En avant première, quelques minutes avant la parution sur GP32news...
Pour ceux qui ont déjà vu la version précédentes, il n'y a que quelques modifications
La GP32 et Gamepark
Retour sur 8 années d’incursion Coréenne au royaume des consoles de jeux vidéos.
C’est en 1996 que fut créée la société Gamepark. A cette époque, les jeux vidéos en Corée du Sud se limitaient aux jeux sur PC. En effet, une loi datant de l’après seconde guerre mondiale interdisait l’importation de matériel électronique du Japon. Les quelques clones de consoles existants (Saturn de Samsung, N64 de Hyundai,…) ne représentaient qu’une faible part de marché dans le pays du tout PC avec l’Internet haut débit.
Mais revenons au sujet qui nous intéresse. Donc, pour faire changer les choses, le gouvernement sud coréen décida d’aider une entreprise innovante pour attaquer le quasi monopole Japonais. Ce fut Gamepark qui remporta le concours. La petite société se retrouve donc avec une importante somme d’argent en main et se lance a fond dans la création de sa future console, la GP32.
Les années passent, le développement avance tout doucement. Un premier modèle est présenté en 2000 au Tokyo Game Show. La machine n’est pas très belle et les performances a peine supérieures de celles de la GBA. Les jeux présentés sont laids et saccadés.
En juin 2001, lors de la création de GP32news.com, nous avions étés cependant impressionnés par quelques jeux, l’annonce de la future distribution gratuite du SDK et surtout les possibilités Internet (surf et jeu en réseau). Mais il faut bien avouer que l’accueil des journalistes restait très mitigé. A part Pocket Magazine, personne ne s’y intéressait.
Août 2001, Gamepark fait une annonce, le design de la console change ainsi que son hardware. Le processeur devient plus puissant, la RAM augmente et la console sortira en Novembre 2001.
La console sort finalement durant les derniers jours d’octobre (pour les préventes) puis en boutiques début novembre. Une importante campagne de publicité (presse et télévision) ne suffiront pas à imposer la console, principalement à cause de la mauvaise qualité de ses jeux (Tangle par exemple reste une fabuleuse daube dont les ventes mondiales n’ont probablement pas dépassé les 300 exemplaires).
Rapidement, les annonces tombent : Gamepark a acheté les droits de plusieurs jeux Japonais : Street Fighter Zero 3, Rockman X 5, Breath of Fire 3, Guilty Gear, …
De toutes ces licences achetées, une seule sortira : Princess Maker 2, une simulation injouable pour qui ne parle pas le Japonais. Ce sera la première erreur de Gamepark : acheter des jeux Playstation à des coûts élevés et confier leur adaptation sur GP32 à des développeurs Coréens. Malheureusement, comme la Playstation n’est pas sortie en Corée, aucun développeur Coréen ne comprend le code et donc personne ne peux l’adapter. Bref, beaucoup d’argent perdu inutilement.
Cependant, les espoirs sont là. ASR, un superbe RPG, est sur le point de sortir et surtout, la GBA est interdite en Corée. Enfin, jusqu’au premier janvier 2002.
2002 est l’année des bonnes nouvelles. Au printemps, les dirigeants font un voyage en France pour y rencontrer les dirigeants d’Infogrames/Atari. L’objet de cette visite concerne des discussions sur une probable sortie aux USA de la GP32 sous la marque ATARI. Le contrat porterait sur 1 million de consoles et des jeux faits par Atari et Eidos (Deus EX, Tomb Riders,…)
Gamepark annonce également la sortie prochaine d’une module TV, d’un lecteur flash, l’arrivée du RF module (pour jouer a plusieurs sans câble),…
Aux Etats-Unis, la GP32 est présentée à l’E3 où elle reçoit le surnom de mini Xbox de part ses capacités. La sortie d’un lecteur Divx et du GPi, une GP32 faisant office de cosole/pda/téléphone portable sont annoncées.
Fin Août à lieu l’ECTS à Londres où GP32news s’est rendu. Là encore, plein d’annonces merveilleuses dont la sortie en Europe (dans un premier temps en Angleterre) avant Noël !
