tyler-durden76 :
D'ailleur Karl Marx grand théoricien du communisme emploi ce mot en 1848 dans son manifeste du parti communiste. Comme je l'ai dit, le matérialisme dialectique argue que le capitalisme est une phase nécessaire de l'histoire, ensuite viendra le temps du socialisme puis celui du communisme qui serait la fin de l'histoire. Le socialisme c'est la "dictature du prolétariat", les prolétaires qui pour seule richesse, ont leur force de travail, finirons par prendre le pouvoir car acculé dans la misère par la bourgeoisie qui au contraire sera de plus en plus riche. Selon cette théorie les classes moyennes sont appelées à disparaitre.
Karl Marx construit sa théorie à partir de la nation capitaliste la plus développée à l'époque : l'Angleterre victorienne, une société violemment divisée entre des classes sociales tellement étanches qu'elles forment presque des ethnies distinctes, et bourrée de préjugés aristocratiques sur la bassesse ouvrière.
Il en déduit son analyse de la contradiction du capitalisme et de la paupérisation absolue du prolétariat. Face à la société anglaise, ça parait logique, mais sur le long terme ce n'est pas une hypothèse très raisonnable : ça signifie que la bourgeoisie maintiendra envers et contre tout une exploitation maximum des prolétaires, y compris contre son propre intérêt puisque sa survie est en jeu. Déjà, au début du XXième siècle, la prédiction de Marx s'avère fausse : le pouvoir d'achat ouvrier a augmenté, il n'y a pas de paupérisation absolue. En revanche, on constate bien une paupérisation relative : le salaire ouvrier augmente bien plus lentement que la richesse produite, et la misère persiste. La bêtise bourgeoise s'arrête brusquement avec Keynes, qui, pour parler dans un langage marxiste, fait comprendre que l'intérêt de tous est la coopération de classes. Cette révolution psychologique est peut être facilitée par la montée en puissance du capitalisme américain, supporté par une société qui se conçoit fragmentée en races mais pas en classes.
Le capitalisme keynésien arrivé à maturité (c'est à dire celui des trente glorieuses) a créé la société la plus prospère et la plus égalitaire jamais vue. (beaucoup plus égalitaire, et avec des classes sociales beaucoup plus atténuées que toutes les tentatives de sociétés communistes.)
Je ne crois pas qu'aujourd'hui le programme de Marx puisse être actualisé. Le modèle historique qu'il a construit (développement de l'antagonisme entre deux classes sociales de plus en plus éloignées, révolution, société communiste) est définitivement mort. Toutefois ça ne veut pas dire que tout soit à jeter chez Marx, c'est un penseur prolifique qui a des tas d'idées intéressantes, sa conception de l'idéologie et de la fausse conscience des classes dirigeantes est par exemple très actuelle. Ca ne veut pas dire non plus que les mouvements communistes soient dépassés, c'est un héritage à gérer. Mais comment? Que faire maintenant?
L'Etat est alors l'instrument de la classe sociale dominante pour oppresser les autres classes, dans le socialisme, le prolétariat s'empare de cette arme pour "opprimer" la bourgeosie. Cette phase prévoit la collectivisation des moyens de production, celà peux prendre plusieurs formes nationalisations, auto gestion, planification économique... Le jeu du marché (offre demande) est ignoré on cherche à satisfaire les besoins de tous et non à tirer des profits de l'exploitation des salariés, bref on produit et on vend au maximum, à prix coutant.
Le problème, c'est que cette vision des choses est un héritage du positivisme du XIXième siècle qui a montré ses limites. "On" cherche à satisfaire les besoins de tous : qui est le "on"? Et surtout comment fait il? Organiser la production et la distribution à l'échelle d'un pays sur une base centralisée est une tâche surhumaine. Développer en même temps le progrès technique est tout simplement impossible. Les expériences communistes l'ont bien montré, et leur échec n'est pas le seul fait de la dictature. L'idée du capitalisme, en fait l'idée de l'économie naturelle, c'est de laisser faire une multitude d'individus et d'orienter le résultat par la loi. Ca a le mérite de marcher.
On voudra me répondre que nous vivons en démocratie,que les prolos votent aussi à droite (2002 ont la sentie passé dans le fion au PCF). Je vous répondrait alors que la France n'est pas une démocratie au sens des penseurs grecs de l'antiquité et de JJ Rousseau. La démocratie c'est le pouvoir au peuple, il n'y a pas d'intermédiaire qui peut détourner le pouvoir à son profit. On me répondra que la démocratie direct de style athène au 5ème siècle avant JC que celà n'est pas possible, qu'il y a beaucoup trop de monde pour faire fonctionner un te système. Or Rousseau préconisait l'instauration d'un système représentatif ou les élus sont tenus (par les couilles ça c'est de moi!) pat leur électeur. Ils sont révocables s'ils ne tiennent pas leur engagement, ils doivent consulter leur base. On pourrait imaginer un système électoral ou l'élu est soumis à un vote de confiance tous les ans par exemple, ce n'est pas de la démocratie directe mais on s'en rapproche.
Associer la démocratie des grecs anciens et celle de Rousseau est une erreur, ce n'est pas du tout la même chose.
La démocratie athénienne (ou, pour faire plus actuel : la démocratie américaine) est une démocratie ethnique, issue d'une société qui croit les homme inégaux. Le sentiment d'égalité entre les citoyens (ou entre les blancs) n'a pu être obtenu qu'en rejetant la différence sur un ou des groupes parias, les métèques, les esclaves et les femmes (ou les indiens et les noirs). Le résultat est une démocratie inégalitaire, qui a créé de l'égalité au sein du groupe majoritaire par un macanisme paradoxal.
Inversement, la démocratie issue de la révolution française est la démocratie de l'homme universel, expression d'une société qui croit tous les hommes égaux. C'est probablement le premier modèle de démocratie non ethnique, ou, en tout cas, le premier modèle suffisamment conséquent pour être exportable à travers le monde.
Le communisme façon URSS est un échec, je crois que les promoteurs originels croyaient sincèrement édifier le socialisme et libérer les hommes du joug capitaliste, améliorer les conditions de vie de tous. Or le communisme façon Lénine c'est greffé sur l'appareil d'Etat hérité de l'empire tsariste le plus rétrograde qu'il soit, faute d'homme compétent, les fonctionnaies de l'ancienne administration ont été reconduits dans leurs fonctions, l'organisation de celle ci n'a pas été revu, bref on prend les mêmes et on recommence ...
- On prend les mêmes et on recommence : ce n'est pas vrai, ou en tout cas ça n'a pas duré bien longtemps. Avec les épurations régulières et massives de l'appareil d'état, il ne restait rien du tout de l'ancienne administration.
- Les promoteurs du système soviétique étaient surtout à mon avis des produits de la société russe : une société qui croit en l'autorité et l'égalité, comme le notait Tocqueville. C'est pourquoi le peuple russe a adhéré massivement à leur rêve, alors que le destin des communistes allemands a été tout autre. [Juste pour dire que le plus gros impensé du marxisme, ce sont les différences entre les cultures et les nations. L'Homme vu par le marxisme est juste un automate rationnel sans racine ni culture. Comme l'Homme de l'économiste libéral, d'ailleurs.]
L'absence d'élection pluraliste à fait le reste, ne rendant de compte à personne les autorités ont nécessairement dérivées pour satisfaire leurs besoins personnels, les germes de la fin étaient présent dès le départ.
Oui....