Dans un Japon contemporain mais circonstanciellement uchronique (faut la placer celle-là), le pays a depuis quelques générations adopté une loi pour lutter contre la paresse et l'apathie de ses citoyens.
Digne du rêve humide des antivax, les enfants reçoivent automatiquement un vaccin lors de leur première année de scolarité. Cependant, et de manière parfaitement aléatoire, une injection sur 1000 contient une nanocapsule dont l'effet à retardement est aussi précis que destructeur : la capsule tue l'hôte en un jour aléatoirement choisi mais connu entre les 18 et 24 ans du sujet. Nul ne sait à l'avance s'il est "infecté" ou non, le but annoncé de cette loi est de forcer les jeunes citoyens à prendre conscience de l'importance de la vie qui peut partir à tout moment.
On suit ainsi les débuts de Fushimoto, un fonctionnaire dont le rôle est de délivrer en main propre des notices de décès anticipé, ou "ikigami", 24h avant que la capsule du receveur ne fasse effet.
Le manga enchaine différentes histoires, qui ont toutes la même trame narrative : on découvre un peu le futur receveur, jusqu'au moment où il est ainsi informé brutalement par Fushimoto qu'il va mourir dans 24 heures. A partir de là, l'on suit alors les dernières heures du condamné. Va t-il se lamenter, se rebeller ? Accepter sa mort comme un honneur comme voudraient le faire croire les défenseurs de cette loi ? Essayer de tirer au mieux ces dernières heures de vie ? Que ferait-on si on apprenait à l'avance sa mort très prochaine ?
En dehors de leur tranche d'âge, les personnes que rencontre Fushimoto sont très variées, que ce soit leur situation économique ou sociale, sentimentale ou professionnelle, qu'ils avaient des rêves plein la tête ou n'attendaient plus rien de la vie. Et leur famille, leurs proches, qu'en pensent-ils ? certes, le gouvernement alloue une rente aux familles des condamnés, mais si celui-ci vient par désespoir à commettre des crimes ou délits durant ses dernières 24h, alors la famille en sera condamnée en conséquent pour avoir échoué son éducation.
En parallèle à ces histoires, et en particulier en conclusion de chacune d'entre elles, on suit la vie et les réflexions de Fushimoto sur son travail, sur sa perception de cette loi. Ses doutes, ses envies... mais uniquement entre personnes de confiance et en mesurant ses mots, bien entendu, car la police secrète d'état a des oreilles partout, la dénonciation des "déviants" par les citoyens est vivement encouragée, et l'arrestation d'un déviant ne peut en général que se terminer d'une fin funeste.