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Si t'es surpris tape dans tes mains.

*criquets*

.@VillaniCedric : "J'avais trouvé que l'idée d'un enseignement de sciences au lycée où l'on parle de mathématiques intégrées à d'autres matières était bonne. Mais la mise en place a été ratée." #le79Inter pic.twitter.com/prD5wxhvL8

— France Inter (@franceinter) January 21, 2022

Tiens tiens...

Quelle surprise, l'organisation des co-interventions et autres interdisciplinarités se fait au détriment de tes propres cours, parfois en bouffant tes heures parce que VNTM tu fais de la garderie et de l'élimination de profils pour ParcourSup, parce que les JP sont faites pour te faire perdre ton temps et ton énergie, voire occasionnellement faire pression pour te faire abandonner les zéros et noter encore plus large...

L'école est une garderie où les élèves préparent leur suicide socio-professionnel, parce que même l'élimination ne doit pas être radicale, mais juste organisée de telle manière qu'ils aient quand même quelque chose même s'ils ne sont capables de rien.

Aucune surprise qu'ensuite les ados soient totalement confus, désorientés, et si fragiles qu'en fac ils s'immolent par le feu devant le CROUS.

Ils ne comprennent plus ce qu'ils foutent ici à part répérer exactement la leçon si c'est payé, et quand la fac leur dit "maintenant démerde-toi et y a pas de filet" ils craquent.

Et puis quelle utilité de bien les former? Soit leur boulot est en voie d'automatisation, de délocalisation ou de privatisation, ou bien de toutes façons leur avenir c'est employé (celui auquel leurs parents ont parfois échappé) alors quel besoin d'être capable, mieux vaut être compétent (autrement dit soumis aux ordres).

Vous ne rêvez pas, ils ont osé.

C'est incroyable, nous avons réussi à entrer dans une ère de puritanisme encore pire que l'hypocrisie bourgeoise du XIX°, parce qu'au moins à l'époque on tolérait la dissidence.
Désormais la provocation est traquée par ceux qui en bénéficieraient (les victimes d'un système de censure).

Zerosquare (./1625) :

University finds novel 1984 ‘offensive and upsetting’RT InternationalA British university has issued a warning over “offensive and upsetting” material in Orwell’s famous dystopia

Vous ne rêvez pas, ils ont osé.

Y a encore de l'espoir

“If a trigger warning prevents even one student from reading 1984, the University of Northampton has utterly failed in its mission. This book, more than any, should be read widely at the moment,”

J'aurai aimé lire ce roman au collège plutôt que d'autres œuvres classiques.

Où l'on découvre que c'est un vrai métier.

Savoir gérer sa classe ça s'apprend avec l'expérience. Rien à voir avec le fait d'être contractuel ou non.
Mais pour le reste on bombarde effectivement des personnes avec 0 formation devant les gamins. Je sais je l'ai vécu ce n'est pas facile car on ne sait RIEN. Je sortais de recherche donc 0 connaissance des programmes et du système.

Sans compter que si les collègues te préviennent pas sur les profils ni la politique interne de l'établissement c'est une course à handicap.

Si la règle en interne c'est "pas de discipline = pas de vagues", alors t'es cuit peu importe ton niveau d'expérience, parce que même des trucs de refocalisation pendant l'heure peuvent être retournés contre toi.

Apres 1984:

A school board in Tennessee voted unanimously this month to ban “Maus,” a Pulitzer Prize-winning graphic novel about the Holocaust, from being taught in its classrooms because it contains material that board members said was inappropriate for students. - @nytimes

Never forget. pic.twitter.com/Em5DyTzrDK

— EC Comics (@eccomics) January 27, 2022

Apparemment c'est pas clair cette histoire :

This story is fake news: the book was swapped out from the 8th grade curriculum, not "banned." The board voted to find a better book for the Holocaust and said they'd even use Maus again if they don't find a good replacement.

