Moi je dis merci, merci pour cette affiche, merci d'être le dernier à accuser, merci d'être le dernier à savoir écrire, merci d'être le dernier à regarder vraiment...
Ahah

"lol"
Bon, hum, bref.
Ma petite (je me permets de t'appeler comme ça, tu dois avoir moins de barbe que moi), laisse-moi te narrer une anecdote qui m'arriva pas plus tard qu'entre l'année dernière et aujourd'hui. Je ne sais pas si tu connais le festival des Papillons de Nuit, un chouette festival dans la Manche - et quoiqu'on en dise, il y a pire que la Manche pour faire des festivals, le paysage est magnifique - avec une chouette programmation et tout et tout. Avec ma chère et tendre Girlfriend of Awesome, nous campions en autarcie, ne faisant qu'entendre les joyeux mais lointains chants altermondialistes qui prônaient un monde plus beau, un système plus juste, une planète plus verte. Nous ne communions pas avec cet univers où les rêves se mêlaient à la fête dans un élan d'espoir enfantin mais convaincu. Oui, un autre monde était possible. Un monde de justice pour tous, d'égalité, un monde où la nature serait reine et duquel nous ne serions que les hôtes. Un monde durable, un monde tourné vers l'avenir.
Le lundi matin, alors que le soleil se levait tout juste sur cette petite commune manchoise, les tentes commençaient à quitter le navire. Nous avions pris le parti de faire la grasse matinée, profitant de la fac pour ne pas en branler une un jour de plus. Vers midi, le camping était jonché de bouteilles de bières, mégots de cigarettes et papiers de chips machin chose. Alors que, la veille, ils auraient pu se mettre par groupes de trois qu'ils auraient plastiqué Total. Va comprendre.
Deuxième anecdote, attention, bond temporel. Cette année (ça m'est arrivé plein de fois parce que j'aime être un connard), je suis entré dans un vif débat disant que Nicolas Hulot était bien gentil et tout et tout, mais que nous prendre pour des gamins n'avait jamais rien fait de productif et que son film était génial A LA CONDITION qu'on coupe le son et qu'on mette Archive en fond sonore. Je me suis à demi-mot fait traiter de néo-nazi par mon interlocuteur pour quoi être contre j'ai-oublié-le-nom-du-film = être contre l'écologie. A la fin de sa diatribe, j'en ai profité pour lui rappeler que j'étais en fac de géo, et accessoirement en train de travailler sur les transports en commun pour une mobilité viable, durable et moins polluante. Bim. In your face Greeny Hitler.
Ce que je veux dire, c'est que c'est bien gentil de faire de la sensibilisation sur le monde qui va mal et tout ça, mais que râler pour le plaisir de dire qu'on est tellement mieux et différent parce qu'on n'est pas des moutons est aussi constructif que raler dans son parc à jouet parce que la tétine est sur la table à langer: c'est intéressant, mais ça a ses limites. Je sais que tu ne t'adresses pas directement à nous à travers ton message, ton coup de gueule est très général, mais je ne peux m'empêcher de me sentir visé et de me dire "bon, elle est bien gentille la ptite dame, mais moi qui essaye de changer le monde à mon échelle ET SANS L'UMP, ça me fait moyennement plaisir qu'on me chie dans les bottes". Iou si ?
Au reste, l'affiche de Saez est facile. J'assume, elle est même *hyper* facile. Autant la censure est ridicule (on voit bien pire sur des pubs pour parfums ou sous-vêtements), autant, bof... Et Saez & fan-boys Inc en jouent à mort. La victimisation, c'est vendeur, c'est confortable, c'est plus facile à encaisser. Et puis toujours être dans le même registre depuis plus de 10 ans, c'est un peu dur, non ? Ca fait fond de commerce. Au moins, Noir Désir avaient réussi à se renouveler.