./3078 > même s'il y a beaucoup de vrai, notamment dans ce ridicule des adultes qui se plaignent des générations qu'ils ont eux-même (mal)éduquées, il y a un coté rousseauiste dans cet axiome de l'enfant
forcément innocent avant qu'il ne soit perverti par les adultes et la (mauvaise) société, qui est trop pour moi.
Il n'y a rien de plus coupable qu'un enfant; seulement il ne le sait pas encore : c'est précisément ce que l'on apelle l'innocence de l'enfance, qui se résume en réalité à l'ignorance.
Bien que je ne sois pas croyant moi-même, je dois avouer que sur ce sujet la doctrine du péché originel touche un point fondamental : il y a un quelque chose, au plus profond de chacun, d'inachevé ou de cassé, et ce dès l'origine, dès la naissance... sans cette corruption fondamentale, sans ce statut diminué d'animal fautif, on ne comprends rien à rien concernant l'homme, et l'on élaborera des théories toujours idiotes et fumeuses pour expliquer d'où vient le mal (des capitalistes des noirs des riches des communistes de la société wathever), théories catastrophiques politiquement et qui, au fond, ne sont adoptés par leur partisans que pour s'innocenter eux-mêmes. (et génocider les autres)
Et si cette doctrine géniale, expliquant définitivement l'homme, probablement la partie la plus profonde et lumineuse du christianisme, sa meilleur intuition en tous cas, est tellement oubliée aujourd'hui, cela veut probablement dire que, plus que jamais, personne ne veut reconnaitre, au fond, sa culpabilité propre et intrinsèque : donc, logiquement, tout s'empire, et l'on peut s'attendre à une résurgence massive des boucs-émissaires, à terme.