Meowcate (./628) :
À moins de ne vendre que des services, la croissance perpétuelle du capitalisme nécessite des ressources de plus en plus importante
Bha, en fait, pas forcément. C'est un raisonnement malthusien, qui a donc les faiblesses connues d'un tel raisonnement : on suppose que la croissance, c'est faire "plus" de la même chose, avec "la même chose" demandant autant de ressources (physiques)
Or la "croissance" est un processus sur la valeur, et non sur les quantités physiques. En détail :
- D'une part l'augmentation de la productivité n'est pas que humaine, elle est aussi technique. C'est-à-dire que, parfois, grâce à une amélioration technique du processus de production, on peut produire plus (de biens, de valeurs) avec moins. Un processeur moderne d'ordi de bureau n'utilise pas plus de métaux que ceux des années 60, et pourtant... Idem pour le recyclage.
- D'autre part les ressources utilisées peuvent changer. Prenons le pétrole : pendant longtemps, c'était une (mauvaise, sale) huile pour lampe. Et puis il nous a permis d'atteindre un niveau de développement totalement impossible si on en était resté à la force humaine, animale (et un peu hydraulique et éolienne)
- Enfin certaines ressources sont, à notre échelle, inépuisables. C'est par exemple le cas de la quantité d'énergie reçue par la Terre du Soleil chaque jour. Ce sera le cas si on maitrise certaines filières de la fusion nucléaire. C'est même le cas des hydrocarbures si on va les chercher dans l'espace (système solaire)
Mais bon au fond tu le dis toi-même :
Meowcate (./628) :
Cette "limite" proposée est établie dans l'état actuelle
Donc, pour tenir ce genre de raisonnements malthusiens, on suppose que, à la période même où l'humanité est la plus inventive et innovation, on va rester en tout à l'état actuel, simplement en "plus".
Cependant je ne suis pas un positiviste scientiste forcené, et, pour te rejoindre, j'admets que l'on peut parfois rencontrer certaines barrières du à l’épuisement trop rapide de certaines ressources naturelles (en réalité ce n'est pas du tout nouveau, beaucoup de civilisations agraires ont eu ses problèmes, ça va de l'épuisement des sols au non-renouvellement des forêts, etc. ) sur lesquelles étaient basées (presque exclusivement) le processus de développement de cette civilisation.
Néanmoins le raisonnement décroissant m'irrite sérieusement, car il présente ces "limites" comme une règle immuable et indépassable (alors qu'il n'en est rien). Du coup, dans la logique pessimiste des décroissants, il faut... décroitre, à l'infini, jusqu'à l'extinction de la race humaine, ou du moins de la civilisation technique moderne, je suppose (car on a beau décroitre, on va toujours les rencontrer un jour, ces limites). Là-dedans, il n'y a zéro attention portée sur la science et la recherche, seule voix qui nous permette possiblement de s'en sortir par le haut.
Pour moi, un gouvernement responsable devrait mettre le paquet sur les solutions positives possibles, donc sur la Recherche, tout en ayant certes une logique de gestion du stock raisonnée, pour "durer" jusqu'à ce que ces nouvelles solutions éventuelles prennent formes.
Car l'alternative "décroissante", ça se passera mal, très, très mal. Les décroissances se passent toujours très mal. Quand le gâteaux augmente continuellement les sociétés peuvent à peu près s'entendre sur comment le partager, mais quand ça baisse brusquement c'est vraiment une autre histoire. La "décroissance" ne sera selon toute vraisemblance jamais organisée calmement, ce sera plutôt guerres civiles, épidémies et famines.
Pour revenir au cas américain, ce n'est pas si évident que ça. Certes Trump veut augmenter à fond la production pétrolière et assimilée, et supposons qu'il y arrive.... le marché mondial est déjà en surproduction et les prix bas : ça ne fera pas augmenter la consommation. (américaine/mondiale). Du coup ce que ça veut dire, ce que l'on va pomper davantage dans le stock ici (USA) plutôt qu'ailleurs (moyen-orient). C'est tout.
Trump est en mode désespéré pour relance rapidement la croissance, mais vu les soucis de pollutions et les faibles gains à en tirer dans un marché aussi bas, c'est essentiellement une bêtise, ils devraient attendre que les prix remontent. Ou en garder le plus possible en réserve stratégique pour le jour où ça manque vraiment.