Judd Legum is the Jussie Smollett of journalism. pic.twitter.com/To3UkjirBw

— Christopher F. Rufo ⚔️ (@realchrisrufo) January 27, 2022

Mais bon, de toute façon il y a plein d'autres cas similaires.

Je comprends pas "good replacement", à moins qu'ils n'essaient de faire lire plus de livres et moins de BD, ce qui est louable en soi.

Ce qui m'attriste c'est la proportion galopante de lycéens pour qui on ne lit pas hors programme...

Est-ce que c'était vraiment différent à notre époque ? Au lycée, la proportion de lecteurs était peut-être plus grande, mais au collège je me rappelle que sur une classe de 30/35 élèves, il n'y avait peut-être qu'une poignée d'élèves qui lisait vraiment hors programme.
Je ne suis même pas sûr qu'on arrivait au quart de la classe.

Je parle d'expérience a progresse parce que je sous-entendais aussi hors livres, et ça fait quelques années que je constate que mes élèves ne lisent même pas de BD (manga inclus) pour la majorité.
Ils regardent passivement des boîtes à images et la proportion augmente.

Et ça y a un réel changement, heureusement y a encore des lecteurs, mais j'ai le sentiment que ça régresse vu ce que je constate.

Possible oui avec la démocratisation de l'informatique/tablette/téléphone. D'ailleurs est-ce que les livres proposées au programme ont un peu évolué pour essayer d'intéresser la génération actuelle ou ça va vraiment dépendre de choix personnels du professeur ?

En philo en-dehors de l'œuvre suivie qui est au libre-arbitre du prof y a pas vraiment de choix, on s'appuie sur des extraits.
On peut faire ce qu'on veut mais s'il n'y a ni vocabulaire ni capacité de voir le texte autrement qu'un exercice formel ou une prescription, c'est très dur, surtout s'ils butent sur les mots de plus de 3 syllabes.
En littérature ça dépend, souvent on va chercher un compromis entre le niveau et les intérêts des enseignants.
Et y a aussi l'envie de faire passer des classiques, une sorte de canon culturel basique.

C'est de plus en plus difficile à cause d'une capacité de concentration en chute libre et plus le temps passe plus les élèves se contentent des fiches de révision.

En outre, mais pas si paradoxalement que cela, l'explosion de merdes comme Vine ou TikTok a graduellement réduit la capacité de projection et d'imagination personnelle.
Quel besoin puisque tu consommes de l'hyperstimulation en shots court (façon caillou de crack vu le rapport vitesse de prise/vitesse de crash)?

Donc les poèmes ils y sont souvent hermétiques, les romans pareil, les feuilletons télé comme c'est passif et que ça demande largement moins d'implication personnelle (mais là je sors de la question des cours).
Sauf que les feuilletons ils les consomment mais souvent ils se rappellent rien après...

Mais tout ça devient compliqué (on m'explique que je leur en demande trop quand je leur montre des textes en français de la Renaissance, pour qu'ils comparent au français moderne)

Merci pour ton retour complet, très éclairant.

J'ajouterai que j'ai une collègue qui s'acharne à leur faire faire La Princesse de Clèves et de manière intelligente, mais que du moment que tu es dans le thème du programme, tu a le choix dans ce que tu fais étudier.

Mais bon, chez moi le consensus en littérature de 1re c'est en STxx: "on leur fait rabâcher de la méthodo de compression de texte" (oui paske le commentaire c'est trop demander à des STxx, après tu t'étonnes que je puisse pas leur faire faire d'explications, la dissert de litté peut ne faire que 2 parties sans conclusion)...
Et en SG ça a l'air d'être "le commentaire c'est plus facile à corriger et on a assez de boulot comme ça", ce qui est vrai.

