Nil :
L'apprentissage de l'hymne ne me dérange pas. Par contre, il faut l'expliquer et le recontextualiser et surtout ne pas l'apprendre avant le CM1/CM2 vu la violence des mots et des images.
Est ce vraiment si violent ?
A mon avis ça l'est beaucoup moins que du vocabulaire moderne comme "frappes chirurgicales" ou "dommages collatéraux", beaucoup moins que la violence latente qui s'exprime un peu partout dans les médias et la société.
Je ne crois pas qu'un gosse de notre époque puisse être choqué par ces paroles, c'est bien innocent par rapport à ce qu'il a déjà pu voir et entendre. Et au moins c'est franc et explicite.
Nil :
(je retrouve cette info un peu partout... donc c'est pas un chant français, donc ça va pas comme hymne)
C'est surtout que ça n'a pas grand chose à voir avec la France, non?
guilc :
Perso, a mon avis, le problème n'est pas la. Il me semble que le fond du problème est que les évolution comme cet ammendement rendant obligatoire l'apprantissage de l'hymne national (comme les punitions exagérées si on "insulte" l'hymne national) sont la pour encourager le sentiment patriotique et nationaliste. En ces périodes ou le monde occidental est attaqué notament par les extrémistes musulmans en plusieurs endroits (attentats 11 septembre, londres, st Michel, Madrid, etc...) une montée du nationalisme permettrait a nos gouvernants de prendre plus facilement des décisions restreignant les libertés individuelles au nom de "la sécurité de la nation", flicages a outrance, etc... alors qu'on voit bien que en angleterre ces méthodes ont montré leur inefficacité et qu'il faudrait a mon sens commencer a se remettre en question sur la politique étrangere des grandes puissances occidentales (mais bon la, je reve sans doute beaucoup trop...). Renforcer le sentiment patriotique et nationaliste est a mon sens une excellente manière de faire passer "la pillule" qui si on prend un peu de recul est une énorme régression par rapport a ce pourquoi se sont batuts nos ayeux... ("oui, on nous flique de plus en plus, mais c'est pour le bien du pays", etc...)
on voit bien que en angleterre ces méthodes ont montré leur inefficacité>
En Angleterre ces méthodes n'ont jamais été appliquées. Il est bien connu que l'Angleterre hébergeait avec beaucoup de complaisance des extrémistes islamistes, qui pouvaient même prêcher librement. Après les attentats des années 90 dans le métro parisien, les anglais avaient refusé l'extradition de responsables vers la France. Certains vont jusqu'à affirmer qu'il y avait une sorte d'accord tacite : pas d'attentat sur le sol britannique, pas de répression en échange.
Sinon, je ne crois pas du tout qu'il existe "un" monde occidental, ni que l'approche française de la sécurité et de la politique étrangère soit semblable à l'approche anglo-saxonne.
Je ne crois pas qu'il y ait quoi que ce soit de calculé ou de machiavélique dans ce retour de la marseillaise, juste une sorte de conjuration instinctive des inquiétudes de l'époque par une mesure un peu ringarde, qui correspond à la culture politique de la majorité au parlement. Je ne crois pas non plus que la marseillaise en classe puisse le moins du monde calmer la passion qu'ont les français pour râler.
Flanker :
renforcer le sentiment nationaliste chez tout le monde peut aussi permettre de mieux intégrer les étrangers, en faisant en sorte que tout le monde ait les mêmes valeurs
Absolument. La nation est ce qui intègre une somme d'individus isolés, immigrés ou non, en une collectivité. Sans nation il n'y a pas d'intégration, par définition.
Depuis plusieurs décennies, le processus d'intégration des immigrés en France souffre des théories multiculturalistes venues des états unis. Pour simplifier, on peut dire que la doctrine d'intégration aux Etats Unis, c'est le multiculturalisme : préservation des cultures d'origine et séparation en communautés ; la doctrine d'intégration en France, c'est le jacobinisme : l'assimilation dans la république. Ces deux doctrines sont en fait des doctrines inversées : malgré un discours de tolérance et de préservation, le multiculturalisme aux Etats unis a fait naitre une société anglo-saxonne parfaitement homogène, les cultures immigrées sont toujours désintégrées en l'espace de deux ou trois générations. A l'inverse, derrière un discours explicitement autoritaire de soumission à la culture majoritaire, le jacobinisme a permis la transmission d'une diversité culturelle qu'on ne trouve pas aux Etats unis.
Les théories multiculturalistes ont commencé à s'imposer en France au cours des années 70, en allant de pair avec une ringardisation de la nation et du vieux idéal républicain. Le président Giscard a eu un grand rôle là dedans, plus tard, sa politique a été poursuivie par les socialistes. En faisant croire à l'immigration maghrébine que sa culture serait préservée, on a ralenti et aggravé le processus d'intégration. Tout ce différentialisme bienveillant et séducteur n'a abouti qu'à cacher aux immigrés les règles du jeu de l'intégration dans la société française. On aboutit finalement à une génération qui, en partie, a perdu sa culture arabe d'origine sans pour autant gagner la culture française.
Depuis quelques années, on assiste en Europe à une grave crise des modèles multiculturalistes. L'exemple le plus important est la Hollande. Le meurtre de Theo Van Gogh a déclenché une crise nationale dont on n'imagine pas toujours l'ampleur en France. La société "la plus tolérante du monde" découvre que sa tolérance est aussi une ségrégation communautaire masquée qui développe le fanatisme. C'est un modèle qui s'écroule, une perte de confiance en soi similaire à la crise que traversait la Belgique au moment des affaires de pédophilie.
L'Angleterre après les attentats pourrait être un deuxième exemple, même s'il est trop tôt pour le dire.
Pollux :
Ouais, il nous faudrait une bonne révolution pour mettre un peu d'ordre dans tout ça !
