Zerosquare (./95) :
Pour revenir à Fukushima, je me demande ce qu'en pense Hippo...
Hmm je l'ai lu (un peu en diagonale mais je l'ai lu quand même
).
Il y a une première partie dans ce billet qui consiste en la retranscription d'une émission de la télévision japonaise. Bon.
Je pense qu'elle n'apporte aucune information nouvelle.
- La problématique des piscines de combustible usagé est expliquée depuis longtemps par des médias grand publics plus neutres et informés que l'auteur de ce blog (y compris des médias francophones, par exemple Sylvestre Huet à Libération).
- Autre chose, on nous dit
"Selon un institut de recherche de l’Agence de l’Energie Atomique du Japon, en cas d’entassement des barres de combustible, celles-ci peuvent s’échauffer car l’air ne peut pas circuler. Si la température dépasse 700 °C, les gaines peuvent se briser et laisser s’échapper les pastilles de carburant composées d’uranium et de plutonium."Oui enfin bon l'institut machin chose ne fait pas de révélation, on le sait depuis toujours. Et le grand public est au courant dès les premiers jours de l'accident que la question posée est celle du refroidissement.
Si l'information apportée est nulle, ça semble toutefois présenté sous un jour catastrophiste et pénible (en tout cas sur le blog).
- Quand trucmuche dit "une radioactivité équivalente à 5000 fois la bombe nucléaire d’Hiroshima", c'est une naïveté pour faire de l'audimat. Ça n'a pas de sens de comparer directement la pollution dégagée par un accident de centrale et une bombe atomique.
Little Boy, c'est la fusion d'environ 700g d'uranium (sur 64kg), donc ~6% donne du césium 137. Ça ne fait pas lourd par rapport aux 140 tonnes d'un coeur de centrale.
A long terme, une bombe est
plutôt propre au regard d'un accident de centrale. En revanche elle expose à court terme les organismes à un flash de radiations et à des radioisotopes de faible demi-vie comme ne le fait pas un accident de centrale.
-
"Si la température dépasse 700 °C, les gaines peuvent se briser et laisser s’échapper les pastilles de carburant composées d’uranium et de plutonium."Plutôt d'oxydes d'uranium et de plutonium et de produits de fission (petit détail mais qui est techniquement important, d'autant plus que ce ne sont pas l'uranium et le plutonium qui sont dangereux).
'fin bref pas grand chose à dire dessus à part que je n'ai pas l'impression que la qualité d'information soit meilleure à la télé japonaise qu'ici.
Le reste du billet est une suite de spéculations de monsieur Pierre Fetet, professeur des écoles, sur la fin du monde.
Son idée, c'est qu'un relâchement de radioactivité dans une centrale peut forcer l'évacuation d'une autre centrale à une dizaine de kilomètres, et ainsi de suite jusqu'à la contamination massive de tout un pays voire du monde entier. Le travail humain était impossible sur le lieu de l'accident parce que la vie humaine même y est impossible à court terme
Ça ne tient pas la route.
Il semble d'ailleurs ignorer que des tas de gens travaillé pendant 20 ans sur le réacteur 3 de la centrale de Tchernobyl, adjacent au réacteur 4 accidenté.
Il n'a pas les bons raisonnements et ordres de grandeurs.
Imaginons par exemple qu'une émission radioactive pollue et rende la présence humaine impossible sur une zone de 100m*100m.
Qu'est ce qui se passe si on émet 10 fois plus de radioisotopes? Ben la zone stérile fera (grosso modo) 316m*316m (un facteur égal à racine de 10).
On n'arrivera jamais à rendre impossible la présence humaine sur 100 km² (l'ordre de grandeur pour atteindre la prochaine centrale). Il n'y a tout simplement pas assez de matériaux radioactifs. Il en faudrait un million de fois plus que sur la zone de 100m*100m.
En fait le type semble confondre :
1) Les zones de forte contamination, dans certaines parties de la centrale et de son voisinage immédiat, qui mettent la vie humaine en danger.
2) Les zones, bien plus étendues, où les habitants sont exposés à de faibles doses, et qui sont parfois évacuées (en prévention de risques faibles, à long terme, et en partie hypothétiques).
'fin bref il n'a pas du tout la compétence voulue pour rendre son roman crédible.
Son texte est imprégné d'un ton revendicatif. Il semble scandalisé de tout ce qui a été entrepris dans le post-accidentel. Mais qu'est ce qui le chagrine exactement? c'est difficile à dire... à part que c'est tous des méchants.
Il y a quand même un point précis : il ne comprend pas qu'on n'ait pas pris "des mesures" (lesquelles?) pour s'occuper de sa piscine. Alors que si on l'écoutait, lui (Tonnerre de Brest!), il y a longtemps qu'avec sa petite truelle il aurait consolidé tout ça, ou alors il aurait transporté le combustible usé en lieu sûr avec sa camionnette.
C'est la pensée magique de quelqu'un qui n'est pas au fait du chantier qui se déroule là bas. Son déroulement, son calendrier, son ampleur.