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Dans le Canard de la semaine.

Nôt'Minisse, dans son premier discours officiel en tant que tel, a maintenu la promesse du précédent d'augmenter les profs débutants de 1700 à 2000 bruts/mois.
Attention personne ne précise si ce sont les certifiés ou agrégés mais à ce tarif déjà c'est le public, pas le privé, on est en-dessous de ça comme grille à cause des prélèvements (je rappelle que les profs du privé n'ont pas droit au régime sécu des profs du public). D'ici à ce qu'en fait on n'existe pas à leurs yeux...
Ensuite il a dit que pour les profs non débutants (par exemple toujours à 1700 au bout de quinze ans parce que l'avancement est gelé et les inspections rares), ça se ferait "en échange de nouvelles fonctions à remplir".
Lesquelles? "On verra ça plus tard".

Message reçu, j'avais raison, c'est un Point Progrès ambulant et il est là pour obéir à Missié Bwana Blanc...

Le rectorat a dû apprendre un rabotage des budgets/crédits heures pour la rentrée et a ordonné la fermeture de classes parce qu'après tout on peut encore faire cours à 35 (j'ai déjà eu 36 élèves et non ça marche pas), les mettre dans le couloir c'est juste enkuler de rire, et je peux croire qu'il y a un réel manque d'anticipation parce que trop souvent j'ai des retours de direction d'établissement (public comme privé) qui visiblement font de la rustine parce qu'ils attendent la réponse du rectorat qui est ignare des calendriers du monde réel.

Sinon je ne serais pas non plus surpris qu'à force de conditionnement technocratique on se retrouve avec des gens qui voient les élèves comme des unités et non comme des vivants.

Pas surprenant, mais 29 élèves en primaire j'en rirais presque quand je repense à mes 35 en Tle, bien qu'au-delà des 25 (ce qui est déjà beaucoup en vérité quand le magistral est impossible) franchement l'échelle importe peu.

Quand on dit "oui mais mes parents ils étaient 35-40 et ça marchait". Oui mais on faisait cours magistral, la leçon c'était du par cœur, le bac c'était la reproduction de la leçon.
Faire magistral aujourd'hui c'est virtuellement impossible dans l'immense majorité des cas. Or à ce moment-là, tu fais des cours en "activités" qui en fait sont du magistral déguisé et cantonné à l'application pure et simple (les exos de maths à répétition).

Mais si les fondas ne sont pas acquis (bases de calcul mental, intellection et analyse post-lecture), tu te leurres.

Rendement ! L'éducation est devenue une chaîne d’assemblage

Rendement de quoi? y a pas de rendement qui tienne sauf à considérer que la cadence d'au moins 3 notes au trimestre minimum est du rendement.

Non, c'est même pas du rendement, y a aucun assemblage, à 99% l'EN (privé SC inclus) est juste une garderie qui se double d'un tapis roulant vers l'abattoir.

Les 1% qui reste l'EN est un moule à produire de la reproduction sociale.

C'est pas le cas ici, ce qui se passe c'est que c'est un boulot devenu dégradant, mal payé, mal considéré, sous-staffé par une administration qui le sait et n'admettra jamais que son but est de s'auto-saborder (feuille de route de l'OCDE de 95 je radote) et qui en parallèle vit sur le court-terme de "la moyenne annuelle nationale pondérée doit être supérieure à celle de l'an passé parce qu'il faut affirmer que le niveau monte".

Y a pas de rendement, y a une obsession des indicateurs comme fins en soi et un déni complet de toute réalité en-dehors dans un immense nombre de cas.

Je veux dire que l'éducation est devenue une entreprise depuis bien longtemps, elle applique un système de notation chiffré (le début de la fin) et surcharge les classes en en fermant certaines (rendement).
Ta deuxième phrase (et la suite) va dans mon sens, c'est devenu une industrie mortifère avec un rendement par quantification.
Au final comme dans l'industrie, l'employé va prendre les dégâts mentaux et physiques, tant que que l'aiguille est dans le vert pour le seul indicateur qui importe pour la "direction".

La notation chiffrée ça date d'avant l'entreprise, par contre l'obsession de l'évaluation au détriment de l'instruction (et en fait aussi de l'éducation) ça c'est la "nouveauté" (qui a environ 15 ans au bas mot).

