Yoshi Noir (./33833) :
Kevin Kofler (./33831) :
L'écriture n'est pas quelque chose de naturel,

KK a tout-à-fait raison sur le fait que l'écriture manuscrite n'ait rien de naturel (contrairement à la maitrise et l'usage du langage ).
Par contre il a faux en pensant que c'est un outil technologique
comme un autre, en réalité c'est un apprentissage qui modifie en profondeur la connectivité du cerveau, et donc notre façon de penser, de réfléchir, d'imaginer et même de percevoir les signaux visuels et auditifs. Bref cela reconditionne une grande partie de notre manière de traiter l'information...
Une alphabétisation uniquement digitale altérera massivement ce processus, pour le meilleur ou pour le pire, ou plus précisément, pour le meilleur *et* pour le pire (mais, de toute manière, l'usage uniquement digital l'altère déjà )
Les réfractaires ou anti-modernes, vilipendant chaque progrès technique, ont presque toujours raison : cependant ils ne voient dans une évolution que ce que l'on perd et non ce que l'on y gagne.
Socrate, déjà, disait le plus grand mal de l'invention et de la propagation de l'écriture : cette affreuse manie allait niquer notre mémoire ( tant dans sa capacité à retenir qu'à oublier), produire des faux sages et faux cultivés en masse (imbus de leurs lectures superficielles qu'ils n'auraient ni compris ni digéré ni remâché ), provoquer un moutonisme massif dans la classe des intellectuels ( en suivant telle ou telle star à la mode sans forcément la comprendre ), etc.
Et, a posteriori, ses critiques étaient d'une perspicacité prophétique.... qui, pourtant, remettrait en cause l'écriture aujourd'hui ? Je veux dire, excepté moi...

L'histoire de l'Homme, raconté comme une ascension sans limite faite de perpétuels progrès depuis notre origine bestiale, peut donc être également perçue comme une Chute sans fond depuis notre origine divine ( ou disons innocente et heureuse, voir idéale, pour les gens choqués par les mots), i.e depuis le péché originel. (comme principe explicatif ou théorie, entendu comme une incomplétude de la nature humaine, de notre nature foncièrement brisée )
Consciemment ou non, c'est cette nature ambivalente de l'évolution humaine qui sert de ressort à tous les grandes œuvres de science fiction. (alors que, traditionnellement, la littérature s'attaque à l'ambivalence actuelle des hommes d'une époque donnée, tandis que la Sf montre le glissement de cette ambivalence jusqu'à l'absurde )