes n’auraient pas toujours une barbe et une djellaba, vous m'en direz tant ?
La démonstration est cynique, intelligente, amusante aussi, au point qu’à l’instar des machines infernales mises au point par le personnage central du roman, le livre apparaît comme une machine à penser : qu’est-ce qu’un terroriste ? Et si un jour les cellules terroristes en venaient à se limiter à un seul individu déterminé, donc sans plus de fuites possibles vers les réseaux de contrespionnage, qu’adviendrait-il de nous ?
Laurent Trousselle a aussi publié un recueil de nouvelles en 2006. Je l’attends.

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Dans la mesure où j'ai trouvé mot pour mot le même commentaire sur un forum (dans un sujet inadéquat) je locke (faut bien que je serve à quelque chose embarrassed)
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Difficile de crier sur tous les toits qu'on a beaucoup aimé un livre...

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C'est surtout que ça fait vraiment spam... ici, on vient pour partager quelque chose, on essaye d'avoir un fonctionnement "communautaire" (au bon sens du terme), on ne pose pas juste un avis qu'on a déjà disséminé un peu partout et hop, on repart.
D'ailleurs, l'image de "crier sur les toits" est bien choisie. Faisons abstraction du "monde Internet". Quand tu as vraiment aimé un bouquin, est-ce que tu cries ta passion à la cantonade dans les rues, sur les places de la ville, en faisant des tags à tous les coins de rue ? Non, généralement tu en parles au gens que tu connais, parce qu'ils connaissent tes goûts et savent juger ton avis.
Après, si tu es toi-même un petit auteur sans moyens de diffusion et que tu veux faire connaître ton oeuvre, je pense qu'il y a moyen que tu laisses un petit mot, mais en clarifiant bien la situation (mais dans ce cas, ça se fait ici : sections/1802-vos-creations Parce que dans le cas contraire, ça ressemble vraiment à une utilisation commerciale d'un outil (ce forum) qui n'a pas une telle vocation.
(Cela dit, je veux bien réviser mon verrouillage en fonction de l'avis des autres modérateurs).
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Ma liberté d'aborder de la façon que je l'entends, où je l'entends, un sujet que je pense intéressant se heurte à ce qui t'apparaît comme "une ressemblance", bigre.
Alors même ici, quoi...

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Les amis ? Quel est ce mot ??
Relire d'urgence "Les grands chemins", de Giono. La démonstration y est claire : on croit toujours vivre une amitié, on patauge dans ses illusions sur l'autre. Donnez 100 heures à une amitié, il ne restera rien ensuite.