Sur le fleuve
Un manteau flotte à la dérive
Parfois, on existe un instant
À travers quelque chose
Mais on s'en détourne aussitôt
Pour retourner à nos chimères
Dans le vent froid
Des goélands pêchent des viscères de possons
Chaque coup d'aile est un recommencement
Chaque geste devient une partie de l'être
Sur une colline, au loin
Nos mémoires de pierre sont alignées
Symétriquement
Comme le spleen de Beaudelaire
Dans sa cervelle
Près du quai
Un crabe marche sur la carapace d'un crabe mort
Comme je marche sur les galets
Mais paradoxalement
Sans la conscience
Est-ce que nous existerions vraiment?
Les goélands existent-ils plus que les pierres?
Les crabes vont et viennent avec les marées
Dans le même mouvement mécanique
Jacques Richard
Pour mes idée philosophiques, visitez: http://www3.sympatico.ca/j.begon