Et chez moi l'œuvre suivie c'est en SG, en STxx tu donnes un paquet de textes pour l'éventuel oral (qui en général n'a jamais lieu), et même comme ça ton OS tu prends des extraits de chapitre, tu lis pas tout t'as pas le temps en un an, sachant qu'elle doit provenir d'un auteur au programme (et si t'es un sadique tu fais faire Heidegger ou Hegel -personne n'ose).

J'enseigne la spécialité litté en anglais et on doit faire aux élèves deux oeuvres (en anglais du coup) parmi la liste suivante :
Atwood Margaret, The Handmaid's Tale (1985) ;
Auster Paul, Moon Palace (1989) ;
Brontë Charlotte, Jane Eyre (1847) ;
Kureishi Hanif, The Buddha of Suburbia (1990) ;
Miller Arthur, Death of a Salesman (1949) ;
Roy Arundhati, The God of Small Things (1997)
Personnellement je trouve ça pas ouf.... je suis partie sur The Handmaid's car les dystopies c'est sympa, les élèves aiment bien + sujets d'actu +++, et Death of a Salesman par défaut mais ça n'intéresse pas les élèves (et en même temps je les comprends). Paul Auster c'est trop torturé et je trouve ça un peu longuet, Jane Eyre trop long. Les deux autres pas lu so no idea.

Sinon on fait les extraits que l'on veut pour le reste du programme. On doit toutefois respecter le niveau attendu et les thématiques du programme. Je suis avec des littéraires et on va dire que 75% d'entre eux aiment lire et jouent le jeu de lire les livres au programme. J'ai l'impression qu'une moitié environ lit en dehors des cours.
Mais entièrement d'accord avec The Cure, les enfants, ados sont maintenant habitués à consommer du contenu différemment qu'à notre époque et ne savent plus ce que c'est de se poser avec un livre.

(on doit aussi faire une oeuvre filmique parmi les trois suivantes :
Branagh Kenneth, Much Ado About Nothing (1993) ;
Ford John, The Searchers (1956) ;
Lumet Sidney, 12 Angry Men (1957))

je vois encore pas mal de gens lire des livres par ici, mais bien sur pas les gamins..

J'admets que notre public est particulièrement faible, même d'autres profs de STxx sont surpris quand je leur en parle.

Mais la tendance je la vois un peu partout, une telle habitude à l'immédiat, au consommable, au "facile", et pas que chez moi, et l'école encourage ça aujourd'hui avec sa logique de l'évaluation permanente.

Hanif Kureishi c'est pas mal, j'avais bien aimé Black Album aussi. Les sœurs Brontë c'est du classique, c'est important à mes yeux d'avoir lu des classiques.

Mon regret c'est que je vois trop d'auteurs du XX°.
C'est dommage que vous puissiez pas faire faire les Contes de Canterbury, surtout en version bilingue (anglais médiéval X anglais moderne), c'est comme Chrétien de Troyes c'est mieux en bilingue, ou Rabelais dans le texte.

je trouve toujours dommage de commencer par autre chose que les classiques.

Je pense qu'ils voient qqles classiques en première (le gothique de mémoire).... avec Much Ado de Braghan ça nous a permi de faire du shakespeare .

C'est pas nouveau ça fait près de 10 ans que la Cour des Comptes dit que c'est l'avenir que de supprimer le capes et l'emploi à vie et de faire des profs des salariés de droit public mais avec des "garanties" privées.

Mais l'argument de la crise sanitaire est sale à tellement de degrés que j'ai même pas envie de détailler.

Enfin une université pour les gens comme moi !

According to the LGBTA Wiki the guide linked out to, "someone who is catgender may use nya/nyan pronouns". Nya/nyan means “meow” in Japanese. Catgender is also described as someone who "strongly identifies" with cats or other felines or “experiences delusions relating to being a cat or other feline".

Reactions to this guide have ranged from confused to outraged, with some referring to it as “beyond satire” and “embarrassing”.

Ha? tu es catgender?

Bien sûr, comme mon avatar le prouve !