Puis le temps passe et rien ne se passe. La sortie est sans cesse repoussée. Aucune news sur la sortie de la console ou de ses jeux. On notera cependant l’arrivée de MeGaGP (JoyGP), le site de téléchargement de jeux avec deux jeux non Coréens : Super Plusha et Pinball Dreams. Les ventes ne semblent pas décoller et sur les sites de news Coréens, on ne parle que de la GBA. A la même période a lieu l’ADIC 2002 (concours de développement amateur sur GP32) dont les premiers prix sont des kits de développement (trois en tout) et l’édition du vainqueur. Au final, seul un kit a été donné et le vainqueur, Tie Break Tennis, qui a un temps été annoncé en boite est finalement passé aux oubliettes.
Début 2003, toujours rien. La communauté grandissante de la GP32 commence à se lasser de ce manque de communication. Gamepark ne réponds plus à aucun mail, le site n’est plus mis à jour, les jeux ne sortent plus. Une occasion d’obtenir un grand développeur est bêtement perdue. Team 17 était prêt à adapter la plupart de ses jeux sur GP32 gratuitement (ils étaient prêts à se contenter des royalties). Tout ce que la boite demandait était deux GP32 pour faire ses tests (alors que les autres développeurs demandent généralement une aide financière). Gamepark a, bien évidemment, refusé (ils ne connaissaient pas Team 17)
Début juillet 2003, sur une initiative personnelle (et des fonds principalement personnels), GP32news prends un stand au Japan Expo en France pour présenter la console. Gamepark refusera de nous aider lors de ce salon. Nous leur proposions pourtant pour un coût très faible une grosse campagne de pub. Mais rien, pas même une affiche à mettre au mur.
Durant l’été, nous découvrons, enfin officiellement, un nom, celui du distributeur Européen de la Console. Il s’agit de Mitsui, compagnie japonaise bien connue chez nous pour ses lecteurs CD pour PC. Fin Août à lieu en Allemagne, à Leipzig, le Game Convention. Nous y allons et sommes émerveillés par toutes les annonces : Sortie Européenne pour novembre 2003 et grosse sortie avec campagne de pub partout (sauf à la télé) pour mai 2004. Apparemment, de nombreuses compagnies sont contactées pour revendre la console et les premiers éditeurs sont contactés.
Puis, courant Octobre, Mitsui fait une annonce : le contrat avec Gamepark est rompu pour cause de mauvaise situation financière chez le petit Coréen. Il n’en faudra pas plus pour assassiner le fabriquant. Sur Internet, de nombreuses personnes se plaignent de Gamepark. Et il y a de quoi les comprendre, après un an sans nouvelle, sans rien, l’explication de Mitsui semblait évidente. Ce n’est qu’un peu plus tard que la vérité sera connue. Bien qu’étant mauvaise, la situation financière de Gamepark était parfaitement connue de Mitsui. Et la dette de Gamepark ne représentait qu’une goutte d’eau pour Mitsui qui, au contraire, aurait eu tout intérêt à racheter le coréen. En fait, Mitsui a signé un contrat avec une autre société : Sony. Et oui, c’est Mitsui qui sera en charge de la distribution européenne de la PSP. Contrat bien plus juteux et surtout beaucoup plus avantageux que celui de la GP32. Par contre, pourquoi avoir donné une telle raison, cela reste un mystère. Probablement pour être certain de tuer un concurrent. Le pire, c’est que Gamepark n’apprendra la nouvelle que quelques jours plus tard, sur le site de liksang…
Aujourd’hui, c’est Virgin Play, une société espagnole, qui reprend la distribution européenne (enfin bon, en Espagne, Portugal et Italie seulement). La sortie devrait avoir lieu en mai/juin avec seulement 5000 exemplaires mis en vente (plus si la console se vend bien).
Un distributeur pour la France avait été choisi. Ce dernier attend depuis plus de 3 mois son contrat ! Les erreurs du passé semblent se reproduire.
La situation actuelle de Gamepark est assez catastrophique. Ses erreurs internes (absence de communication, achats inutiles de licences, pertes de contrat (de leur faute (Atari) ou non (Mitsui))…) leur ont causé énormément de tords. L’arrivée prochaine sur le sol européen de nouveaux concurrents (Zodiac, Nintendo DS, PSP, Gizmondo) risque de leur porter un coup fatal. Heureusement, il nous restera toujours cette merveilleuse console qu’est la GP32. On ne peut maintenant que rêver à ce qu'aurait pu être la GP64.