La quantification des progrès (la notation) est le début de la fin. Ça permet de classer statistiquement les élèves.
Quantifier la connaissance ne fonctionne jamais. Une appréciation prouvera toujours mieux un effort d'un élève en difficulté qu'un note qui ne fera que l'enterré et détruira son moral à cause de la compétition qu'elle met en place.
D’ailleurs on en vient alors tous deux à la même conclusion, la fin de ta phrase va dans ce sens.
Pour moi le mal est bien plus vieux que les 15 dernières années, en effet il est possible qu'une augmentation des dégâts se soient présentée durant les deux dernières décennies.

Tellement le début de la fin que les notes pour exercices ou tu sais ou tu ne sais pas est la seule façon de dire si tu a répondu ou pas, sans compter que donner des notes est probablement aussi vieux que l’éducation quelque soit le type de note.

Et il y a plein de matières ou moins la notation est objective et non subjective.

Donc un élève qui répond faux à toutes les questions en math, on devrait juste écrire “oh bravo, tubas gribouille la feuille mais ça reste illisible donc je ne peux pas te dire si c’est correct, mais bravo pour avoir rendu quelque chose!” ?

C’est mieux peut étre?

On peux argumenter sur les notes en français, ou philo (et encore suivant le type d’exercice je suis sûr qu’il y a des métriques objectives)
Mais non les notes sont potentiellement le seul moyen objectif d’évaluer quelque chose. Ne pas en donner et à vrai dire le meilleur moyen de complètement foutre en l’air le système éducatif et si je comprends bien ce que je lit c’est ce qu’ils sont en train de faire en faisant des systèmes de notations totalement arbitraire qui n’ont quasiment aucun rapport avec le niveau réel des élèves.

Exemple excessif, mais néanmoins ce ne sont pas les exemples de génies qui ont foiré (que ce soit à dessein ou non) leur parcours éducatif qui manquent. Isaac Newton, Albert Einstein ?

J'ose espérer que le professeur apportera toujours sont ressentit sur la correction d'un exercice pour son élève, autrement autant laisser le soin de la correction à une machine si la quantification est prédominante sur la qualité.
Si un élève répond faux à toutes les questions c'est le professeur qui devrait être noté, il a échoué dans sa mission. Malheureusement avec la compétition mise en place cette mission n'est plus l'objectif.
Apparemment ce sont bien les notes (arbitraires ou non) qui foutent le système en l'air en ne permettant pas de s'occuper du niveau réel d'un élève. J’imagine qu'ici on rejoint l’expérience de The_CuRe sur les 15 dernières années, quelque chose s'est mis en branle et détruit encore plus vite la qualité de l'enseignement qu'auparavant.

Heu. Ne réinvente pas l’histoire stp.

Einstein ou Newton qui ont “foiré leur scolarité” LOL LOL et encore LOL.

C'est marrant parce qu'en Finlande y a plus de notes et le niveau a pas l'air si minable que ça.

La question des notes n'est pas l'alpha et l'oméga de l'apprentissage, quand tu apprends un sport, une technique quelconque ou un instrument t'as pas besoin d'être évalué pour progresser.
Bien sûr que se placer sur un barème permet de matérialiser où tu en es.

Mon souci avec la production de notes (et crois-moi Godzil qu'on gonfle les notes en maths en baissant les critères ou en changeant la pondération des questions dans le résultat final, par exemple une question jugée "difficile" sera retoquée en harmonisation à 0 voire 0,5 pts, alors qu'une plus facile passera d'1 à 2 voire 3 pts) c'est que soit ça masque le réel état des connaissances, soit c'est juste un outil de soumission et d'habituation à être constamment évalué pour tout et rien, donc à l'évaluation baroque qui se pratique au travail, donc à te faire comprendre en fait que c'est parce que tu n'es pas assez performant que tu es viré.
Non je rigole pas, si la Tle est l'année dorientation ParcourSup, alors aucune note ne saurait être indicateur de progression puisque chaque note est déterminante dans ton dossier de vœux, l'orientation moderne est immensément violente et injustifiable sauf à accepter l'idée que l'école est aujourd'hui conçue pour produire de la disqualification.

