30

( mais accepte donc ton élitisme, Nil ! )

Sur la "grande" musique je reste tout de même dubitatif. D'un coté on explique qu'il faut que l'état subventionne car sinon ça ne peut pas vivre, de l'autre.... ce ne serait pas un milieux où il a a quand même beaucoup d'argent ? Surtout niveau publique. Et les plus connus qui se font des couilles en or et achètent des vieux instruments à 400.000 euros...
Bref, si on lit politiquement, c'est surtout une activité de riche, pour les riches, avec pas ou peu de retombées sur les pauvres, mais c'est l'état (le pauvres) qui doit financer le plus cette activité (par ce que les infrastructures et les gens pas (encore) célèbres en ont besoin )
«Les gens exigent la liberté d’expression pour compenser la liberté de pensée qu’ils préfèrent éviter.» - Sören Kierkegaard

La République, c’est comme la syphilis : quand on l’a attrapée, soit on se fait sauter le caisson, soit on essaie de vivre avec.

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Ahaha, le statut d'intermittent grin
Ce système est pourri jusqu'à la moelle, mais il faut bien voir que c'est beaucoup plus compliqué qu'une subvention directe de l'État aux artistes (déjà c'est pas directement l'État, l'Assédic est une association loi 1901 trioui, ensuite les indemnités sont certes versées aux artistes mais c'est indirectement une subvention déguisée pour les employeurs. En effet avant l'instauration de ce régime les interprètes étaient payés pendant les répétitions, ou au moins une partie des répétitions... hé oui parce que monter un spectacle ça nécessite beaucoup de travail en amont ^^.
Mais le régime de l'intermittence permet de ne rémunérer directement *que* les représentations et de faire payer les répétitions par les allocations (donc indirectement ça permet à l'État de diminuer les subventions aux structures qui emploient les artistes).
Du coup c'est bien une subvention à la culture, sauf qu'elle est financée par l'assurance-chômage et indirectement par la sécu, ce qui n'a absolument aucun sens... couic
(et qu'elle est attribuée selon des critères administratifs passablement débiles, qui conduisent notamment des gens à aller animer des soirées d'anniversaires de gosses de la bourgeoisie parce que c'est payé en cachets dont ils ont besoin pour conserver le statut, vive l'art))
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L'univers est-il un dodécaèdre de Poincaré ?
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very (./30) :
ce ne seraient pas un milieux où il a a quand même beaucoup d'argent ? Surtout niveau publique. Et les plus connus qui se font des couilles en or et achètent des vieux instruments à 400.000 euros...

Tu confonds deux choses (et c'est *exactement* la même problématique que la recherche) :
- la création (où la grande majorité des compositeurs est loin de gagner les sommes que tu indiques ; la plupart se contentent généralement du "plat de pâtes" règlementaire la semaine avec un peu de fromage le dimanche)
- l'interprétation (et même là, les ceux qui ont les moyens de se payer les instruments que tu décris ne sont pas du tout dans la même dynamique que celle d'une culture ouverte - d'ailleurs, ce sont des gens qui font des carrières internationales soutenues par des fondations privées - Fondation Orange pour l'opéra, par exemple ; le meilleur exemple étant quand même Andre Rieux et son Stradivarius).

Et à ce sujet, sincèrement, tu devrais faire un petit tour du côté des vents (cuivres & bois) ou des percussions. Ce sont des gens le plus souvent issus de milieux modestes (au mieux des classes moyennes) qui ne correspondent pas vraiment au profil que tu décris. Bien sûr, une fois qu'ils ont fait leur hectolitre d'études, qu'ils en ont chié dans un milieu ou la concurrence et la tension est assez forte (comme les sportifs de haut niveau), une fois qu'ils sont admis dans un orchestre, ils ont un salaire plutôt confortable (équivalent d'un salaire d'agrégé sur les grilles de la fonction publique) pour les meilleurs ; les profs de conservatoire, c'est plutôt le salaire d'un certifié.

Généralement, ceux qui touchent le plus sont les chasseurs de primes. Les organismes privés qui vont à la chasse aux subventions en montant des productions très "populaires" (ce qui se vend dans les grands festivals), etc.
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Bon et pour le statut d'intermittent - que je ne connais pas particulièrement bien faute d'y avoir eu droit - Sally a fait un bon résumé ^^
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Nil (./32) :
Tu confonds deux choses (et c'est *exactement* la même problématique que la recherche) :
- la création (où la grande majorité des compositeurs est loin de gagner les sommes que tu indiques ; la plupart se contentent généralement du "plat de pâtes" règlementaire la semaine avec un peu de fromage le dimanche) - l'interprétation (et même là, les ceux qui ont les moyens de se payer les instruments que tu décris ne sont pas du tout dans la même dynamique que celle d'une culture ouverte - d'ailleurs, ce sont des gens qui font des carrières internationales soutenues par des fondations privées - Fondation Orange pour l'opéra, par exemple ; le meilleur exemple étant quand même Andre Rieux et son Stradivarius).


