Questions sur l'état d'esprit des recruteurs - Page 78

ah ouais j'avais pas les yeux bien en face des trous. on est d'accord.

*rire jaune*

Le style de la vidéo ne plaira probablement pas à tout le monde, mais le fond est intéressant.

Heben

Ça "vend du rêve", hein ?

Complètement

L'autonomie étant l'astuce pour mieux te faire faire fusible en bonus.
Parce que c'est souvent un mensonge.

The_CUrE (./2314) :

Hahaha l'humour j'adore

./2316> Je serai curieux de voir la fourchette annoncée... Non seulement cette fiche est complètement crétine (on ne met pas INDISPENSABLE écrit partout, ça n'a pas de sens), mais en plus il serait capable de payer avec un lance-pierre en laiton.
EDIT: typo paumée

laiton?

Plus sérieusement je radote mais ça fait 15 ans environ que les recruteurs sont en général incompétents, on leur donne une liste de cases à cocher sans qu'eux-mêmes soient encore capables de prioriser.
Si en plus tu ajoutes à ça l'informatisation qui en fait de simples opérateurs de logiciels de production de fiches de poste, tu obtiens ça.
Dernier clou dans le cercueil, les paies dépendent du service compta/finance, qui sont soumis à des objectifs de pression à la baisse sur le coût du travail au profit du coût du capital.

Donc oui, sans aucun doute cette fiche te demande un ultra-méga-génie au prix d'un call-center des faubourgs de Mumbai...

Je sais, et ça ne me rassure pas.
Notre entreprise n'est pas aussi mauvaise en recrutements (je fais passer des entretiens à des candidats plutôt bons en général ^^) mais il y a une méconnaissance des besoins des équipes par notre service RH, c'est évident.
Mais quand même, si on met indispensable dans une fiche, ça sera pour quelques critères, pas tous...

Si tu fais confiance aux RH pour recruter tu es mal parti
Ils ne connaissent rien au métier, je les laisse se concentrer sur les basiques (motivation, salaire, homeoffice) et je me charge du reste.
Le recruteur fait un premier tri assez large pour en gros éliminer les candidats sans intérêt (jamais compris pourquoi autant d'indiens candidatent, ils ont 0 chances).
Je fais un deuxième tri sur les CVs, puis entretien court 30 min via Teams. Comme ça je présente la boîte, l'équipe, le poste, et le ou la candidate se présente. Si ca ne colle pas on n'a pas perdu notre temps. Il ne faut pas vendre du rêve en entretien mais présenter la situation telle qu'elle est, le candidat doit pouvoir choisir en connaissance de cause. Sinon on brise la confiance dès le début de l'emploi, tu parles d'un bon départ...

Au début je focalisais beaucoup sur les connaissances, maintenant presque plus car je pars du principe que les candidats ne connaissent rien d'utile à court terme (vérifié 80% du temps avec 20% de bonnes surprises) et qu'il faudra leur laisser quelques mois d'adaptation. Quand on embauche des gens intelligents et motivés, et bien au bout d'un moment ils sont très bons dans leur taff tant qu'on les gère selon leur caractère.

Je concentre les entretiens surtout sur le comportement, l'adaptabilité, la motivation et on voit en période d'essai si ça fonctionne. J'ai bien plus confiance en mon "gut feeling" maintenant, et je rationalise derrière pour voir s'il n'y a pas un biais à l’œuvre.
C'est malheureux mais avec le temps je suis devenu beaucoup moins laxiste en période d'essai, après avoir annoncé quelques licenciements j'ai compris que si ça va pas dès le début il vaut mieux abréger pour tout le monde.

N'hésite pas aussi à repréciser (ici) que tu bosses en Suisse
C'est pas pareil en France, surtout quand tu évoques les licenciements !
Par contre, il est vrai que la période d'essai sert aussi à ça.

Je ne sais pas si c'est différent en Suisse de la France, on a aussi 3 mois de période d'essai. Les licenciements n'ont pas à être motivés en Suisse, et l'indemnité est plus faible qu'en France, donc les employeurs peuvent certes licencier plus facilement.
Cependant on est en plein emploi en ce moment avec de grosses tensions dans le secteur donc le marché est très favorable aux employés, c'est pas l'intérêt de la boite de licencier quelqu'un pour des broutilles et se retrouver avec un poste non pourvu pendant 6 mois.
Ca fait qu'on se concentre plus sur le long terme, en se disant tant pis si la personne n'est pas utile tout de suite, entre avoir personne pendant des mois pour peut-être avoir une meilleure candidature un jour et prendre quelqu'un tout de suite qui sera bon dans 6 mois, le choix se fait assez naturellement.

Je fais passer un entretien cette semaine, le candidat a peu de compétences techniques (pertinentes, il en a d'autres), il s'est fait licencier de son dernier taff et il n'a pas d'expérience dans notre secteur d'activité. Mais il a fait bonne impression au recruteur et à moi-même sur Teams donc on va lui donner une chance lors d'entretiens plus poussés en personne. On essaye vraiment d'être ouverts d'esprit sur les profils et donner une chance à tout le monde, et ça se voit au niveau de la diversité d'origines de mon équipe qui est assez extrême. J'essaye activement de féminiser plus, on n'a qu'une seule femme pour l'instant, c'est le point à améliorer mais il y a peu de candidates. C'est assez désolant de voir que beaucoup de femmes se détournent elles-mêmes du travail d'ingénieur de terrain pour rester dans les bureaux. Je ne comprends pas car on n'est plus en 1900 à porter 50kg toute la journée, ce n'est plus des métiers très physiques de nos jours, mais la séparation est encore très nette.

