J'ai passé il y a un peu moins d'une semaine le bac écrit S/ES centres étrangers (Afrique), même sujet que l'Europe centrale donc

J'ai choisi l'invention dont le sujet était : "Vous écrirez un poème (en prose ou en vers libres ou comptés de votre choix) qui fera l’éloge de l’aube et mettra en valeur les émotions que ce moment peut susciter.
Votre texte comportera un minimum de vingt lignes."
Je vous mets ce que j'ai fait (j'avais gardé mon brouillon), et si je peux avoir des avis honnêtes sur mon travail, ce serait super ! N'hésitez pas à critiquer et à être très sincères ! merci beaucoup !!

Ô fille de la nuit ! Je me suis levé tôt pour t’attraper à temps. Les persiennes closes filtrant le doré m’ont laissé entrevoir ton fluide métallique. Il s’est glissé près de moi et j’ai su que tu naissais à nouveau. Invisible, tu glisses comme l’eau entre les phalanges … Mais je vois tes lueurs faibles et timides faire rougir le ciel de ta beauté glacée, et m’épier de l’autre côté de la voûte divine. J’assiste solennel au couronnement de la montagne fière et argentée et à la renaissance du monde tandis que les nuages découpent leurs architectures compliquées sur l’infini silencieux, éclairés, délivrés de la nuit où ils se perdaient ! Et je suis jaloux. Car je me suis levé tôt pour t’observer à temps. Seul, roi, je dévale les collines anthracite et je cherche en vain tes formes familières et chimériques. Personne ! Je cours dans les ruelles, je cours dans le silence et les ailes volubiles des volatiles matinaux applaudissent ma persévérance, ou chantent ma désolation… Mais toi seule peux les comprendre ! Toi seule, et je me suis levé tôt pour t’embrasser à temps. Comme un enfant, je me sens haut, je me sens monarque d’un peuple invisible, car le monde s’incline… Cinq lignes ne suffisent pas pour décrire mon amour, ma tendresse et ma perdition ! J’imagine les circonvolutions ouatées de la brume s’enrouler langoureusement autour de mon cou comme le feraient tes bras dansants, tes bras dormants, tes bras d’amant ! Car je me suis levé tôt pour valser à temps. Personne. Je suis ton seul public, ton seul amour, ton unique passionné. Dans un silence léger car globe de verre, tu nous envahis comme une mer de fraîcheur asséchée. Le chant du minaret explose au loin, cristallin, comme un dernier appel. Personne ! Mais tu es tous, tu nous remplis et nous apaise, partout à la fois. Tu domines le monde et je domine le mien. Car je me suis levé tôt pour régner à temps. Personne... Roi, mais triste car mon règne s’achève, et je n’ai pu t’embrasser. Derrière la cime argentée, je vois tes larmes épanchées sur des pétales trop blancs… Et tu t’enfuis, muette, absente, et tu me laisses, triste, mélancolique et seul. Mais je reviendrai, car je m’étais levé tôt pour te consoler à temps.
(Je supprimerai ce message d'ici quelques jours, je ne voudrais pas que mon travail reste sur internet )