Ah ben tu vois, c'était pas si difficile
Bon déjà les deux qui posent le moins de problèmes :
Et le même pape disait en une autre occasion: "Dès que se fait entendre la voix du magistère de l'Eglise, tant ordinaire qu'extraordinaire, recueillez-la, cette voix, d'une oreille attentive et d'un esprit docile" (Pie XII aux membres de l'Angelicum, 14janvier 1958).
Ca ne dit rien sur l'infaillibilité : c'est une chose de dire "je fais un maximum d'efforts pour dire la vérité, écoutez-moi et suivez-moi", et une autre de dire "je suis à jamais infaillible". Et puis ce n'est pas réservé aux papes, ça concerne aussi ce que disent les évêques, donc ça confirme bien que c'est la 1è interprétation qui est la bonne.
"Le magistère de l'Eglise - lequel, suivant le plan divin, a été établi ici-bas pour que les vérités révélées subsistent PERPÉTUELLEMENT et qu'elles soient transmises facilement et sûrement à la connaissance des hommes - s'exerce CHAQUE JOUR par le pontife romain et par les évêques" (Pie XI: encyclique Mortalium animos, 6 janvier 1928).
Donc les évêques sont infaillibles aussi ? Je crois que ça parle plutôt des vérités déjà révélées et du magistère ordinaire, d'ailleurs si tu vas voir l'original le paragraphe suivant parle du magistère extraordinaire et dit pourquoi il est nécessaire.
Les deux suivants sont moins clairs dans leur portée :
"On ne doit pas penser que ce qui est proposé dans les lettres encycliques n'exige pas de soi l'assentiment, sous le prétexte que les papes n'y exerceraient pas le pouvoir suprême de leur magistère. C'est bien, en effet, du magistère ordinaire que relève cet enseignement et pour ce magistère vaut aussi la parole [du Christ aux Apôtres]: «Qui vous écoute, m'écoute » (Luc X, 16), et le plus souvent ce qui est proposé et imposé dans les encycliques appartient depuis longtemps d'ailleurs à la doctrine catholique. Que si dans leurs actes, les souverains pontifes, portent à dessein un jugement sur une question jusqu'alors disputée, il apparaît donc à tous que, conformément à l'esprit et à la volonté de ces mêmes pontifes, cette question ne peut plus être tenue pour une question libre entre théologiens"(encyclique Humani generis, 12 août 1950).Ca me semble contenu dans la définition de ex cathedra, non ? :
Le Pontife romain, lorsqu'il parle ex cathedra, c'est-à-dire lorsque, remplissant sa charge de pasteur et de docteur de tous les chrétiens, il définit, en vertu de sa suprême autorité apostolique, qu'une doctrine sur la foi ou les mœurs doit être tenue par toute l'Église, jouit, par l'assistance divine à lui promise en la personne de saint Pierre, de cette infaillibilité dont le divin Rédempteur a voulu que fût pourvue son Église, lorsqu'elle définit la doctrine sur la foi et les moeurs. (Vatican I, Pastor Æternus)
(et si tu réponds que non y a une conséquence marrante, c'est qu'alors son encyclique n'est plus infaillible et donc qu'elle ne peut pas prétendre de façon infaillible étendre la notion d'infaillibilité )
Si donc, dans ces conjonctures difficiles, les catholiques Nous écoutent, comme c'est leur devoir, ils sauront exactement quels sont les devoirs de chacun tant en théorie qu'en pratique. En théorie d'abord, il est nécessaire de s'en tenir avec une adhésion inébranlable à tout ce que les Pontifes romains ont enseigné ou enseigneront, et, toutes les fois que les circonstances l'exigeront, d'en faire profession publique. (Léon XIII: encyclique Immortale dei, novembre 1885).
Ca me paraît correspondre plus ou moins avec ce que dira plus tard Vatican II (tu peux rajouter autant de guillemets que tu veux ) :
Mais cette soumission religieuse de la volonté et de l'intelligence, on doit tout particulièrement l'offrir au magistère authentique du Pontife romain, même quand il ne parle pas ex cathedra, de telle sorte que son suprême magistère soit respectueusement accepté et qu'avec sincérité l'on adhère aux décisions qui émanent de lui, selon sa propre pensée et sa volonté manifeste; celles-ci se manifestent spécialement soit par la nature des documents, soit par de fréquents retours sur la même doctrine, soit dans la manière même de parler. (Vatican II, Lumen Gentium)
Mais je t'accorde qu'on peut aussi l'interpréter comme l'infaillibilité systématique du pape ; cela dit ça irait à l'encontre de la plupart des autres textes qui font des distinctions entre ex cathedra / pas ex cathedra...