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Bonsoir à tous.
Je tâcherai d'exposer mon problème en quelques lignes afin de ne pas vous déranger trop longtemps, j'essaierai du moins, excusez mes éventuels surplus de paroles.
Voilà, j'ai une dissertation sur la poésie à rendre dans les plus brefs délais, je ne viens pas sur ce forum à la quête d'un plan, j'ai simplement besoin de quelques compléments.
Le sujet est : Pensez-vous que le poète doit s'engager dans les luttes de son temps? Ou rester en marge des réalités sociales"...

Dans ce sujet, j'ai parlé des poètes dont l'engagement a eu des répercussions concrètes, par exemple Jacques Prévert avec Chasse à l'enfant ( Un journaliste s'est à la suite de la publication de ce poème introduit dans la maison de redressement pour enfants dont Prévert parlait, le ministre s'est déplacé... Bref, cet établissement à été fermé)...
Ma culture en poésie n'étant malheureusement pas très étendue, j'en appelle à votre aide pour me donner quelques autres exemples sur ce point.

Ensuite, j'ai argumenté le fait qu'un poète devait rester en marge des réalités sociales, en disant que celui-ci, avec son engagement pouvait influencer le peuple dans un mauvais sens ... Là, je manque complètement d'exemples... Connaissez-vous des poètes qui ont clamé haut et fort leurs attachements à Hitler, à l'occupation ... Je ne sais pas.

Voilà, bon, pour les quelques lignes, c'est râté ...!

En espérant avoir quelques réponses.

Bonne soirée.

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Bonjour... quelques petits points qui, j'espère, t'aideront.
Litlle Miss (./1) :
Ensuite, j'ai argumenté le fait qu'un poète devait rester en marge des réalités sociales, en disant que celui-ci, avec son engagement pouvait influencer le peuple dans un mauvais sens ... Là, je manque complètement d'exemples... Connaissez-vous des poètes qui ont clamé haut et fort leurs attachements à Hitler, à l'occupation ... Je ne sais pas.

Je ne pense pas que ça soit la bonne façon d'aborder le problème. Enfin, cela dit, je me trompe peut-être, mais je ne pense pas que ça soit une réflexion fondamentalement pertinente.
Tu peux plutôt voir ce point d'une autre angle : le rôle du poète est-il de faire de la "politique", d'être engagé ? N'est-il pas là avant tout pour parler d'amours (plus ou moins) chastes - comme les poètes médiévaux - , pour nous proposer des instants de loisirs et de plaisir, ou simplement pour faire de l'art pour l'art (parnassiens, Oulipo dans une certaine mesure...).

Concernant le premier point, tu peux peut-être voir du côté de Victor Hugo d'un côté (très fort engagement contre le gouvernement en place, contre la peine de mort...). Essaye aussi de voir chez les poètes d'Amérique latine, il y a une culture de l'engagement qui est assez forte mais je n'ai pas d'exemple précis en tête.

Je ne sais pas comment tu veux construire ton sujet ni vers quoi tu veux orienter ta conclusion. Mais n'oublie pas qu'il vaut mieux éviter d'enfermer un art - quelqu'il soit - dans une case toute faite et bien fermée ^^.
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Merci pour cette réponse...
Mon plan est déjà fait, mais je ne souhaite pas l'exposer sur un forum.
J'ai choisi un plan dialectique, thèse-antithèse-synthèse, plan que je n'apprécie guère, que je trouve beaucoup trop scolaire, mais enfin, je suppose qu'il faut l'être de temps en temps.

I Oui, le poète doit s'engager.
II Non, le poète ne doit pas s'engager.
Ce que je démontre en 4 sous-parties notamment en parlant d'une certaine propagande (B. Péret), d'un autre rôle de la poésie, l'art de l'inutile, l'art de sublimer la réalité ... etc.

C'est dans cette antithèse que je veux montrer les dérives d'une poésie engagée. J'ai demandé à ma prof de français s'il était pertinent de le faire, elle m'a répondu que oui. Seulement, je ne connais de poètes ayant écrit à la gloire d'Hitler. Ensuite, je me pose maintenant la question de savoir s'il y a des limites à cet engagement. pensez-vous que la mort soit une limite ? Ou au contraire un acte d'une extrême bravoure ? Je pense à Chenier.
Voilà.
Bonne soirée.

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Peut-être que ce qui t'effraie Nil, est le fait que je n'aurais parlé dans la seconde partie que du fait que l'engagement des poètes peut influencer le peuple dans un mauvais sens ?
Rassure-toi je n'ai pas parlé que de ça, j'ai traité d'autres sujets, ainsi que dans la première partie.
Je suis juste réticente à proposer mon plan détaillé ainsi que toutes mes idées, car je connais quelques malins qui rodent sur les forums à la recherche de plans déjà élaborés. N'étant pas friande de ce concept, je ne préfère pas soumettre mon plan et mes idées, à regret, puisque je sais qu'un débat aurait été intéressant.

Ah oui, j'oubliais, je ne suis pas du genre à enfermer la poésie, ou n'importe quel autre art dans une case, je te cite, "toute faite et bien fermée".

En pour la parenthèse, j'ai lu quelques unes de tes analyses proposées sur le forum, je suis tombée par le plus pur des hasards sur ton site où tu présentes ton ouvrage 12 rue des Brumeries (de mémoire).
Ainsi donc, je te souhaite bien du courage pour cette carrière dans laquelle tu te lances.

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Litlle Miss (./4) :
Peut-être que ce qui t'effraie Nil, est le fait que je n'aurais parlé dans la seconde partie que du fait que l'engagement des poètes peut influencer le peuple dans un mauvais sens ?

