J'aimerais réagir sur le sujet de base: (qui a bien dévié
)
1) C'est pas parce que les Etats-Unis ou l'Australie ont des politiques douteuses qu'il faut suivre l'exemple (c'est un argument en faveur de rien du tout, mais bon à rappeller).
2) Parlons de l'Australie (puisque je connais
). Leur politique est 'relativement' simple. Le gouvernement fixe chaque année des quotas sur chaque catégorie PROFESSIONNELLE désirée. ie si vous êtes infirmière, c'est bon, le visa vous l'avez tout de suite
Suite logique, les quotas représentent à peu près les besoins DU MOMENT du pays. Conséquence, 10 ans après, ça veut peut-être plus rien dire, et on se retrouve avec de nouveau des surplus ou des déficits de certaines professions.
Par exemple, les trams de Melbourne sont les plus sûrs du monde, pas parce qu'ils sont neufs (ça surement pas
), mais parce que un énorme pourcentage des chauffeurs sont en fait, des médecins! Leur seul tort est d'être pakistanais ou indiens, et d'être venu à un moment où on avait besoin de médecins. Maintenant c'est plus le cas donc ils sont à la rue.
De plus, le gouvernement n'est pas infaillible et prévoir des besoins à l'échelle du pays est quand même une tâche très difficile, d'autant plus qu'un manque dans une région peut être lié à un surplus dans une autre. Au final, la somme est zéro, mais les gens ayant la fichue manie de pas bouger aussi facilement, la situation reste déséquilibrée.
Donc au final ça résoud pas tous les problèmes, d'autant plus que ça joue sur une génération seulement. Ben oui, les enfants d'immigrés vont faire des études et eux aussi chercher du travail. Quelques soient les besoins, il s'agit avant tout d'orienter correctement les jeunes là où ils pourront trouver un job.
3) Ca marchotte en Australie, mais pas forcément en France. Je rappelle quand même que l'Australie vit dans le quasi-plein emploi, les gens ne s'y posent pas tant de questions qu'en France, où le chomage est affolant. Comment justifier auprès de la population qu'on a besoin de 20000 ouvriers polonais quand on a 3 millions de chomeurs? Je vois déjà la réponse du FN.
4) Les australiens gardent quand même un certain nombre de visas humanitaires (réfugiés, demandeurs d'asile), en stagnation depuis 5 ans (13 000, pour une population de 20 million
cf ici. Ce serait intéressant de comparer avec la france). Car le gouvernement préfère augmenter le nombre de place en immigration 'choisie' (skilled settlers program) que les réfugiés, pour garder une faible augmentation du nombre total d'immigrés. Simplement parce que la population y est aussi raciste qu'ailleurs, faut être honnête, et que là aussi la pression démographique est énorme (hallucinant quand on sait que le pays fait 14 fois la france!
) donc les gens sont moins enclins à agrandir le pays. Le gouvernement l'a bien compris et a mis un tour de vis, le nombre d'immigrants est en constante baisse depuis 15 ans, alors que les départs à l'étranger sont en hausse!
5) Bête question: quid des études? Car il faudra bien que quelqu'un les finance. Et payer 15 ans d'éducation à quelqu'un qui va partir, bah c'est idiot, d'une part, et si tous les pays font comme c'est proposé, le système francais est voué à l'échec, le seul système viable étant chacun paye pour soi.
6) Ca dérape vite les histoires d'immigrés, j'ai peur qu'on se retrouve comme en Australie (oh, hasard!) à détenir systématiquement et indéfiniment, dans des îles paumés du pacifique ou au milieu du désert tous les immigrés clandestins, demandeurs d'asiles et autres indésirables. Tous les mois, un scandale éclate car dans le lot, pas de bol, parfois y'a des citoyens australiens qui portent plainte pour enlèvement, car après des mois de prison, ils se retrouvent sur un avion pour le Cambodge/Vietnam/pays au pif. Vous me direz, c'est pas le sujet, mais au départ la-bas aussi c'était pas le but.
Bon, le pays est différent, le background est différent (tout le monde semble oublier qu'ils avaient des pratiques il y a juste 30 ans proches de l'apartheid, donc certaines choses les choquent moins), il faut donc être prudent.
PS: Aux States, par défaut, ils considèrent que vous êtes un immigrant. Pour faire un visa temporaire, à vous de prouver que vous allez (et pouvez) repartir (billet d'avion, compte en banque, études). (oui, pour un visa de touriste de moins de 3 mois cet été ils me cassent les couilles
). Parano quand tu nous tiens...
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Suite logique, les quotas représentent à peu près les besoins DU MOMENT du pays. Conséquence, 10 ans après, ça veut peut-être plus rien dire, et on se retrouve avec de nouveau des surplus ou des déficits de certaines professions.