Si la notation en philosophie est difficilement objective (pour des raisons que j'ai pas le temps de détailler mais y en a des tonnes et ça ne la rend pas nécessairement injuste -enfin ça dépend du correcteur et d'à quel point il est cohérent avec lui-même), celle en sciences peut parfaitement être truquée même si le barème est objectif (réponse juste ou non, raisonnement juste ou non, explication/justification compréhensible et juste ou non).

L'obsession des notes s'accompagne souvent d'une obsession du classement, de la compétition, aujourd'hui cette usine à notes qu'est l'EN est faite pour habituer les élèves à l'idée que tout est compétition.
Je plaisante pas, depuis que j'enseigne toutes mes classes m'ont au moins une fois avouée qu'ils se sentaient rivaux même de leurs copains pour avoir une place sur ParcourSup.

Le problème des notes est plus large que la question de l'objectivité de l'évaluation du niveau (d'ailleurs le niveau n'est plus une question aujourd'hui, c'est une fausse question qui, hors des déclarations de presse, n'est jamais réellement traitée).

Source? Je suis encore un con de prof.

Oui, la pondération & co c'est ce dont je parle a la fin, par "notation totalement arbitraire".

J'ai bien vu et je suis d'accord, mais je pense que c'est pas juste arbitraire mais intentionnel.
Quelle différence je fais? S'il y a bien arbitraire (puisqu'il y a arbitrage), je ne crois pas que ça soit par hasard et je pense qu'on est dans la doublepensée d'Orwell, on fait des maquillages comptables tout en se convaincant que l'épreuve a un sens, et les deux affirmations dans la tête de l'émetteur sont (ou doivent être) vraies.

Il y a une réelle volonté (qui peut-être échappe vraiment à ceux qui l'exécutent) de nier la réalité le plus longtemps possible (et je persiste à penser qu'il y a une visée électorale derrière parce qu'on en a les preuves par les déclarations du Sinistre, quand ils se vantent du super bilan de leur mandat ça veut dire "c'est grâce à nous gouvernement -et non aux cons de profs, que vos enfants ont eu le bac, alors votaipournou").

Je suis de plus en plus désabusé des vertus de la notation et je ne crois plus non plus aux vertus ni de l'élite ni d'un système éliminatoire (car on peut constater que ceux qui sont retenu sont aussi peu légitimes que les éliminés).
C'est un problème idéologique de fond qui va plus loin que ce qu'on dit ici, mais ça fait du bien de le dire.

Si tu préfère j'inclus intentionnel dans arbitraire ici, oui probablement pas le bon terme, mais bref, je faisait référence, entre autres, à ce que tu dénonces.

Arbitraire s'applique très bien, tu avais raison, je coupe juste les cheveux en quatre parce que j'ai la perspective des coulisses.

Ok ok

La rentrée s'est bien pas trop mal passée ?

Ça bloque après la mention du chèque, mais rien ne me surprend:
-Les SocDem qui sont des capitalistes de marché.
-L'illusion que le marché pédagogique c'est bien.
-Les idées débiles de Milton Friedman.
-Bonus: ces dernières années l'école suédoise était plus pressée d'apprendre aux enfants la non-binarité et les pronoms asexués plutôt que la lecture et le calcul.

La Suède s'est vautrée dans les années 90 et ne s'est jamais remise de la "libéralisation".

Zerosquare (./1701) :
Fletsh a été invitée sur ce sujet.

La rentrée s'est bien pas trop mal passée ?

Hey
Oui niquel mais faitiguant de reprendre après des semaines à ne rien faire
RAS hormis des cours sans profs attribués pour le moment.

Tant mieux, je commençais à croire qu'on t'avait perdue

Eh ben putain, heureusement que le service stats de l'EN a fait une étude!

Allez, pour une fois qu'ils ne truandent pas les résultats...

Cadeau pour The_Cure :
https://twitter.com/reesmarc/status/1613209523581292547

Une partie avait fuité dans le Canard aussi, j'ai rien à ajouter ça fait 4 ans que j'explique que l'avenir est de préparer les techno-barbares qui trimeront pour le confort des techno-liges, mais c'était du complotisme.