Uther
:
Sociologiquement peut-être mais ca ne débouche pas sur aucun projet politique concret.
C'est vrai, mais en fait le oui non plus. Il n'y a de projet nulle part.
Mais ça peut changer, celui qui récupèrera la force du non peut lancer de grandes choses. Ca doit être le pari de Fabius, en fait.
kuk
:
ça dit surtout que le plan B peut tres bien etre plus désaventageux que celui sur lequel on votait...
En fait, j'ai un peu l'impression que le TCE va tomber à l'eau (tant mieux !) et qu'on récupèrera juste le fonctionnement des institutions de la partie I. Bref rien de dramatique.
Enfin on verra bien, laissons les autres voter pour comprendre l'état de l'opinion en europe.
morgoth
:
et au final c'est le clan libéral qui ressort satisfait du vote Français.
En Angleterre ou dans les démocraties toutes neuves de l'est, il y a surtout un sens beaucoup plus aigu de la responsabilité des hommes politiques, et je pense que c'est ce qui s'exprime à travers ces pays libéraux. Par exemple, l'europhobie de l'Angleterre est dans une certaine mesure fondée sur la méfiance que leur inspire ce grand machin antidémocratique. Si on peut regretter qu'ils ne s'impliquent davantage dans l'europe, on ne peut pas vraiment leur donner tort sur ce point. Dans le monde, l'Union Européenne est sans doute la plus antidémocratique des institutions qui se prétendent démocratiques. Alors quand certains journaux anglais se félicitent que le non français ait mis un texte grotesque à la poubelle et porté un rude coup à l'élite européenne non élue, je ne peux qu'approuver. Le sursaut démocratique, la volonté pour le peuple de marquer une intervention dans un processus qui lui échappe, c'est pour moi le sens du vote.
Ensuite, il y a des tas de malentendus sur le sens du mot "libéralisme", qui veut tout et rien dire, mais bon ça nécessiterait un long développement.
Les avancés sur l'Europe politique et social sont rejetées.
Quelles avancées?
De toute façon même le non Français est un assemblage très hétéroclite. Il y a le non souverainiste, le non à l'Europe libéral, le non à la politique du gouvernement.
Je ne crois décidemment pas du tout que le "non" soit hétéroclite. Au coeur de toutes ces tendances il y a la même exigence démocratique (perte de souveraineté, politique inscrite dans la constitution, gouvernement qui n'obéit pas). Et il en est de même en Hollande ou ailleurs. Les peuples veulent se réapproprier la politique.
Je sens qu'on est mal engagé là pour trouver un nouveau compromis.
Si on compte faire l'europe avec des ennemis, ça ne rime à rien. Si nos valeurs politiques sont à ce point différentes, alors il faut en finir avec une europe unique et homogène, et penser davantage aux coopérations renforcées. Ca n'a rien de honteux.
En ce qui concerne les pays de l'est, il y a un problème spécifique. Mitterrand disait qu'il ne fallait pas les accueillir avant 20 ans, que leurs valeurs n'était pas les mêmes et qu'ils venaient avant tout chercher l'argent dont les communistes les ont privé pendant 50 ans, et qu'au final l'europe en serait fichu par terre. Bon, maintenant ils sont là, on finira bien par aplanir les difficultés mais c'est pas évident dans l'immédiat.
Uther
:
A ton avis pourquoi tous les syndicats et tous les partis socialistes d'europe ont apellé a voter oui.
C'est très exagéré, et la situation est la même en France et dans beaucoup de pays européens. A force de se dissoudre dans le Parti Socialiste Européen d'un côté, beaucoup de PS ont perdu le contact avec leur base de l'autre.
De plus, les gauches européennes n'ont pas les mêmes valeurs politiques. Zapatero est clairement plus libéral que le gouvernement français, par exemple.