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On a pu voir dans nos journaux, ces derniers temps, de très bonnes nouvelles en provenance de Cuba : comme Fidel Castro prenait sa retraite et laissait sa place à son frère Raul, celui-ci en profitait pour "un peu" libéraliser le pays, permettant à la population d'accéder aux appareils électro-ménagers, aux téléphones portables au hôtels de luxe.

Info, ou intox ?
Les habitants de de Cuba, qui, rappellons-le, avant la révolution de 1959, était un pays franchement du tiers-monde, ne pouvaient donc pas, hier encore, se payer toutes ces merveilles, qui leur sont aujourd'hui "accessibles". Toutes ces merveilles, dont la demande été créée par le marché, et qui plombent les budgets des familles françaises, et maintenant "autorisées" à Cuba, étaient-elles réellement interdites auparavant ? Bizarrement, nos media ne le précisent pas ...
Quel manque de pragmatisme de leur part. Le principal obstacle à l'acquisition de tous ces biens est bien entendu l'ARGENT. Le principal soucis des habitants des pays du tiers-monde n'est pas de s'acheter un téléphone portable, mais de manger trois fois par jour, et d'assurer éducation et santé à leur famille. Qu'y a-t-il d'étonnant à ce que les habitants d'un pays soumis à un blocus depuis des dizaines d'années ne puissent pas avoir accès aux technologies des pays proches de la "frontière technologique" ?

Peut-êre n'étaient-ils réglalables qu'en "pesos convertibles" ? Peut-être étaient-ils trop gourmands en consommation électriques (rappellons, à tout hasard, que Cuba est victime d'un blocus économique de la part d'un de leur voisin nord-américain - et cela contre l'avis de l'écrasante majorité de l'ONU - qui pénalisait énormément l'économie et l'approvisionnement énergétique du pays jusqu'à il y a quelques années et l'amélioration des relations avec leurs voisins, notemment le Vénézuéla) ?
Tout le monde le sait bien, ce ne sont pas les téléphones portables qui coûtent cher, mais les communications qui vont avec. En France, on a pu voir des ententesillicites entre les trois compagnies posédant le monopole, qui ont été condamnées pour cela. A Cuba, peut-être les consommations revenaient trop cher ? Le seul câble reliant l'île au reste du monde passe par le detroit de Floride et appartient aux ... USA, qui ont toujours un embargo sur Cuba. La seule solution est donc l'utilisation d'un satellite, coûteuse et bien moins généreuse en bande passante.

La faim, quand à elle, a frappé à Cuba depuis l'effondrement de ses partenaires économiques (URSS), mais est-ce étonnant pour un pays sous blocus se retrouvant isolé? Et quand on voit la crise des la faim dans les pays du Tiers-Monde, qui cause les émeutes actuelles, on ne peut s'empêcher à la partielle immunité de l'URSS à la crise économique de 1929.

Mais les différents indicateurs internationaux sont plutôt positifs sur Cuba, par rapport aux pays comparables (et qui, eux, n'ont pas souffert de blocus économiques, mais ont suivit bien sagement les conseils de l'OMC, ce qui en a ruiné certains, comme l'Argentine). C'est justement le système économique du Cuba qui est différent, et qui refuse de se soumette à l'idéologie de l'MOC (qui, rappellons-le, indique clairement qu'elle vise au "libéralisme") : certains produits sont fortement subventionnés, et donc accessibles à tous, malgré des salaires plus bas que les prix "du marché". Le salaire moyen A Cuba est, parait-il, le même qu'à Haïti... mais le niveau de vie ??? C'est absurde de faire cette comparaison, au même titre qu'il serait absurde de critiquer les "impôts trop élevés" des français par rapport à l'Angleterre, sans considérer l'éducation presque gratuite, le bien meilleur état des routes, des gares et des voix ferrées, des services publics en général. Tout ceci est une présentation biaisée, pour ne pas dire malhonnête, faite par nos media. Mais, rien d'étonnant, n'oublions pas QUI les possède : Bouygues, Lagardère, et compagnie, donc des chantres du libéralisme économique. Tout ce qui est contenu dans nos media n'est que de la PROPAGANDE.

Par ailleurs, Reporters Sans Frontières, association financée par l'Union Européenne, dénonce les emprisonnements de journalistes à Cuba, omet de préciser que Cuba est un des rares pays d'Amérique du Sud où aucun assassinat de journalistes n'a lieu. Alors que, encore récemment, un journaliste d'Indymedia est mort, à Oaxaca au Mexique, pendant l'insurrection contre Ulises Ruis, sous les balles des milices plus ou moins paramilitaires et plus ou moins officielles proches du PRI, parti du président mexicain (pays forcément "démocratique", car allié des USA dans sa "guerre contre le terrorisme").

Certes, d'atroces tortures ont lieu sur l'île de Cuba. Les pire que l'on a pu voir sur terre depuis la fin de la seconde guerre mondiale, si l'on en croit certains récits. Sauf que ... tout cela se passe dans une base militaire appellée Guantanamo. Une base militaire étasunienne. Là où sont enfermés, sans jugement (ce qui est contraire aux lois des USA) des prisonniers plus ou moins soupçonnés de soutenir le terrorisme, ou simplement ramassés par hasard au mauvais endroit et au mauvais moment.

Bref, que penser de cette "ouverture" de Cuba ? En est-ce réllement une ? Comment fonctionne réllement l'économie et la politique cubaine ?

Je n'en sais pas franchement plus ... une chose est sure, ce n'est pas en regardant TF1 ou en lisant Le Monde que vou pourrez vous faire une idée de la situation cubaine.
Source de réflexion : http://bellaciao.org/fr/spip.php?article64943 et autres