Pau se rêve en "Silicon Valley" à la française
09 mars 18:44:14
par Jean-Baptiste Vey
PARIS - Pau sera la première ville française à lancer, à la mi-avril, un réseau informatique public à très haut-débit, première étape d'un projet de création de pôle technologique dans la région.
"Nous voulons attirer les investisseurs étrangers pour faire face aux problèmes d'emploi dans les prochaines années", a déclaré à Reuters Jean-Michel Billaut, spécialiste des nouvelles technologies, qui conseille l'agglomération.
"Pour y parvenir, la première chose était de se doter d'un réseau de télécommunications à très haut débit financé par l'agglomération", a-t-il ajouté.
Le réseau sera officiellement ouvert le 13 avril en même temps que les premières offres d'accès à internet à très haut-débit (10 et 100 mégabits par seconde), 20 et 200 fois plus véloces que les offres ADSL 512 commercialisées actuellement.
Ces vitesses permettent de regarder la télévision sur internet, de visionner des films de qualité DVD en temps réel, ou encore de télécharger l'équivalent d'un CD en dix minutes.
L'offre de base, à 10 mégabits/seconde (1,25 mégaoctets/seconde), est proposée aux particuliers pour 30 euros par mois.
Outre l'accès à internet, elle comprend une ligne téléphonique permettant de résilier son abonnement à France Télécom et un service de films et de musique à la demande. A terme, 80.000 foyers de l'agglomération paloise pourront en profiter.
DES INVESTISSEURS ETRANGERS "DEJA INTERESSES"
"Nous considérons les réseaux informatiques comme une matière première", a indiqué Jean-Marc Bayaut, PDG d'Ipvset, premier fournisseur d'accès à se lancer dans l'aventure et qui a déjà reçu 4.000 demandes d'abonnement, particuliers et entreprises confondus.
"Notre pari est, qu'à terme, les télécommunications seront un gisement et que les entreprises iront là où cette matière première est disponible en grande quantité pour un prix intéressant", a-t-il ajouté.
Le réseau déployé, l'agglomération paloise souhaite créer un pôle technologique susceptible d'attirer des industriels japonais ou américains à l'horizon 2006. Son nom de code: "Silicon Valley".
"Nous voulons nous lancer via un certain nombre d'appels à projets sur des thèmes précis, comme les nano-technologies pour écrans", a expliqué à Reuters Jean-Pierre Jambes, directeur du développement de l'agglomération de Pau.
"Il s'agit de permettre aux entreprises qui souhaitent s'implanter de trouver un financement, du capital risque, des partenaires et des marchés", a-t-il ajouté.
"Nous avons déjà quelques partenaires très intéressés pour financer ou co-financer des sites de recherche ou des plates-formes de tests", a indiqué Jean-Pierre Jambes. "Nous traitons également deux ou trois dossiers qui concernent des unités de production", a-t-il ajouté.
Les responsables du projet doivent se rendre prochainement au Japon pour tenter de séduire des industriels nippons et pour "examiner des possibilités de coopération avec des grands groupes informatiques déjà intéressés", a expliqué Jean-Pierre Jambes.
Source: http://www.liberation.fr/page.php?Article=184727
