Très intéressant merci, excellent interviewer

Hmm pas mal de choses (je me dis humblement que je pourrais vraiment écrire sur ce sujet aussi) :
* Déjà on commence par parler des décès hommes/femmes. Je sais que c'est un aspect culturel très cher à nos cultures, de mettre une importance énorme sur la vie. La vraie question serait selon moi, et elle "n'avantage" ni les hommes ni les femmes dans ce contexte, de voir la part de violences qui rendent l'un ou l'autre misérable. Bien sûr les morts sont importantes mais c'est pas sur ça que tu peux établir objectivement qui "s'en sortirait mieux" que l'autre, c'est juste du scandale. Notamment quand on parle de suicide, il y a un aspect génétique et social qui mène à ça. Les gens qui se suicident ne sont pas forcément les plus misérables.
* Quand il mentionne les femmes du Moyen-Orient, c'est intéressant aussi d'évoquer plus loin les conséquences que ça a. Le modèle matriarchique qui en découle dans les familles "hautement fonctionnelles" (si tu regardes un film comme Crazy Rich Asians, ce fait est assez talentueusement mis en avant).
* Très intéressant oui l'idée que les dynamique des familles se projette dans l'idéologie politique ensuite, en particulier en période de changement.
* Et oui à 42min quand il dit qu'il y a moins de résistance à l'hypogamie chez l'homme que chez la femme !
* Matridominance de l'idéologie et patridominance de l'économie à 56min. Pour moi ça a toujours été une évidence (ne serait-ce que par le temps qu'une mère passe avec ses enfants vs le père), mais c'est intéressant comme il le formule. Et oui ça justifie la présence forte des femmes dans les secteurs producteurs d'idéologie (au contraire de l'ingénierie par exemple). On le voit aussi dans les dynamiques sociales, cette volonté généralement féminine de se placer au centre de ce qui est pensé et jugé.
* Sympa aussi d'avoir formalisé autour de 1h14 le troll séculaire de "les femmes sont plus individualistes et les hommes plus collectivistes"

Franchement chapeau au gars d'assumer publiquement cette opinion. Pour moi c'est une évidence empirique et ça a des raisons biologiques derrière (plus loin encore que la dynamique des chasseurs-cueilleurs, on voit une capacité particulière de la femme à protéger sa descendance et ses entrailles -- je ne me rappelle plus le nom que ça a, mais la force quand elle sent son enfant en danger -- là où pour l'homme ce serait plus neutre, et les conditions sociales, comme il mentionne le pourrissement de la viande, mais on peut penser aussi au fait que les structures créées par l'homme via la force, tels que les logements, sont par nature plus partageables par la communauté), sauf que ça se base sur une perspective économique (matérielle) ! Introduis la dimension humaine, c'est plus du tout pareil.
Ceci dit ce n'est pas du tout ce que j'attendrais d'une 4ème vague de féminisme (qui devrait probablement être la dernière avant qu'on passe à un mouvement non-centré sur la femme, même si comme il le dit, les femmes domineront toujours le secteur idéologique, donc je me fourre un peu le doigt dans l'oeil), c'est plutôt de gommer ces attentes sociales de supériorité morale de la femme. Je ne pense pas que "l'individualité féminine" soit vraiment le problème, surtout que la féminité est toujours mainteneuse d'une structure collective majeure, celle de l'ordre social basé sur le jugement, les batailles morales, l'apparence, etc. et qu'il serait probablement bien d'atténuer selon moi justement. Les défauts du collectivisme masculin comme il le décrit (c'est moi le plus fort, etc.) existent tout à fait chez les femmes et leur soit-disant individualité. Les batailles de statut chez elles sont autrement plus violentes (et ce n'est pas une question de genre, je pense juste qu'il y a plus de femmes dans la classe moyenne et que c'est un terrain fertile pour ce genre de batailles, car ton statut est coincé dans un tube).
Donc même s'il tient un bon poisson, il va falloir changer un peu le rapport des femmes à la contribution à la société si on ne veut pas revenir en arrière, je pense que c'est une façon de formuler qui va être mal comprise et faire du mal.