Bonjour,
J'ai une étude de texte à réaliser sur un extrait de "l'age d'homme" de Michel Lieris, chapitre 4. Mon soucis c'est que le texte est pour moi très obscure. J'aimerai que vous me donniez quelque piste afin que je puisse débuter cette étude, je ne vous demande surtout pas que vous le fassiez à ma place. Le thème étant "qui suis je?"
Donc, s'il y a des femmes qui m'attirent dans la mesure où elles m'échappent ou bien me paralysent et me font peur - telle Judith - il y a aussi de douces Lucrèces qui sont mes sœurs consolatrices, les seules devant lesquelles je ne me sente pas emmuré. Et si, rêvant Judith, je ne puis conquérir que Lucrèce, j'en retire une telle sensation de faiblesse que j'en suis mortellement humilié. Une seule voie, alors, me restera pour remonter à ce tragique auquel lâchement je me suis dérobé ; ce sera, afin de mieux aimer Lucrèce, de la martyriser. Il en résulte que, pratiquement, si la femme avec laquelle je vis ne m'inspire pas une sainte terreur (j'écris « sainte » parce qu'ici intervient nettement la notion du sacré) je tends à remplacer cette terreur absente par la pitié ; ce qui revient à dire, en termes plus précis, que je suis toujours obscurément porté à provoquer en moi la pitié pour la femme en question par des moyens artificiels, à l'aide d'une sorte de déchirement moral que je cherche à introduire au sein de la vie quotidienne, tentant de la changer un peu, grâce à ces affres répétées, en un « radeau de la Méduse » où se lamentent et se dévorent une poignée d'affamés. [...] Je suis incapable ici de m'exprimer clairement, non par simple pusillanimité au moment d'exposer l'une des choses dont j'ai le plus honte, mais parce qu'en fin de compte ces deux notions -terreur et pitié - restent confuses pour moi.
D'avance merci.