L’art théâtral à généralement eu pour but auxiliaire la satisfaction du public, aussi divers soit il. Ainsi, pour Victor Hugo, ce que cherche le spectateur de cet art dramatique est avant tout la recherche du plaisir, mais qui, suivant sa condition social et intellectuelle, peut être différent. Celui-ci explicitant : « Cela tient à ce que la foule demande surtout au théâtre des sensations ; la femme, des émotions ; le penseur, des médiations ». En temps que spectateur ou lecteur de pièces théâtrales, on peut ainsi se demander dans quelle mesure le plaisir des yeux, le plaisir du cœur et le plaisir de l’esprit peuvent être éprouvés au travers de ces pièces et on étudiera ceux-ci individuellement au travers de cette dissertation pour exprimer de quelle sorte ils peuvent agir sur notre plaisir personnel et donc sur nos sentiments.
Le plaisir des yeux est donc, d’après Victor Hugo, un plaisir typiquement « populaire » et permet au spectateur de mieux s’imprégner de l’action. Ce plaisir, généralement esthétique, peu aussi être d’ordre dramatique.
Ainsi, dans Ruy Blas, œuvre romantique du 19° siècle, ce plaisir est omniprésent surtout grâce à cette « délocalisation espagnole » qui permet au spectateur d’être émerveillé par cette couleur local : des décors d’endroits typique de l’Espagne à la fin du 17° siècle, des costumes représentatifs de la classe social des personnages et surtout une immense variété dans ceux-ci. L’effet visuel est de plus merveilleux, et la représentation de cette œuvre par Jean Villar en 1954 illustre parfaitement cette « beauté esthétique » du théâtre. Tout comme Ruy Blas, Hedda Gabler, œuvre phare d’Henrik Ibsen, présente au spectateur dans sa mise en scène d’Alain Milianti, un décor bourgeois, grandiose et qui ne peut susciter que envie et rêve, avec des personnages impeccable, portant robes et costumes dignes des contes de fée.
Les actions qui se déroulent sur scène ont elles aussi une importance dans ce genre de plaisir : par exemple, les scènes de combats spectaculaires de Don Juan immergent totalement le spectateur, créant chez lui tension, suspense et admiration, et donc, un certains plaisir à voir ces scènes.
La mise en scène est elle aussi importante. En effet, si le metteur en scène privilégie un jeu des personnages qui est « violent » ou dans lequel les personnages sont très dynamique, cela peut donné une pièce particulièrement vivante qui captivera d’autant plus le spectateur, tel que dans l’adaptation des Fausses Confidences de Marivaux par Alain Milianti, ou l’adaptation télévisuel de Ruy Blas par Jacques Weber qui, grâce au jeu des caméra et des acteur, fait passer un réel plaisir visuel.
Le plaisir des yeux est véritablement le plus important, en effet, c’est celui qui fait passer le plus de plaisir.
Le plaisir du cœur, bien que passant par le plaisir des yeux, est d’après Hugo principalement lié aux femmes, car étant plus émotives que les hommes. Mais ce genre de plaisir celui-ci n’est pas pour autant absent de l’œuvre théâtral, bien au contraire. En effet, c’est au travers des sentiments que passe toute la pièce (surtout dans le théâtre classique ou l’action est peu présente), et c’est pour cela que seul la lecture d’une pièce ne suffit pas, car les émotions ne peuvent passer. Ainsi, si tel personnage est joué par un acteur beau et que tel autre et joué par un acteur vieux et sans charme, il sera évident que toute la sympathie du public ira envers celui qui possède le plus d’attrait, et que presque instinctivement, celui-ci rejettera le plus laid (ainsi, dans l’Ecole des Femmes, de Molière, ARNOLPHE est un vieille homme tandis que HORACE, l’amant secret, est vu comme un « homme charmant »). Un certain romantisme et lyrisme du personnage augmentera son « pouvoir de séduction » sur le publique et peu ainsi provoquer désir et passion chez celui-ci, surtout si celui-ci est sensible au causes nobles et aux histoires de cœur tel que l’on peu en retrouver dans la comédie larmoyante ou le drame bourgois. Pour exemple, Ruy Blas, jeune homme en proie à de nobles causes, ne peut que susciter qu’un amour fraternel enverre ce personnage admirable.
Chaque pièce de théâtre doit donc en quelque sort nous faire éprouver ce plaisir si sont auteur et/ou metteur en scène veut que le spectateur s’ « incarne » dans un personnage ou se sent concerné par la pièce.
Le plaisir d’esprit, tel que l’énonce Victor Hugo, est bel est bien réservé à une classe plus intellectuelle de la société. En effet, même si des message de l’auteurs sont présent au travers d’une pièce, celui-ci ne l’explicitera que rarement, et oblige donc le publique à s’interroger, à se poser des question ou à remettre en cause son propre jugement.
Ainsi, dans Ruy Blas, même si Hugo ne l’énonce pas clairement, une analogie avec le monde du 19° siècle peu être effectuée ; décriant ainsi la corruption et le manque de dirigisme de l’état. Dans la même lignée, Tartuffe de Molière permet aussi de lancer le débat sur l’Eglise et ses directeurs de conscience, mais en passant par le rire et le sentiment.
Pour certains, il peu aussi exister un plaisir intellectuel à pouvoir voir et écouter une pièce aux dialogues pures et aux phrases bien formulé : le langage y est dans certaines pièces parfois soutenu et permet donc, par conséquent, d’avoir affaire à un parlé épuré et agréable à écouter (donc plaisante). On assiste ainsi pendant toute la pièce de Victor Hugo (Ruy Blas) à des niveaux de langue relativement élevée et à des phrases brillamment formulées.
Le plaisir de l’esprit est donc, en quelque sorte, réservé à une certaine classe intellectuellement élevée, et se trouve parfois au frais de quelques efforts de réflexion, mais c’est aussi celui-ci qui permet au théâtre des mises en scène ambigu, dont le message peut être variable suivant l’individu.
Le théâtre permet, tout comme nous l’avons noté, l’expression de toutes sortes de plaisirs qui permettent au spectateur de trouver en la représentation dramatique une certaine jouissance. Cette délectation du théâtre est bien sur différente suivant l’individu mais est omniprésente. Ruy Blas illustrant parfaitement ce que peut-être le plaisir théâtral, tant il abreuve et comble les envies que peu avoir n’importe quel spectateur.
