very (./2631) :
Il est vrai que la pseudo-survie de l'école privée, qui fait à peu près à 99% la même chose que l'école publique (sinon on lui donne pas une thunes, alors que les parents en question paient quand même des impôts pour l'école...), était - et est encore - insupportable à une bonne partie de la gauche, qui a effectivement voulue la supprimer. ( enfin, sauf pour leur propres enfants, bien entendu ^^ )
... là encore, tu en rajoutes de façon exagérée. C'est peut-être presque vrai pour le secondaire, mais avant 10 ans, il y a énormément de structures (crèches parentales et/ou associatives, écoles Montessori, Calendretas) qui fonctionnent très bien.
En fait, plus l'enseignement demande de technicité, moins on trouve d'écoles privées (puis ça explose à nouveau dans le supérieur, là où il y a de l'argent à se faire). Il y a une foule de crèches parentales, un petit paquet de structures maternelles et primaires privées, mais quasi aucun établissement du secondaire dans cette situation.
Folco (./2632) :
Euh ... A défaut d'être suffisamment bien à tes yeux, au moins c'était normal : les parents élevaient et éduquaient leurs enfants. Si si !!!
Oui, oui. D'ailleurs, personne n'abandonnait ses enfants dans les orphelinats, chez les religieuses ou, plus tard, à l'assistance publique. Il n'y avait aucun enfant maltraité dans les campagnes (pas besoin d'aller très loin, il suffit de remonter deux générations au-dessus - et, du coup, des témoignages directs, j'en ai plus d'un), pas d'exploitation des enfants.
Alors oui, ce n'est pas que l'école qui a directement résolu ces soucis. C'est aussi la (relative) disparition de la misère, des grandes épidémies, des guerres sur nos terres, une meilleure hygiène accessible à toutes et à tous, ainsi que l'arrivée sur le tapis des droits des enfants. Mais c'est peut-être l'école qui a permis, justement, ces avancées (l'éducation à l'hygiène, par exemple).
Folco (./2632) :
- que ce ne soit pas un idéal pour toi, on s'en branle : ça peut très bien en être un pour un autre. Qui plus est, ça décrit quand même les parents de toute cette époque comme des connards qui n'avaient aucun souci du bien-être et des dispositions naturelles de leurs enfants. Je trouve ça toujours super génial cette impression qu'on a attendu le XXIème siècle pour commencer à être intelligent et arrêter d'être des connards
Bien sûr que je ne vais pas juger les parents des années passées. Parce que j'ai la chance de vivre dans un monde où il y a du chauffage l'hiver, une clim l'été, les congés payés, la sécurité sociale, la retraite, une espérance de vie qui a explosé durant le XXème siècle et des outils dont on n'aurait même pas rêvé il y a un siècle. Le propre du parent, c'est de faire du mieux qu'il peut avec les moyens qu'il a, dans le contexte dans lequel il évolue.
Il y a des époques, des milieux où les parents ont eu suffisamment de place pour s'occuper de leurs enfants. Mais pas toujours.
On est sensibilisés à bien des choses qui n'étaient pas sues (à commencer par le syndrome du bébé secoué), on peut se faire aider quand on sent qu'on perd pied.
Là où je te rejoins, quelque part, c'est que notre société est malade de son besoin de rentabilité. Parce que c'est une société en crise, comme ça l'a été au XIXème siècle au moment de l'industrialisation de masse et de la mécanisation (et je ne parle pas que d'une crise économique, mais d'une crise de la place de l'humain - tant au sens de l'individu que de l'espèce - dans la société). Et que cette maladie fait que l'homme, sous pression (la pression n'est pas la même que pour les gros travaux physiques, comme à la mine... et ça a un vrai côté pervers), n'arrive à s'échapper de son travail que pour survivre. Survivre dans une société du plaisir instantané. Du coup, effectivement, il n'a plus de temps pour les enfants.
Mais ce n'est pas un mal nouveau. C'est un mal très humain qui date probablement des premières sociétés ; dès qu'il a fallu travailler non plus pour soi mais pour valoriser son travail aux yeux des autres (contre rétribution, mais aussi contre reconnaissance sociale), tout était en place pour que le temps consacré à la famille disparaisse.
Du coup, à part l'autarcie familiale et un fonctionnement tribal, je vois difficilement (peut-être me trompe-je... je l'espère !) comment arriver à replacer sa progéniture dans un cadre d'éducation familiale. A part en volant des instants à la pression continue de la société. S'occuper de ses enfants, c'est passer son temps à inventer des moyens pour voler du temps. Tout en en volant aussi pour s'occuper de sa propre santé (mentale et physique).