Non je confonds pas, je sais bien (j'avais d'ailleurs pris une petite précaution en parlant du publique... )... je prends juste les deux ensemble, puisque après tout c'est le même domaine d'activité. En gros là où c'est rentable c'est le règne du fric et de l'argent Roi, et là où ça ne l'est pas faut que l'État paye. Alors que l'un (surtout le second) ne peut pas aller sans l'autre. Le truc "normal" ou "juste" serait que le second finance le premier.. (qu'il y ait une solidarité dans le métier entre là oû ça ramène et là où ça ne ramène pas )
C'est le coup sncf/rsf que dénonçait Sally...

Même remarque pour les intermittents: c'est dingue de subventionner ça (par l'état, en gros. Que ce soit une caisse d'assurance chômage complètement déficitaire, ça revient à subventionner directement... ) alors que dans le même métier des gens et des entreprises se font des millions. Ils devraient se démerder pour partager entre eux, dans leur métier, et ne rien demander à l'état. (et j'aimerais savoir ce que nos grands artistes millionnaires, qui mettent leur argent à jersay ou monaco mais soutiennent les intermittents et toute lutte citoyenne de gauche, en pensent. )

Pour la recherche: c'est (un peu) vrai aussi, en effet. Mais bon les chercheurs sont généralement des enseignants, de manière plus générale ils produisent quelque chose ( les choses de l'esprit...) qui ont clairement un impact économiquement (et plus...) très important sur la société à moyen-long terme. C'est une activité très rentable. Les entreprises qui à terme en profitent génèrent de la richesse et payent énormément d'impôts.
Alors je sais on peut tenter de tenir le même discours sur la culture, mais je trouve que ça passe pas l'épreuve du réel (excepté les infrastructures, etc.): des chercheurs publics qui ont fait des découvertes importantes qui ont apportées d'importants changements dans la vraie vie, y'en a plein, et c'est même une bonne majorité des chercheurs. L'innovation et le progrès technologique ne se sont jamais aussi bien porté qu'aujourd'hui. ça se voit tous les jours dans la vraie vie. Beaucoup de grandes expériences scientifiques ont étés faites sous la tutelle de l'état.
Dans la culture ? l'art ? la plupart des figures importantes n'étaient pas des artistes abonnés aux subventions. La culture et l'Art ne s'est jamais aussi mal porté. La culture populaire n'a plus grand chose à voir avec là où partent les subventions. Etc.

En fait... je crois que y'a une différence de fond quand même entre Art et Science: le premier a une tendance naturelle à être subversif, à changer, à faire mal, à être contestataire, à. rebondir tout le temps.. il est, du moins dans l'époque moderne, plutôt révolutionnaire, progressiste, bougiste.
La science bouge, mais son principe de fond, c'est le conservatisme: on établit des trucs bon, et on ne le change en l'adaptant que si on est vraiment forcé, presque à contrecœur. Et tout ce qu'on a jusqu'à présent est a priori considéré comme bien et bon et à conserver. Par contre pour accepter un nouveau truc à la place d'un ancien, faut vraiment qu'il fasse ses preuves et que l'ancien soit objectivement beaucoup plus mauvais...
Donc: amha, la science a beaucoup moins de mal à s'accommoder de l'état que l'art. Parce que l'état est conservateur par essence, et la science aussi. L'art, bougiste et subversif par essence, du moins dans sa déclinaison moderne, meurt au contact de cet état conservateur et administratif.

Cependant il faudrait peut-être classer la ( grande/ savante ) musique dans la vielle forme d'art. Je connais pas assez, je me prononce pas...


Sinon arnsy c'était bien ?
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Pour l'exemple que Sally demandait: la littérature soviétique. Plein d'excellents auteurs qui ont écrits énormément de merdes.
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Qui te dis qu'ils ne les auraient pas écrites quoi qu'il arrive ? wink
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Eux-mêmes smile
Le réalisme socialiste soviétique restera plus comme une illustration politique que comme un mouvement artistique.... dans le pays qui possède la littérature la plus profonde du monde, ce fût un beau gaschi quand même.
( mais de toute manière, je n'ai pas affirmé clairement le lien de causalité. Est-ce quand un domaine artistique meurt qu'il est récuré par l'état ? Est-ce lui qui l'achève ? Les deux ? L'état finit juste de l'achever ? De toute manière il ne l'aide pas. )
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./23 plutôt pencil tiens ^^

sinon
very (./30) :
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j'ai pas "beaucoup d'argent" et je peux te dire que quand je vais au symphonique de mulhouse, je raque sad C'est dissuasif, si c'était disons au prix de deux places de ciné disons, ben j'irais plus volontiers, et plutôt deux fois qu'une...
Et pour les vieux instruments, il se trouve qu'ils sont assez souvent prêtés par des fondations ou des fonds, et simplement "joués par", sauf exceptions...
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Ben ouais le truc dans l'histoire, c'est du moins que pour les événements connus, ça reste très cher pour le publique et faut réserver longtemps à l'avance etc.
Alors le "prolo" comme moi ( ahem) il voit pas où que la monnaie elle passe. ( si l'intérêt est d'assurer une certaine formation etc, qui permet d'avoir de grands compositeurs et interprètes qui une foi qu'ils sont bon sont réservés au publique riche.... c'est quand même... taxer les pauvres pr donner aux riches... je veux bien que ça serve l'art en même temps, mais c'est politiquement problématique je trouve... )
Enfin je connais trop peu donc j'arrête par respect pour qqch que je respecte quand même (infiniment plus que les divers arts contemporains et autres artistes type libération) , mais de loin c'est ce qui apparaît (populiste ou pas... ). Ceci dit je suis sûr que Nil pourrait nous conseiller d'excellents endroits où c'est moins cher et prisé. Non ?
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http://www.cite-musique.fr

