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bonjour,
j'ai un commentaire composé a faire sur le passage qui suit, et je voulais simplement avoir vos avis pour une problematique et des axes.

"Après deux jours de repos, nous partîmes hier
matin de Paris, Céline, son frère, son mari et
moi, pour aller, disait-elle, rendre une visite à
la meilleure de ses amies. Le voyage ne fut pas
long ; nous arrivâmes de très-bonne heure à une
maison de campagne dont la situation et les
approches me parurent admirables ; mais ce qui
m' étonna en y entrant, fut d' en trouver toutes les
portes ouvertes, et de n' y rencontrer personne.
Cette maison, trop belle pour être abandonnée,
trop petite pour cacher le monde qui aurait dû
l' habiter, me paraissait un enchantement. Cette
pensée me divertit ; je demandai à Céline si nous
étions chez une de ces fées dont elle m' avait fait
lire les histoires, où la maîtresse du logis était
invisible, ainsi que les domestiques.
Vous la verrez, me répondit-elle ; mais, comme
des affaires importantes l' appellent ailleurs pour
toute la journée, elle m' a chargée de vous engager
à faire les honneurs de chez elle pendant son
absence. Mais, avant toutes choses, ajouta-t-elle, il
faut que vous signiez le consentement que vous
donnez sans doute à cette proposition. Ah !
Volontiers, lui dis-je en me prêtant à la plaisanterie.
Je n' eus pas plus tôt prononcé ces paroles,
que je vis entrer un homme vêtu de noir, qui
tenait une écritoire et du papier déjà écrit ; il me
le présenta, et j' y plaçai mon nom où l' on voulut.
Dans l' instant même parut un autre homme
d' assez bonne mine, qui nous invita, selon la
coutume, de passer avec lui dans l' endroit où l' on
mange. Nous y trouvâmes une table servie avec
autant de propreté que de magnificence ; à peine
étions-nous assis, qu' une musique charmante se
fit entendre dans la chambre voisine ; rien ne
manquait de tout ce qui peut rendre un repas
agréable. Déterville même semblait avoir oublié
son chagrin pour nous exciter à la joie : il me
parlait en mille manières de ses sentimens pour
moi, mais toujours d' un ton flatteur, sans plainte
ni reproche.
Le jour était serein ; d' un commun accord nous
résolûmes de nous promener en sortant de table.
Nous trouvâmes les jardins beaucoup plus étendus
que la maison ne semblait le promettre. L' art
et la symétrie ne s' y faisaient admirer que pour
rendre plus touchans les charmes de la simple
nature.
Nous bornâmes notre course dans un bois qui
termine ce beau jardin ; assis tous quatre sur un
gazon délicieux, nous vîmes venir à nous, d' un
côté, une troupe de paysans vêtus proprement à
leur manière, précédés de quelques instrumens
de musique ; et de l' autre, une troupe de jeune
filles vêtues de blanc, la tête ornée de fleurs
champêtres, qui chantaient d' une façon rustique, mais
mélodieuse, des chansons où j' entendis avec
surprise que mon nom était souvent répété.
Mon étonnement fut bien plus fort lorsque, les
deux troupes nous ayant joints, je vis l' homme
le plus apparent quitter la sienne, mettre un
genou en terre, et me présenter dans un grand bassin
plusieurs clefs, avec un compliment que mon
trouble m' empêcha de bien entendre ; je compris
seulement qu' étant le chef des villageois de la
contrée, il venait me rendre hommage en qualité
de leur souveraine, et me présenter les clefs de la
maison, dont j' étais aussi la maîtresse.
Dès qu' il eut fini sa harangue, il se leva pour
faire place à la plus jolie d' entre les jeunes filles.
Elle vint me présenter une gerbe de fleurs ornée
de rubans, qu' elle accompagna aussi d' un petit
discours à ma louange, dont elle s' acquitta de
bonne grâce.
J' étais trop confuse, mon cher Aza, pour
répondre à des éloges que je méritais si peu.
D' ailleurs tout ce qui se passait avait un ton si
approchant de celui de la vérité, que dans bien des
momens je ne pouvais me défendre de croire ce
que néanmoins je trouvais incroyable. Cette pensée
en produisit une infinité d' autres : mon esprit
était tellement occupé, qu' il me fut impossible de
proférer une parole : si ma confusion était
divertissante pour la compagnie, elle était si
embarrassante pour moi, que Déterville en fut
touché. Il fit un signe à sa soeur ; elle se leva
après avoir donné quelques pièces d' or aux paysans
et aux jeunes filles, en leur disant que c' étaient
les prémices de mes bontés pour eux : elle me
proposa de faire un tour de promenade dans le bois ;
je la suivis avec plaisir, comptant bien lui faire
des reproches de l' embarras où elle m' avait mise ;
mais je n' en eus pas le temps. à peine avions-nous
fait quelques pas qu' elle s' arrêta, et me
regardant avec une mine riante : avouez, Zilia, me
dit-elle, que vous êtes bien fâchée contre nous,
et que vous le serez bien davantage si je vous dis
qu' il est très-vrai que cette terre et cette maison
vous appartiennent."



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Wown c'est un peu long pour moi maintenant... Tu en es où de ton travail, de ton côté ?
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