Cioran - Cahiers ( 1957-1972 )
Rha ! du Cioran pur jus

On y trouve Cioran remâchant ses éternels thèmes, tourant et retourant aphorismes ou pensées qui finiront souvent dans ses œuvres publiées ; on y trouve aussi nombre d'anecdotes savoureuses, toujours prétextes à illustrer ses pensées, à y déverser sa bille; on y trouve enfin quelques éclairs de génie, soit trop violents soit encore trop brumeux, que l'on ne retrouvera pas dans ses livres. ( Bien qu'ils en contiennent déjà beaucoup ).
Par exemple p. 579 :
A la longue, la tolérance engendre plus de maux que l'intolérance -- tel est le drame réel de l'Histoire. Si cette affirmation est vraie, il n'st pas d'accusation plu grave portée contre l'homme.
Voilà tout le drame de Cioran ou presque en une petite phrase. Petite phrase clé pour comprendre même un De Maistre ou un Maurras...
Michèle Cotta - Cahiers secrets de la Vém République, tome 3 ( 1986-1997 )
Je n'ai pas lu les précédents tomes, et j'en suis à une centaine de pages (sur un petit millier ) d'icelui. Précis et riche en détails; c'est toujours amusant pour quelqu'un qui, comme moi, nourrit une curiosité pour la vie politique. Charmes également de la chronique historique.
Détail amusant, ce tome commence quelques mois avant ma naissance mais le monde politique d'alors m'est déjà presque familier : ces noms me sont tous connus. Pas d'exotisme concernant les figures, mais l'ambiance politico-médiatique a tout de même subi un déplacement considérable depuis, dont un déplacement notable vers la gauche morale et le politiquement correct. (à mesure que la gauche sociale s'en allait ?). Certains propos tranquillement prononcés à l'époque feraient hurler aujourd'hui...
L'auteur est une femme, mais, de par la réputation de ces
cahiers secrets sûrement, je l'ai acheté presque sans réticence et l'ai abordé sans préjugé concernant ce point. Eh bien au bout de 100 pages, ce qui m'a totalement surpris, c'est l'espèce de flou idéologique, d'inpositionemet propre, de non-pensée personnelle politique qui frappe... Un espèce de coté naïf et candide vis-à-vis des idées, absolument atterrant pour quelqu'un qui a passé sa vie à suivre la politique. Les relations de pouvoirs l'intéressent mais elle ne semble même pas savoir ce qu'est une idée...