Source : http://www.tf1.fr/news/economie/0%2C%2C923699%2C00.html
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Menaces sur le web européen
La déconfiture de KPNQwest fait planer une lourde incertitude sur la Toile dans toute l’Europe. L'opérateur, qui gère entre un quart et un tiers du trafic Internet européen, mis en faillite en mai dernier, a vu fondre ses derniers espoirs vendredi. Il va prochainement fermer ses portes.
Mis en ligne le 23 juin 2002
La fermeture annoncée du réseau de l'opérateur KPNQwest, véritable charpente du trafic Internet en Europe, devrait entraîner à brève échéance des perturbations sur la toile dont il est encore difficile d'évaluer l'ampleur. Dans une brève déclaration vendredi soir les administrateurs judiciaires de la compagnie américano-néerlandaise en faillite ont indiqué qu'ils avaient ordonné l'arrêt de la maintenance du réseau. Il s'agissait "d'arrêter les frais" au plus vite, dans un contexte de tarissement rapide des liquidités, a expliqué en substance Eddy Meijer, l'un des deux administrateurs.
Dans ses beaux jours, KPNQwest gérait quelque 60% du trafic Internet en Europe sur un réseau de 25.000 km en fibres optiques, présenté par la compagnie comme le premier d'Europe. KPNQwest, créé en pleine euphorie de l'Internet en novembre 1998, reliait alors toutes les grandes villes européennes entre elles et au reste du monde. Il comptait quelque 100.000 entreprises clientes, allant des fournisseurs de service Internet régional (ISPs) à des groupes géants tels Dell, AOL, Nokia, Tiscali, Ernst and Young, Hewlett-Packard ou encore la compagnie aérienne néerlandaise KLM ou l'Euronext.
Course contre la montre
La mise en faillite de KPNQwest, perclu de dette (1,8 milliard d’euros), a été annoncée le 31 mai, donnant le signal d'une véritable course contre la montre, chaque client important tentant de mettre en place le plus rapidement possible des solutions de rechange. Pour éviter une rupture brutale du système, aux conséquences économiques imprévisibles, les administrateurs judiciaires avaient initialement élaboré un plan prévoyant le maintien du réseau jusqu'au 1er juillet. L'objectif était double : trouver d'éventuels repreneurs - au moins pour une partie des actifs -, dans les meilleures conditions possibles, et laisser le temps aux clients de se repositionner vers d'autres transmetteurs de données. Le plan a tourné court quand Citibank, représentant un groupe de dix banques, a refusé de débloquer une somme de 5,2 millions d'euros (5 millions de dollars), indispensable à la maintenance du réseau. Le sort du groupe a été définitivement scellé quand un juge d'Amsterdam a tranché, vendredi, en faveur des banques contre la requête des administrateurs réclamant le déblocage des fonds.
Les analystes estiment que 25% à 30% du trafic Internet est aujourd'hui encore géré par l'opérateur néerlando-américain. La résorption du réseau va contraindre les utilisateurs à se reporter sur d'autres transmetteurs. La pression va progressivement augmenter, au même rythme que les perturbations, avec des risques de saturation et de ralentissements du trafic. Plus que les grands groupes, dont la plupart disposent déjà de systèmes alternatifs, ce sont les petits utilisateurs commerciaux qui pourraient être pénalisés dans leurs connexions à la toile et à leur courrier électronique.
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Oula, je ne sais pas trop ce que ça va auguré, mais ça risque de poser pas mal de problème à court ou moyen terme !