Kevin Kofler (./1383) :
Tu me mets au même plan que des charlatans comme les créationnistes ou les astrologues??? 
Sur ce sujet, oui, et avec la même façon de penser.
Je fais partie des millions de personnes qui en ont ras le bol d'entendre dire sans arrêt par les pro-nucléaire comme toi que le nucléaire ne comporte aucun risque
Alors tu fais partie des millions de personnes qui en fait n'écoutent rien du tout, qui ne font que fantasmer un ennemi imaginaire (Par paresse intellectuelle?).
Je n'ai jamais adopté la position que tu cites, et je crois qu'il est difficile de trouver des gens qui pensent comme ça.
et puis de voir Fukushima! Et aussi de constater à quel point vous n'avez tiré aucune leçon de cette catastrophe!
Non, *toi* tu n'as tiré aucune leçon de l'accident.
D'autres l'ont fait, y compris d'ailleurs chez les antinucléaires.
Je pense par exemple à George Monbiot, qui n'est pas n'importe qui et dont le coup de gueule résume très bien le sujet :
http://www.guardian.co.uk/commentisfree/2011/mar/21/pro-nuclear-japan-fukushimaPar contre toi tu ne t'intéresses pas vraiment au fait en lui même, à sa compréhension, son chiffrage, sa mise en perspective. Tu ne cherches pas à élaborer un point de vue et un jugement équilibré. Tu te comportes plutôt comme un religieux qui fait flèche de tout bois pour alimenter son dogme.
D'ailleurs Fukushima aurait pu être cent fois plus grave ou cent fois moins grave, ta réaction aurait été exactement la même.
Donc pour toi, se préoccuper des risques d'une technologie est "religieux"?
Je crois que fondamentalement tu ne te préoccupes pas des risques de cette technologie. Tu ne t'y intéresses même pas, en fait, tu ne sais pas comment ça marche et tu n'as pas l'intention d'approfondir.
Tu es sur une posture luddiste : réactionnaire et antitechnologique. Elle est basée sur des passions romantiques, sur la peur de la souillure, de la transgression, et pas sur la raison.
Tu penses avoir une vision des dangers de la filière nucléaire, mais on voit à travers ce que tu écris que les images que tu as en têtes sont des fabrications très floues, très superficielles, et qui ne correspondent pas à la réalité.
Voilà ce que je ressens quand je lis ce que tu écris. Je serai détrompé quand je verrai de ta part des arguments qui correspondent plus à la réalité.
Kevin Kofler (./1373) :
Oui, ils sont spécialistes du sujet,
Ce que j'ai parfois pu lire d'eux n'incite pas à le penser.
Ce ne sera plus le cas quand on aura installé suffisamment de photovoltaïque pour aussi remplir la demande nocturne, alors il faudra forcément stocker l'énergie.
Ecoute.
Renseigne toi.
Ce que tu écris n'a aucun sens.
Tu n'as pas le sens des proportions, des ordres de grandeur du sujet (quand donc donnera-t-on des cours d'ordres de grandeur à l'école? C'est ça qui manque aux gens).
Un excellent exercice consiste à regarder le scénario négawatt. C'est un scénario de transition vers les énergies renouvelables à l'échelle de la première moitié du XXIème siècle. Il se base sur des hypothèses extrêmement irréalistes et cache de très gros problèmes techniques. Il a néanmoins le mérite de donner une base chiffrée à partir de laquelle on peut réfléchir.
Il est significatif par exemple que malgré toutes ses hypothèses de complaisance (diminution de 50% de la consommation, augmentation irréaliste de la rentabilité de ces sources d'énergie, problème de l'intermitence caché sous le tapis..), negawatt n'arrive pas à faire monter la part d'éolien+solaire au delà de 25%.
Avec des hypothèses plus réalistes, on arriverait dans le meilleur des cas à 10%. Tu peux avoir la foi en tes bêtises autant que tu veux, tu ne vaincras pas les lois de la physique.
C'est pour ça que l'éolien et le solaire sont des blagues : c'est le détail de la production. C'est l'arbre qui cache la forêt. La bonne question n'est pas "c'est quoi ces 10%?", la bonne question est "c'est quoi les 90% restants?".
Procédé thermo-chimique, tu dis? Est-il viable avec une autre source de chaleur (solaire thermique, par exemple, ou géothermique)? Si oui, pourquoi se limiter au nucléaire?
Bien sûr.
Il suffit d'une source de chaleur stable, contrôlable et abondante. En pratique ce n'est envisagé que dans le cadre d'un réacteur nucléaire.
Mais puisque tu as l'idée géniale de faire ça avec du géothermique, je te conseille de breveter ton idée et d'aller la vendre. Je suis sûr que les investisseurs la trouveront très crédible.
De même on pourrait vider les centrales nucléaires de leur coeur, où se déroule la réaction en chaîne, et chauffer l'eau du circuit primaire avec une loupe géante ou avec du géothermique. Après tout, il suffit d'une source de chaleur.
Dans l'ordre de grandeur d'un siècle, j'ai entendu dire plusieurs fois. Et quand je regarde les chiffres de la Wikipédia:
http://en.wikipedia.org/wiki/Uranium#Production_and_mining
http://en.wikipedia.org/wiki/Uranium#Resources_and_reserves
je vois une consommation annuelle d'environ 5,4 × 104 tonnes et une réserve économiquement viable d'environ 5,5 × 106 tonnes, ce qui confirme bien l'ordre de grandeur de 102 années. L'article inclut aussi un graphique qui indique que la demande a déjà dépassé la production!
