On n'est pas d'accord sur la réthorique. C'est avant tout (c'est sa définition primaire) l'art du discours. Et cet art a évolué avec le temps, c'est certain, mais il s'applique autant à ce qui se faisait au XVIIème qu'aujourd'hui. Sauf que les règles et les canons ont changé.
La dissertation n'a pas à être ou ne pas être de la réthorique. Elle use d'un outil (au même titre que la grammaire...) qui est la réthorique. Sauf qu'avec le temps, on a tellement transformé son usage qu'on se retrouve aujourd'hui dans des structures minimalistes, d'où la structure élémentaire th/ath/sth.
Je pense aussi qu'au XVII, on cherche le dépassement, et qu'on applique les mêmes principes de réthorique à tout. Les tableaux bien sûr, mais aussi et surtout la musique. Chez Büxtehude, par exemple... et on voit déjà que chez Bach à peine quelques années plus tard le modèle s'est simplifié. A la période classique [XVIIIème siècle pour la musique] on a déjà basculé dans une forme binaire avec un climax central (forme Sonate) qui se rapproche énormément de th/ath/sth.
Tout ce que je dis pour la musique est valable en littérature à quelques années près. Par contre, effectivement, les modèles ne sont pas les mêmes suivant les pays, c'est certain. Et dans le plan thése/anti-thése/synthése, le dépassement se trouve avec l'apogée de la thèse, où normalement on a le climax de l'argumentaire qui va être détruit progressivement pour un retour à la normale. Disons que dans la présente structure, le dépassement ne se fait pas en conclusion, mais au centre même du texte.
En fait, là où je ne suis pas d'accord avec toi, c'est que tu dis que la dissertation est une forme en elle-même alors que pour moi c'est une réflexion basée (le plus souvent) sur un argumentaire construit qui va utiliser divers outils, dont des outils de discours (et par là, on peut ou non choisir un plan th/ath/sth si on estime que ça va permettre de mieux défendre ce que l'on doit présenter. Mais on peut aussi - c'est moins habituel dans le secondaire - prendre un parti plus orienté avec exorde, proposition, preuve, péroraison... et pour en rajouter une couche, on peut mettre dans l'exorde une
indignatio... certains sujets de français [ou plus souvent de philo] se prêtent à cette forme, mais qui peut être très dangereuse).
Si le sujet t'intéresse, je conseille ce document rédigé par Pierre-Alain Clerc (PAC pour les intimes) qui décrit l'art du discours en musique - en gardant bien en tête qu'il s'agit presque du même qu'en littérature, sauf qu'en musique, il est souvent plus simple de définir les axes principaux).
http://www.peiresc.org/Clerc.pdf
Cela dit, on est vraiment HS par rapport au sujet d'origine, donc si tu veux continuer le débat, je propose que tu ouvres un nouveau sujet

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(Cela dit, sympa ton site, par contre, ce qui fait moins classe, c'est qu'il y ait de nombreuses fautes de français pour un tel site

)