mais sinon il y a plein de concerts gratuits ou quasi, en particulier dans les églises (bon c'est rarement du philharmonique évidemment, y a un petit problème de place et d'acoustique pour ça, mais franchement ça peut être assez varié)
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Sally (./40) :
en particulier dans les églises (...) y a un petit problème (...) d'acoustique
Belle litote cheeky
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Zeroblog

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clairement, les églises ont une acoustique pourrie en générale. A l'inverse, j'ai écouté des concerts (à Lyon, au Grand Temple), de bonne qualité acoustique générale smile
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Sally (./40) :
mais sinon il y a plein de concerts gratuits ou quasi, en particulier dans les églises (bon c'est rarement du philharmonique évidemment, y a un petit problème de place et d'acoustique pour ça, mais franchement ça peut être assez varié)


²

(Sinon, beaucoup de villes proposent des tarifs avantageux pour leurs étudiants via des cartes de réduction ou autre ; c'est le cas à Montpellier - carte Pass'Culture - et à Lyon, mais je n'étais plus étudiant ^^. Par contre, pour les jeunes pros, c'est pas évident, c'est clair.)
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44

Il est possible de prendre des abonnements, parfois (en particulier à la cm, mais évidemment c'est plus pratique de choisir une salle pas trop loin de chez soi), et ça peut réduire les tarifs pas mal aussi.
(Ça vaut aussi dans les théâtres d'ailleurs, j'ai été abonné pendant des années au théâtre de la commune et à la mc93 et je l'ai jamais regretté... enfin pour la mc93 ça a été parfois limite cheeky, mais j'ai jamais regretté toute une saison ^^)
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Hippopotame (./14) :
Mais je ne vois pas de programme économique convainquant, enfin pour l'instant.
Ben en fait ils n'ont pas encore de programme (précis) en général, il est en cours d'élaboration. Bon, on trouve des bouts, mais encore rien de très précis :
L'Europe de l'emploi que nous voulons favorisera une relance de l'activité économique par l'augmentation des salaires et des investissements publics pour une croissance socialement utile, écologiquement responsable, créatrice d'emplois. À cet effet, le Pacte de stabilité sera dénoncé et il sera mis fin à l'indépendance de la Banque Centrale Européenne, dont les statuts et les missions seront révisés. Une réduction simultanée du temps de travail permettra de créer des emplois, tandis que des dispositifs seront instaurés contre les licenciements collectifs et les délocalisations. Un développement de l'économie sociale et solidaire sera favorisé. Une politique de grands travaux sera mise en œuvre en matière de réseaux transeuropéens de transport et d'énergie, de recherche et développement des technologies nouvelles, de logement, de rénovation urbaine, de transports collectifs. Une politique industrielle coordonnée permettra de mettre en œuvre les projets d'avenir qui requièrent des investissements de dimension européenne. Une nouvelle politique agricole permettra de rompre avec la course au productivisme et favorisera une agriculture paysanne créatrice d'emplois.
* Abandon de l'actuel Pacte de stabilité et assujettissement de la BCE à une politique économique de relance.
* Augmentation du budget européen et autorisation d'emprunts pour assurer des interventions publiques conséquentes et garantir la solidarité entre pays.
* Lancement d'un plan d'investissement dans la recherche à l'échelle européenne, à la fois dans la recherche fondamentale, scientifique, universitaire et académique, et dans la recherche appliquée et le développement des technologies nouvelles.
* Mise en place d'un bouclier douanier européen, permettant de réguler les échanges commerciaux avec les pays extérieurs à l'UE en fonction d'exigences sociales et environnementales et dans l'intérêt mutuel de tous les peuples. Il ne s'agit pas d'empêcher les importations et de s'opposer au développement des pays pauvres mais de lutter contre les pratiques de dumping et de délocalisation des multinationales
* Suspension des directives imposant la mise en concurrence des services publics et arrêt des privatisations. * Lutte contre les paradis fiscaux, abrogation des clauses interdisant toute restriction aux mouvements des capitaux et mise en place d'un dispositif d'harmonisation fiscale et d'une taxe de type «Tobin» sur les mouvements de capitaux spéculatifs
Hamon, lui, avait un programme bien foutu (mais bon il est coincé au PS).
(en d'autres termes il n'existe pas. D'ailleurs c'est le faible score dudit programme à l'intérieur du PS qui a convaincu Mélenchon et les autres de partir)
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