Bien sûr, tu as toujours eu des élèves qui discutent ou dessinent en classe au lieu d'écouter le prof, ou qui séchaient carrément les cours pour jouer avec leurs potes. Mais ça me semble impossible de nier qu'il y a une différence de degré phénoménale par rapport à la situation actuelle, où les gens ont des smartphones qui proposent du divertissement accessible immédiatement 24h/24, toujours à portée de main, et qui réclament activement de l'attention en permanence (les mails et SMS, les notifications que Machin a posté un truc sur un réseau social, les news "urgentes"...)
Moi-même je constate que j'ai beaucoup plus tendance à papillonner qu'à l'époque où Internet ne faisait pas partie de ma vie.
L'émergence naturelle de solutions, c'est rassurant, mais je n'y crois pas. Comment veux-tu gérer une entreprise, pratiquer la médecine, concevoir un système, créer une œuvre d'art complexe, ou même élever un enfant si tu es incapable de te concentrer plus de 10 minutes ? Ces problèmes ne vont pas se simplifier par magie parce qu'il y aura moins de personnes capables de les résoudre. Tu vas me dire qu'on automatise de plus en plus, mais d'une part c'est déshumanisant, et d'autre part ça ne fait que déplacer le problème : créer et maintenir ces systèmes automatisés demande des gens qui soient capables de mener des réflexions approfondies, d'autant plus que leur complexité augmente.
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« Tout homme porte sur l'épaule gauche un singe et, sur l'épaule droite, un perroquet. » —
Jean Cocteau
« Moi je cherche plus de logique non plus. C'est surement pour cela que j'apprécie les Ataris, ils sont aussi logiques que moi ! » —
GT Turbo Nil Le 26/09/2017 à 21:27 Quand je parle d'émergence naturelle de solutions, je pense que ça passera par une forme d'"éthique" de ces usages, comme il a fallu qu'on trouve une "éthique" des usages télévisuels. Que notre génération (et peut-être plus encore la suivante, les générations Y et plus) vase prendre de plein fouet l'impact négatif que cela aura eu sur leur vie et qu'ils seront, avec leur progéniture, peut-être dans une interdiction radicale (comme certains de notre génération "brûlent leur télé"). Il y a déjà des mouvements qui s'opèrent. Timidement et mollement (le droit à la déconnexion en est un, à mon avis), mais ce sont des signes positifs.
Certains travaillent déjà là-dessus (je conseille les publications de Serge Tisseron sur le sujet ; bien qu'il soit étiqueté psy*, il a un avis très éclairé sur les usages des écrans par les enfants et avait commencé ses travaux du temps avec la télévision, puis avec l'apparition des ordinateurs et des consoles dans les foyers, et tente autant d'analyser l'existant que d'apporter des solutions concrètes).
Evidemment, ces comportements de rééquilibrages ne toucheront malheureusement pas toutes les franges de la société, et la maîtrise de ces usages risque d'être un marqueur de différence sociale, et c'est fort dommage (mais ça, pour le coup, c'est vraiment quelque chose de commun à toutes les générations depuis la nuit des temps, et c'est plus une question de moyen pour compenser un défaut de possibilités de suivre les apprentissages de son enfant en le laissant seul - que ce soit en le laissant livré à lui même, devant une télé, devant un smartphone...).
Bon, j'ai conscience d'avoir un peu dévié sur la partie "enfance" du problème, mais je pense que c'est aussi très important, parce que c'est là que ça se joue (et nous-mêmes, nous n'avons pas reçu à proprement parler d'éducation à ces nouveaux outils puisqu'ils sont arrivés après notre adolescence (ou juste à la fin), quand nous étions déjà hors du carcan éducatif familial ou scolaire.
Nil Le 27/09/2017 à 09:17 Justement, il y a plein de gens qui bossent sur le sujet, justement, mais
- il est très difficile de se projeter dans un avenir aussi fluctuant (on n'a absolument aucune idée de ce à quoi s'attendre d'ici 20 ans, et les décisions prises pour les smartphones risquent d'être totalement dépassées, surtout avec cette mode du transhumanisme)
- le souci est que faire machine arrière ne serait pas une bonne idée ; on a l'impression que l'école d'il y a 20 ans était mieux, mais c'est bourré de biais et les études sur cohortes montrent l'inverse en terme de résultats (en outre, il y a 20 ans, c'était "moins bien qu'il y a 40 ans"... on s'arrête où ?)
Et ça ne résoudrait que le problème dans l'éducation nationale, mais pas dans le milieu privé, familial ou professionnel (et je pense que les réels problèmes viennent de là).
Je propose qu'on fasse les cours a coup de notifications facebook
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GCC4TI importe qui a problème en Autriche, pour l'UE plus et une encore de correspours nucléaire, ce n'est pas ytre d'instérier. L'état très même contraire, toujours reconstruire un pouvoir une choyer d'aucrée de compris le plus mite de genre, ce n'est pas moins)
Stalin est l'élection de la langie.
Ben Flan en a déjà parlé : le chercheur qui travaille pour la science de manière vraiment indépendante, c'est malheureusement (quasiment) fini. Il faut obtenir des crédits, et ça se répercute directement sur l'orientation des recherches. Et en sciences de l'éducation, à part l'État, il n'y a pas grand-monde qui va financer les recherches...
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GT Turbo Nil Le 27/09/2017 à 21:07 La plupart des financements non-état sont en fait des boites d'éditions :/
C'est guère mieux, question objectivité et conflits d'intérêts ^^
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GT TurboL'État et dans une certaine mesure les éditions scientifiques sont les financeurs les plus objectifs qu'on a, c'est toujours mieux que quand c'est une entreprise privée comme Monsanto qui finance les recherches qui l'arrangent.
Nil Le 28/09/2017 à 00:24 Ah non mais indépendamment de l'utilité réelle des choses (il y a des thèses en sciences "dures" ou en sciences humaines qui ont de jolis financements mais qui ont une utilité toute relative, mais bon, c'est ça aussi la recherche ^^) je suis tout à fait conscient que faire un travail de thèse sur une partition manuscrite en notation neumatique, ou encore faire une transcription d'un texte inédit en latin, ça ne fait pas bouger les foules, donc bon ^^
Nil Le 28/09/2017 à 09:12 Il y a deux paramètres :
- le programme officiel, qui indique si ça fait partie du programme ou pas, et le niveau d'approfondissement
- le choix des éditeurs de mettre en valeur tel ou tel élément, qui peut ou non être au programme
Plus un troisième paramètre qui est le bon vouloir du ou de la prof ^^
Si tu l'appelles "Frère", cela fera plus secte. Parce qu'à force, toute cette dogmatique camaraderie internationale, c'est louche, limite religieux.
ROM ne s'est pas compilé en un jour
Pen^2 Le 15/12/2017 à 18:49 ...
Aider quelqu'un qui a le niveau, évidemment mais un quota c'est complètement abruti.
Un instant, je lance NilEmu.
...
(jingle de démarrage joué à l'orgue positif)
...
[Nil]
Traiter le problème en amont, c'est nécessaire, mais c'est un travail de longue haleine. Ça n'empêche pas de donner une chance à des étudiants qui, s'ils ont un "handicap" au départ, peuvent très bien s'en sortir quand même en travaillant plus dur que les autres. D'ailleurs, un très bon ami à moi...
[/Nil]
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