pokito (./15147) :
Manipuler les informations et influencer la tradition orale est beaucoup plus facile que nier les preuves. Je crois que tu en sais quelque chose étant donné que tu conseille toujours de lire des livres pas vraiment mainstream et plutôt minoritaire/difficile à trouver sans bien chercher.
(excellent l'expression en gras, je retiens

)
Je t'approuve sur le fond, quand au rapport de fiabilité entre fait et tradition.
Mais un site ou un bâtiment constitue-t-il une preuve meilleure qu'une documentation triée, décortiquée ? On ne fait pas dire n'importe quoi à des archives, à des faits, et si les historiens travaillent énormément avec, c'est bien pour cette raison.
Tu remarqueras que les travaux réalisés par certains d'entre eux sur les lieux de ce qu'ils étudient relèvent de l'investigation : "à cet endroit, ce qui s'est apparemment passé peut-il avoir eu lieu ?". On est à ce moment dans la recherche pour appuyer ou infirmer des hypothèses, non dans la démonstration.
Donc à mon avis, ce ne sont pas les bâtiments qui devraient marquer les mémoires, mais les faits, tels qu'ils peuvent être établis par les historiens se basant sur des documents, des archives, des recoupements et des déductions.
Car un tel travail donne par lui-même une connaissance ! Des bâtiments, non.
pokito (./15147) :
L'histoire est déterminée par ceux qui l'écrivent et c'est déjà plus dur de faire dire ce qu'on veut à des reliques du passé (même si ce n'est évidemment pas impossible).
pokito (./15147) :
Ensuite, je pense que les gens ont besoin d'avoir quelque chose de matériel pour vraiment se représenter/comprendre/penser l'événement. Et psychologiquement [...]
C'est bien ça qui m'embête, de manière générale ; je veux dire, qu'on parle de ce sujet ou de n'importe quel autre.
Pourquoi recourir à l'émotivité, alors qu'on ne raisonne pas avec son coeur, mais avec son cerveau ? Personnellement, j'ai pas besoin de voir l'image d'un goulag pour me faire une idée du régime concentrationnaire soviétique (tiens, on devrait garder ces camps-là aussi

). Lire les documents y ayant trait me suffit pour en tirer une idée sur laquelle je peux réfléchir. Des photos de cadavres et de torturés, ça ne travaille que le sentiment, pas la raison. Et on fait plus facilement dire ce qu'on veut à des images qu'à des documents précis relatant des faits. En clair, on met ce qu'on veut comme légende sous une photo, alors qu'un tableau des exécutions pratiquées à tel endroit en tant de temps parle de lui-même.
Voilà pourquoi je pense ne pense pas que la conservation de ces sites soit une bonne chose en soi. Ca va pas chercher plus loin, beaucoup moins loin que les idées
borderlines que napo me mettait dans la bouche sans m'avoir écouté. Mais toi, t'as posé les bonnes questions.
