En résumé :
- les tarifs de la SNCF sont opaques (j'ai loupé le début, mais de toute façon ça on le savait
)
- certaines lignes ont un tel nombre d'incidents/retards/surcharges quotidiens que ceux qui les empruntent pour se rendre à leur travail sont contraints de partir plusieurs heures en avance pour espérer arriver à l'heure.
- le réseau ferré souffre d'un manque d'entretien chronique, dû à la politique privilégiant le TGV (qui rapporte de l'argent) aux dépends du reste. Certains tronçons sont en si mauvais état que la "solution" utilisée est de réduire la vitesse des trains, avec l'argument "si ça déraille, au moins à cette vitesse ça ne sera pas grave".
- des régions se sont penchées sur l'utilisation des subventions qu'elles versaient pour le transport ferroviaire et se sont aperçues que les tarifs avaient explosé. Une région a même cessé ses paiements après avoir constaté qu'un plan de rénovation qu'elle avait financé n'avait eu aucun effet bénéfique ; la SNCF a fini par lui rembourser une partie des frais.
- l'arrivée de la concurrence sur le fret a plombé la part de marché de la SNCF, qui a réagi en mettant délibérément des bâtons dans les roues des autres entreprises ferroviaires (ils ont été condamnés pour pratiques anticoncurrentielles)
- ils redoutent ce qui va se passer quand la même chose se produira pour le transports de voyageurs. IDTGV et Wigo sont des réactions directes à ce phénomène ; bien qu'ils soient mis en avant comme exemples de tarifs réduits, ils ne représentent en fait qu'une toute petite minorité des billets vendus.
- il est très difficile de faire évoluer les mentalités en interne (mis à part les responsables officiels, tous les cheminots SNCF ayant témoigné dans le reportage ont demandé à le faire de manière anonyme)
- la situation en Angleterre (souvent citée comme épouvantail de la privatisation) s'est fortement améliorée depuis 10 ans, au point qu'ils atteignent désormais des records de fiabilité au niveau européen.
- en Suède, où la privatisation était redoutée par la société ferroviaire publique (déficitaire), elle a eu un effet stimulant sur le secteur. Les prix n'ont pas baissé et l'ancienne société publique est toujours celle qui a le plus de clients, mais le réseau s'est développé et la qualité du service a été améliorée. Un cheminot qui était passé du public au privé disait que même s'il avait perdu certains avantages au passage (retraite à 65 ans au lieu de 60), il était satisfait de ses conditions de travail.