Globalement, je suis d'accord avec toi sur tout le message, et bravo pour ton ouverture/inclusivité

J'ai travaillé en Suisse et j'ai vu un manager et ses 3 employés se faire virer en 15mins. Le gars était brillant et avait 32 ans de boîte (HP). Un peu plus tard, j'ai démissionné de Suisse, et 2 ans après j'ai un collègue qui s'est fait virer (de chez HPE). Se faire virer en Suisse, ça existe ^^
Pour la gente féminine, j'ai un autre regard : elles ne sont (toujours) pas rémunérées comme les hommes, c'est complètement aberrant (car justement, on n'est plus au 20e siècle).

melbou (./305) :
Toujours à l'étranger (Suisse), manager intermédiaire dans une multinationale, la moitié de mon temps n'a aucun sens ou intérêt

melbou (./2325) :
Si tu fais confiance aux RH pour recruter tu es mal parti
Ils ne connaissent rien au métier

melbou (./2325) :
Quand on embauche des gens intelligents et motivés, et bien au bout d'un moment ils sont très bons dans leur taff tant qu'on les gère selon leur caractère.

melbou (./310) :
Mais tout ce qui est processus de support (IT, finance, achats, RH etc) est organisé de manière complètement débile et inefficace, ça me rend dingue de perdre autant de temps inutilement.
Je parle même pas des échanges avec la hiérarchie, je m'entends très bien avec mon chef heureusement mais au-dessus c'est catastrophique, ils ne comprennent que les $$.
Je suis très bien vu par la direction car j'arrive à parler leur langage et à être clair avec des budgets et des benchmarks & co, même avec le big boss international ça passe bien. Mais j'ai un affreux sentiment d'être dédoublé, de double-speak (cf 1984), de devoir les manipuler entre ce que je pense et ce que je dis pour arriver à avoir des ressources au lieu de parler franchement en tant qu'ingénieur.

Tu es sûr que tu es vraiment middle manager ? Tu dis des trucs beaucoup trop sensés pour occuper ce type de poste

Il l'a écrit... mais on sait pas si il le pense

Mon chef veut me promouvoir à un poste de direction dans les 3-5 ans, je l'ai estomaqué quand je lui ai répondu qu'au contraire je souhaite revenir revenir à un poste d'expert dans un autre domaine.
Il comprenait pas qu'on ne veuille pas faire du bullshit la plupart du temps en stressant toute la journée et se pourrir la santé pour gagner quoi, 20% de plus? Bof.
Vous aussi vous voyez les mêmes choses chez votre direction alors?
Le doute que j'ai c'est est-ce que c'est le job qui rend les gens nuls ou est-ce que c'est un type de gens qui arrive à ces postes? Ou alors c'est l'oeuf et la poule.

Y a des deux.

Plus tu montes plus tu te retrouves pris dans un réseau normatif institutionnel.
De l'autre côté, ces postes attirent un profil particulier.

J’ai un chef comme ça. Il veut briller, acquérir une reconnaissance universelle de sa largeur d’épaules. Ça fait 5 fois qu’il se fait réimplanter des incisives.

Après, il faut aussi comprendre leur point de vue : quand il faut arbitrer pour le budget de deux entités, comment fais-tu si tu n'as pas d'indicateurs numériques communs ? Le problème est alors de trouver les bons indicateurs (et ce n'est pas simple, c'est certain).

Parfois l'indicateur c'est celui qui te dit ce que tu as envie d'entendre.

Ou celui qui va favoriser ta carrière, intérêt qui n'est pas forcément celui de l'entreprise.

Le résultat est sensiblement le même, on accorde un budget au "mauvais" projet.

Sans compter les fois où on donne le feu vert au projet pas viable pour détruire une équipe ensuite.

Chez nous, l'arbitrage est généralement à celui des directeurs qui parlent le plus fort.
Du coup je suis content de mon chef qui ne se laisse pas piétiner ^^

Cette semaine notre direction était en séminaire hors-site pour réfléchir ou je ne sais quoi, donc les N-1 les ont remplacés et donc moi aussi j'ai dû aller au comité de direction quotidien.
C'était rigolo car ça allait beaucoup plus vite que d'habitude nous a dit une collègue qui avait participé à beaucoup de comités précédents (elle avait assuré l'interim après le départ de son chef précédent).
Les gens connaissaient mieux leurs sujets, ne remontaient pas tous les sujets débiles, et n'ouvraient pas la bouche pendant les sujets qui ne les regardaient pas, et en général on s'est respectés mutuellement.
J'ai lancé une vanne que cette semaine les enfants étaient en charge du bateau et qu'on se débrouillait pas trop mal, y'en a un qui a sorti que c'était l'inverse, enfin les gamins étaient dehors et les adultes pouvaient avancer, ça a fait marrer tout le monde.
Au moins je sais maintenant que mon opinion est assez répandue, ça rassure
Ca empêche pas certains de faire quand même les lèches-bottes, c'est assez fascinant de les voir se pavaner pour le moindre mini-projet ou tâche un peu visible réalisé, alors que nous on cravache dans l'ombre pour faire le vrai taff et ne pas couler.

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