Ce n'est pas ça qui m'effraie, mais surtout que je ne comprend pas pourquoi enlever aux poètes la possibilité de pouvoir écrire de façon engagée au prétexte que certains l'ont fait dans la mauvaise voie. Je conçois très bien que certains aient usé de leur pouvoir pour ce faire, mais c'est un moyen de propagande comme un autre. Si tu bâtis ton argument là-dessus, alors tu dois pouvoir admettre qu'il faut supprimer l'engagement politique au niveau artistique en général, au niveau journalistique (ben oui, on peut très bien, en étant journaliste, influencer ses lecteurs/auditeurs dans le mauvais sens) ou, en allant jusqu'au bout de ta pensée, supprimer l'engagement politique au niveau humain en soi.

En fait, je vais te poser deux questions pour aller plus loin :
- Ne peut-on pas dire que chacun d'entre nous est un peu poète dès lors qu'on prend sa plume pour s'engager dans un combat ?
- Le poète, dès qu'il produit quelque chose, n'est-il pas, quoi qu'il arrive, engagé malgré lui en étant publié ? (Qu'il s'agisse d'un engagement politique, sentimental, littéraire - puisqu'il défend de fait une certaine idée de la littérature).
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Si, je pense également que prendre sa plume est finalement un acte d'engagement en soi, ce que j'ai développé dans ma synthèse.
Bien sûr, j'ai élargi à différents types d'engagement, non seulement politique, mais aussi sentimental etc ... Car selon moi, le poète s'engage inébranlablement en écrivant, il s'engage à nous raconter sa vie, à nous émouvoir, à nous faire réfléchir ... mais de toute façon, il s'engage.
Le problème est que je ne pense pas que ma prof ait voulu nous mettre sur cette voie. En effet, le sujet traite des luttes sociales "Le poète doit-il s'engager dans les luttes sociales de son temps ?" et non "le poète doit-il s'engager ?"

Ensuite, je ne pense pas que la poésie soit le fait de prendre sa plume et de s'engager dans un combat. Pour moi, cela ne suffit pas. On peut bien sûr s'engager, mais alors en continuant à faire des sonorités, des rimes, des mots une parfaite alchimie. Il faut un quota d'extraordinaire et de Beau dans un poème. Sinon, je ne pourrai plus qualifier cela de Poésie. Enfin, ce n'est que mon avis.

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Voici un poète d'un certain léonard Cohen.

Hitler


Maintenant qu'il aille dormir avec l'histoire,
le vrai squelette puant l'essence,
accompagné de ses séides branquignoles :
qu'ils dorment parmi nos précieux coquelicots.

Les chefs SS s'éveillent dans nos esprits
où ils commencèrent avant que nous leur fassions expier
vers ce royaume véritable et vide que nous peuplons
des ombres qui troublent notre paix intérieure.

Pendant quelque temps nous résistons aux voitures noir-argent
qui défilent lentement dans nos têtes.
Nous bourrons les micros de paquets de vieilles fleurs
arrachées à un lit qui bientôt s'épuise.

Peu importe. Ils deviennent coquelicots
près des tombes et des bibliothèques du monde réel.
Le grand dessein du guide, l'inclinaison de son menton
semblent extraordinairement familiers à nos esprits en paix.


Je n'arrive pas tout à fait à comprendre s'il est pour Hitler, s'il est contre ...
Pouvez-vous m'éclairer ?

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Hum étant donné qu'il est de famille juive (cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/L%C3%A9onard_Cohen pour la confirmation), je pense qu'il est contre Hitler.
En fait, ce n'est pas vraiment un engagement politique, si on en croit http://www.leonardcohenfiles.com/lcbook4.html, mais clairement un engagement esthétique et littéraire (faire de la poésie - et non de la propagande, attention - sur des sujets qui ne sont pas romantiques).
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Selon toi, Cohen est contre une certaine propagande ?
Comme Péret dans Le déshonneur des poètes ?
Merci pour les liens, mais le second ne fonctionne pas hum hum.
Sinon, je suis en train d'écrire les dernières lignes de ma dissertation, mais je ne trouve malheureusement pas d'exemples de poètes qui ont défendu les idéologies hitlériennes. Tanpis.
Je te remercie en tout cas de ton aide.

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(Le second fonctionne, il y a juste la virgule qui était prise en trop : http://www.leonardcohenfiles.com/lcbook4.html )

Je ne pense pas que Cohen soit contre une certaine propagande. Je pense qu'il a voulu montrer qu'on pouvait faire de la poésie sur tout, même sur ce qui dérangeait.
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Hum, ceci peut constituer une idée intéressante pour mon antithèse je suppose.
Ecrire sans s'engager, mais en ayant la volonté de parler de tout.
Et tu ne m'as pas dit ce que tu pensais de mes réponses à tes deux questions, notamment sur l'énoncé de mon sujet. Puisque ma prof me demande si le poète doit s'engager dans les lutte sociales de son temps, ne serais-je pas Hors Sujet si je parlais dans ma synthèse d'engagements sentimental, littéraire ...

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Si, effectivement, ça peut déborder du cadre. Tu peux peut-être l'aborder en ouverture, mais là, c'est vraiment à toi de voir (désolé, je ne peux pas répondre à tout, je lis assez rapidement ^^)
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Oui, je le conçois.
En ouverture, j'aurais voulu aborder la liberté de la poésie, si elle ne la perdait pas en étant engagée, ou au contraire si elle ne la perdait pas en ne l'étant pas.

Enfin bon, je te remercie encore pour le temps que tu m'as accordé.

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De passage, j'en profite pour te dire que j'ai eu 19 à cette dissertation.
Voilà comme ça je ne file pas comme une voleuse après avoir eu tes quelques conseils.
Merci dans tous les cas et à bientôt.

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Eh ben ! Félicitations (et merci d'être repassé, ça fait toujours plaisir happy).
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