Excellent, comme sujet, j'aurais bien aimé avoir ça au bac.
Je n'ai pas lu les oeuvres que tu as au programme, mais je partirai sur le poète présenté comme messager divin (poètes de l'antiquité, mais aussi poètes comme Jules Supervielle (je peux essayer de trouver le poème où il décrit le rôle du Poète)).
Ensuite, on peut partir sur ce qu'est le poète, et pourquoi. Je développerai les thèses (personnelles et qui n'engagent que moi) comme quoi le poète est un artisan du verbe, qui est capable de faire voir à nos yeux, à notre coeur, la Poésie qui nous entoure. Car on peut imaginer que tout est Poésie, il suffit simplement d'avoir les outils, le regard qui permet de voir cette Poésie. Le Poète est là pour nous aider (à l'aide d'outils comme les poèmes, mais ça peut être à l'aide d'oeuvres picturales, musicales...)) à ressentir cette Poésie. C'est exactement ce que dit Cocteau : la Poésie n'est rien d'autre qu'un regard différent sur notre quotidien, elle est est cet éclairage qui nous offre un nouveau regard.
Tiens, en bonus, tu as droit à un texte perso que j'ai posté sur le forum (dans la catégorie privée des artistes flous, mais il n'y a aucune raison qu'il y reste) :
On a trop tendance à oublier la Poésie.
J'étais sur le point de me mettre au lit quand cette vérité m'a frappé. On oublie trop souvent la Poésie aujourd'hui. La Poésie est le soin de l'âme pour celui qui en fait, et le repos de l'esprit pour celui qui en consomme. Il n'est nul besoin de savoir pour apprécier la poésie. Au contraire. Celui qui explique n'est pas Poète. Celui qui ignore est le Poète.
La Poésie n'est pas un remède en soi. Elle est l'essence d'une réalité qui dépasse les horreurs. En la Poésie, point de racisme, point de haine, point d'inégalités, point de pouvoir. Je ne parle pas bien sur de simple vers ni non plus de simples poèmes, mais de La Poésie.
Je n'ai pas non plus voulu dire que la Poésie ignorait les horreurs de notre temps (qui ne sont que celles de tous temps avec des mots et des manifestations différentesà, mais que la Poésie était le meilleur moyen de s'en garder, en en parlant avec justesse et délicatesse. La Poésie peut être acide, tranchante. Mais pas haineuse. La Poésie peut être triste, mais pas résignée. La Poésie, c'est regarder avec l'oeil du poète, celui qu'on nommait autrefois le messager des dieux.
Pourquoi cette appellation ? Certainement pas parce que le poète est un être surhumain ou doté de pouvoirs surnaturels, mais plutôt parce que le poète est un Homme qui n'a pas oublié ce qu'il était et qui aime prendre du recul pour offrir son regard aux autres Hommes dans un langage qui lui est chèr. Offrir aux autres, ou simplement à soi-même. La Poésie, sans être égoïste, n'en reste pas moins personnelle.
La Poésie n'arrête pas les guerres, ne donne pas à manger. La Poésie n'est pas un sort qui ressuscite. La Poésie n'est pas un objet, n'est pas un outil, n'est pas rien. La Poésie est ce que les Hommes en font, ce que les Hommes font de plus beau.
La Poésie existe avant tout par un regard. Un regard différent, protecteur, critique. Un regard apaisé, un regard enflammé. Un regard investi.
La Poésie, c'est cet enfant qui va naître, c'est la nature en fleur, c'est cette nuit d'orage, c'est la façon délicate de raconter la mort, c'est oublier qu'on est quelqu'un pour se souvenir de ce qu'on est.
La Poésie c'est aussi aligner des mots, simplement, pour le plaisir de se faire plaisir, pour croquer ces lettres, ces sons. Et c'est surtout le sens qui ressort de ces mots, même s'ils n'ont pas de relation logique. Car la Poésie n'a pas besoin de logique. Elle se contruit sans contraintes, elle ne peut pas se vivre. Elle peut que vivre par des respirations, par des signes artistiques, par des envolées de rêve...
La Poésie ne demande qu'à vivre. Elle renaît à chaque instant, à chaque sourire. Elle s'oublie, elle n'oublie pas. Elle revient quand on en a besoin, si on l'accepte. Elle ne force jamais.
La Poésie peut être message, peut être jeu.
La Poésie ne peut être perçue dans l'Art que si on a envie de l'y voir. En ça, elle a quelque chose de divin. Elle ne se cache pas, elle se découvre.
La Poésie est cette larme au coin de l'oeil, cette larme de désespoir qui ne demande qu'à se changer en rêve, en espérance, en vie. Elle peut couler le long des joues, dans le lit des des fleuves, au fond des océans. Elle aime le vent, elle aime l'inconnu, elle aime la nature, mais elle aime aussi l'Homme.
Elle se fait souvent hésitante, incompréhensible. Elle se joue de la sensibilité de chacun pour toucher celui qui l'attend. Et celui qui ne l'attend pas sera touché un jour ou l'autre, c'est certain. Sans savoir de quoi il s'agit, mais il sentira la différence.
La Poésie, c'est ce pour quoi on n'a pas envie de dormir le soir, c'est ces regrets qui nous hantent mais qu'on arrive à opacifier jusqu'à les oublier. La Poésie est aussi souffrance. Mais elle n'est pas souffrance gratuite, elle n'est pas souffrance méchante, elle n'est pas souffrance négative... Elle est la souffrance que l'on a quand on veut avancer, quand on veut murir, quand on veut résister. Elle fait mal, elle va à l'encontre de la facilité, mais elle est belle et nous attire.
La Poésie, c'est tout ça et c'est rien. C'est juste un regard différent... qu'il ne faut pas oublier.
Bien entendu, ce ne sont que des pistes de reflexion qui ne demandent qu'à être approfondies, et qui n'engagent que moi.
Ah oui, tu peux citer des passages de mon texte dans ta dissert si tu veux, mais je crais fort que pour ton prof de Français, je ne sois pas une référence littéraire

(enfin, on ne sait jamais, si ça a été un de mes profs

).
Eh oui, quelque part, je suis le Kevin Kofler de la poésie ^^