Le permis à 1 euro par jour, pour faciliter l'accès des jeunes à la conduite
Un permis coûte en moyenne 1 000 euros en France.
PARIS, 11 fév 2005 (AFP) - Jean-Pierre Raffarin a annoncé vendredi la mise en place du "permis à un euro par jour", pour tous les jeunes à compter du 1er juillet, afin de faciliter l'accès des jeunes à la conduite et de réduire le nombre des conducteurs sans permis.
"A partir du 1er juillet 2005, nous ferons un effort très important pour le permis de conduire des jeunes. Nous allons diminuer le coût du permis de conduire, qui est beaucoup trop cher aujourd'hui", a déclaré le Premier ministre lors d'une visite au Centre de formation des apprentis de Meaux (Seine-et-Marne).
"Il y a déjà la formule de l'ordinateur à un euro par jour. On peut faire un dispositif de la même nature avec le permis de conduire à un euro par jour", a-t-il ajouté, afin de ne pas "mettre un frein, une barrière à l'insertion professionnelle" des jeunes.
Le coût du permis de conduire en France (1.000 à 1.200 euros), même s'il est moins cher que la moyenne internationale (1.500 à 2.000 euros), est souvent rédhibitoire pour les jeunes, qui constituent une part non négligeable des quelque 700.000 conducteurs sans permis, selon une estimation gouvernementale.
Le permis à un euro par jour, a précisé Matignon, reposera sur un pré-financement du permis par une banque, qui couvrira directement les coûts de la formation auprès d'une auto-école.
Le Premier ministre a précisé que ce nouveau dispositif devrait être financé par l'argent récolté par les radars.
A l'issue de la période d'apprentissage, le jeune remboursera la banque un euro par jour, sur une durée correspondant au montant exact du coût de la formation, l'Etat prenant en charge les intérêts.
Le Premier ministre a précisé que ce nouveau dispositif devrait être financé par l'argent récolté par les radars.
Sa mise en place nécessite toutefois un travail préalable avec les auto-écoles et les établissements financiers, pour élaborer des conventions types et définir l'aide publique par l'Etat.
Un dispositif plus ciblé, a précisé son entourage, devrait concerner les jeunes en apprentissage, dont l'insertion dans la vie professionnelle dépend souvent de l'obtention du permis. Le secrétaire d'Etat à l'Insertion professionnelle Laurent Hénart, présent aux côtés du Premier ministre à Meaux, sera chargé de mettre en place un mécanisme spécifique de prise en charge à hauteur du tiers du coût du permis.
Interrogé par l'AFP, Jean-Pascal Assailly, psychologue à l'Institut national de recherche sur les transports et leur sécurité (Inrets) a souligné que l'idée de ce permis à un euro par jour vient du rapport du député UMP Jean-Michel Bertrand, qui préconisait en décembre 2004 un livret d'épargne pour aider les jeunes à financer leur permis.
"Cette mesure est une bonne idée, car elle permettra de faire diminuer la conduite sans permis qui est dangereuse et de pas exclure les jeunes de la route", juge-t-il. "Mais il faudrait aussi, ajoute M. Asailly, améliorer la formation lors du permis de conduire et ne pas oublier que la sécurité routière s'apprend de l'école à la vieillesse".