On t'a trompé.
En utilisant 0.5% de l'uranium extrait, comme le font la plupart des centrales aujourd'hui, effectivement on obtient cet ordre de grandeur. Mais dans ce calcul il y a un mensonge par omission. Une technologie nucléaire mature utilisera près de 100% de l'uranium, il faut donc multiplier par 100 ou 200 le chiffre précédent.
Et encore, il ne s'agit que des réserves économiquement viables dans la situation actuelle. Multiplier par 100 le potentiel énergétique de l'uranium démultipliera ces réserves viables. On est portés à ~10^5 ans de réserves. On peut même calculer (mais là c'est une spéculation à très, très long terme) qu'il est énergétiquement favorable d'extraire l'uranium dissous dans l'eau de mer pour le fissioner. Et là on se retrouve avec des réserves d'au moins ~10^8 années.
Et encore on ne parle que d'uranium. Le cycle U238-Pu239 n'est pas le seul cycle de carburant possible, il y a aussi le Th232-U233. Et le thorium est beaucoup plus abondant que l'uranium dans la croûte terrestre...
Ensuite tu as l'air de croire que la surgénération est un vaporware. Rien n'est plus faux. La surgénération n'est pas un problème technique aujourd'hui. C'est une technologie ancienne, bien éprouvée, bien comprise, et qu'on n'a aucun mal à implémenter. Il n'y a pas de challenge technique, tout au plus des questions de stratégie industrielle.
Savais tu que le premier réacteur nucléaire à produire de l'électricité, l'EBR-1 (1951) était un surgénérateur? En France, dès 1957, on a construit Rapsodie. Plus tard on a eu Phénix (1968). Le réacteur Phénix a été une expérience très intéressante, avec on a pu faire 6 cycles de combustible (et on aurait pu en faire une centaine, pour peu qu'on le fasse tourner des siècles). Après superphénix (qui a montré la malfaisance du lobby antinucléaire), on a le projet Astrid, un réacteur à neutrons rapides et caloporteur sodium de 600 MW, prévu pour la fin de la décennie (mais on évite d'en faire trop de pub, pour qu'il ne serve pas de cible... on se souvient des attaques terroristes sur superphénix. Entre parenthèse
le nouveau gouvernement soutient le projet et a envoyé bouler les verts, c'est une excellente nouvelle).
En dehors de la France il y a de nombreux exemples. Le Japon a son prototype. Les russes ont le BN-600, depuis 1980, qui est très satisfaisant. Les chinois veulent d'ailleurs acheter deux BN-800, son successeur. Les indiens (qui ont un programme nucléaire très ambitieux) veulent une technologie maison, avec du thorium. Un réacteur à neutrons rapides à combustible thorium est en cours de construction à la centrale de Madras.
Si aujourd'hui la surgénération reste peu déployée à l'échelle industrielle, ce n'est pas parce qu'on bute sur des problèmes techniques insurmontables, c'est plutôt parce qu'
il n'y a pas d'incitation. Avec les capacités installées actuellement, on a assez de combustible pour un bout de temps, alors on ne se presse pas. Mais quand les capacités nucléaires mondiales seront multipliées par 10, on passera illico aux surgénérateurs. Comme on le voit, les acteurs du nucléaires prévoient que l'incitation viendra bientôt, et se tiennent prêts.
Ça montre 2 choses: 1. que l'Allemagne n'a pas suffisamment investi en le stockage et 2. que le marché fonctionne mal parce que l'électricité a été "achetée" à prix négatif par des centrales de stockage hydrauliques suisses (et autrichiennes, je suppose) et revendue à prix positif plus tard. La puissance électrique disponible avait donc bien une valeur réelle (pour quelqu'un en mesure de la stocker), ce n'est pas normal qu'elle se "vendait" à un prix négatif (d'autant plus que le "marché intérieur" d'énergie Allemagne-Autriche contient aussi des centrales de stockage).
Non, le marché fonctionne bien.
Il est normal que cette électricité ait un prix négatif, parce qu'elle a effectivement une valeur négative : c'est un déchet dont il faut se débarrasser.
Kevin Kofler (./1304) :
Les animaux sont tout aussi concernés par les mutations d'ADN induits par les rayons ionisants que nous humains.
Oui.
L'impact est nul (la radioactivité à Fukushima est inférieure à la radioactivité naturelle de plusieurs régions du monde).
Et sinon, l'impact le plus grave est celui sur la société humaine: zones inhabitables pendant au moins des décennies,
Exactement.
Je pense que c'est l'une des questions les plus importantes posées par l'accident de Fukushima : faut-il vraiment évacuer?
La zone évacuée autour de Fukushima n'est pas dangereuse, on le sait. L'évacuation est un drame humain qu'on consent en échange d'un bénéfice sanitaire... mais on sait que ce bénéfice est nul.
Comment dénouer cette situation? Comment aborder le problème des normes déraisonnablement sévères? Quelle mesure adopter en cas de nouvel accident? C'est une question politique complexe.
D'un côté, Hippopotame ridiculise des technologies innovatives comme l'éolien pour ne pas avoir fait leurs preuves,
Les moulins à vent ne sont pas une technologie innovante.
C'est une technologie qui a été utile autrefois, et qui est aujourd'hui obsolète pour de très bonnes raisons. Développer les moulins à vent, ce n'est pas un progrès, c'est une régression.