Le contrat d’autonomie épinglé pour son efficacité indéterminée
Relancée par Sarkozy, l’initiative de Fadela Amara n’a pourtant pas aidé les «jeunes des quartiers».
article libé du 2 juin 2011
Par NOÉMIE ROUSSEAU
Contrats aidés, chômage, décrochage des étudiants, apprentissage… L’emploi des jeunes est un thème que l’on s’arrache, à un an de la présidentielle. Lundi, une étude du ministère du Travail soulignait que les jeunes avaient été particulièrement frappés par la crise. Le taux de chômage des 15-29 ans a bondi de 4,5% entre mi-2008 et fin 2009 (contre + 2,3% pour l’ensemble de la population). Il est de 17%, en baisse de 1,1%, au cours de l’année 2010, une décrue plus rapide que pour le reste de la population active.
Le 1er mars à Bobigny, Nicolas Sarkozy promettait «un effort spécifique sur les contrats d’autonomie», lancés en 2008 avec le plan «Espoir Banlieues» de l’ancienne secrétaire d’Etat à la Ville, Fadela Amara. Le chef d’Etat annonçait alors, en plus des 8 000 contrats prévus cette année, «qui ont fait la preuve de leur efficacité», le financement de 7 000 autres (pour 45 millions d’euros) «pour les jeunes des quartiers». Problème : il semble être le seul à croire à cette efficacité.
Performances. Plusieurs rapports officiels contredisent Nicolas Sarkozy. Tous dénoncent un dispositif inefficace et coûteux, confié à des opérateurs privés. Parallèlement, le service public de l’insertion, les missions locales, voient leurs subventions baisser, conditionnées par leurs performances. Fini les 51 millions d’euros du plan de relance 2010 : les travailleurs sociaux retrouvent leur budget d’avant la crise économique. Serge Papp, secrétaire général du syndicat national des métiers de l’insertion-CFDT, annonce «le non-renouvellement de 1 000 CDD», alors que 40% des 16-25 ans vivant en banlieue sont au chômage (+ 18,6% en 2009) (1).
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