Je ne sais pas, j'ai toujours entendu dire du bien du Bon usage de Grevisse mais je ne l'ai jamais eu entre les mains, je ne sais pas s'il parle de ce genre de choses.
Sinon effectivement c'est en général difficile de comprendre les subtilités de la langue avec la seule logique, la bonne perspective est historique (il y a quelques aberrations pures et simples mais c'est en fait assez rare, en général il y a vraiment une logique derrière l'usage, mais sans la perspective historique c'est très difficile de deviner laquelle). À ce propos je suis tombé récemment sur ce lien passionnant :
http://www.chass.utoronto.ca/epc/langueXIX/dg/ (c'est un livre, mis en ligne).
Par exemple j'ai appris que les consonnes bizarres qui ne se prononcent pas à la fin des mots correspondent en général à l'ancienne forme du singuler : autrefois le singulier était différent phonétiquement du pluriel, ces consonnes se prononçant mais uniquement au singulier. Petit à petit la forme plurielle, plus simple, a supplanté celle du singulier, la distinction au niveau du nom lui-même étant devenue inutile dans un français moderne où l'usage des articles est systématique. À partir de là, on peut comprendre quelques bizarreries : pourquoi dit-on un osse, des ô, alors qu'on écrit un os, des os ? réponse : on a continué à appliquer l'ancienne règle... mais pourquoi ? sans doute pour éviter la confusion au singulier entre « l'os » et « l'eau »... de même, on dit un œuffe sans doute pour ne pas confondre avec un nœud. Pour bœuf je sais pas mais c'est peut-être bien parce que ça ressemble à œuf, par mimétisme ^^. D'ailleurs il me semble que la prononciation « un bœu » gagne du terrain, au moins pour le sens figuré « un bourrin » (pas un cheval, je parle aussi du sens figuré

).
J'ai inventé tous ces exemples et je ne les ai pas vérifiés, donc c'est sujet à caution, mais ça semble parfaitement logique ^^... quand on a la perspective historique.
Sinon pour ce qui est des nuances, c'est toujours assez flou, j'ai tendance à penser qu'elles existent vraiment, même inconsciemment, même si dans la plupart des cas les deux formes restent interchangeables ^^ il faut bien qu'il y ait une raison pour que les gens emploient l'une plutôt que l'autre, est-ce vraiment juste le pur hasard ?
Bien sûr ça peut être juste une question de mode : si ça se trouve, avant tout le monde disait il faudrait que je tinsse, et maintenant tout le monde dit il faudrait que je tienne ; si c'est effectivement le cas il n'y a pas lieu de chercher une nuance sémantique... et en plus il y a une question de niveau de langage par là-dessus. Mais disons que dans l'hypothèse où à une époque les deux formes ont cohabité et où une même personne pouvait utiliser alternativement l'une et l'autre suivant les cas, sans différence de niveau de langue, je pense que si une nuance de sens lui faisait instinctivement préférer une forme à l'autre, c'était sans doute celle que j'ai dite
