mais sur sa bio, cher HIPPO, tout te contredit sur l'aspect de ses connaissances animalières
Hein? mais j'ai pas d'yeux ou quoi? tu vois ça où?
D'ailleurs, il dit lui même le contraire : « Plutôt que de lire des livres de scientifiques qui interprètent leurs observations, je préfère blablabla blablabla... »
Bon, plutôt que de parler de détails sans inportance (après tout,
les fourmis n'est pas sensé être un exposé scientifique rigoureux), je préfère expliquer ce que je n'ai pas aimé (et ce que j'ai aimé) dans ce livre.
Tout d'abord, sur la forme, c'est excellent. Il raconte très bien, et le coup des différentes histoires qui se rejoignent à la fin est très bien construit. Les passages de l'encyclopédie qui sont insérés tout le long ajoutent encore au côté bien agréable et dépaysant de la lecture.
Le thème est très prenant, voire fascinant. Comme dans tous ses livres, il y a beaucoup d'originalité. Ca fait un genre original de science fiction, avec des pseudo-"extraterrestres" qui vivent incognito à nos pieds.
Ce qui me chagrine, par contre, c'est le côté soit disant philosophique. Le monde qu'a construit Werber est potentiellement un nid à réflexions passionantes, mais il ne va pas jusqu'au bout des possibilités. Le livre prétend en quelque sorte inventer quelque chose, faire une critique sociale nouvelle, donner une certaine vision du monde, alors qu'il ne fait que reprendre des thèmes usés jusqu'à la corde. La philosophie dans le livre, ce n'est que l'archétype du pessimisme occidental qui existe depuis au moins 30 ans...
Parfois, ça va jusqu'à la malhonnêteté : par exemple quand la fourmi ouvrière (dont je ne me rappelle plus le numéro...) fait son réquisitoire contre l'espèce humaine, après avoir regardé la télé. Les accusations sont proprement ridicules : il est évident d'après les chapitres précédents que les fourmis sont une espèce beaucoup plus guerrière et brutale que les humains, qu'elle cultivent un "nationalisme" malsain (un fourmilièrisme, plutôt :-) ), où les individus sont conditionnés pour être des esclaves sacrifiables, et où on n'a pas tellement de respect pour la vie... Le coup de faire passer la civilisation des fourmis pour bien supérieure à celle des humains est un gros coup de bluff : le livre démontre exactement le contraire. Bref, il y a beaucoup de démagogie misanthrope dans ce livre. Qui plus est, Werber confond allègrement l'humanité avec la civilisation occidentale.
Le coup de faire passer l'encyclopédie du SR&A pour une nouvelle bible qui contient la sagesse ultime, faut pas pousser, non plus... ce sont des anecdotes amusantes, mais pas plus. Et la vénération quasi religieuse qui se met en place autour de feu Edmond Wells va à l'encontre de critiques faites ailleurs.
Bref, je trouve que Werber n'arrive pas à se détacher d'une pensée très occidentale et très classique, ce qui fait que son livre se révèle en fait un repère de préjugés et de poncifs pas très intéressants. Quand je l'ai découvert, j'avais adoré, mais ça n'a pas duré très longtemps.