Quelques points intéressants dans cette analyse, mais aussi beaucoup de conneries :
je suis par exemple toujours très étonné par les fanatiques qui me racontent, des trémolos dans la voix, à quel point la 2CV Citroen était une voiture "increvable". Dans celle de mes parents, il fallait changer les plaquettes de frein tous les 10 000 km, le pot d'échappement tous les 20 000, et elle était tellement attaquée par la corrosion (au bout de deux ans) que dès qu'il pleuvait, on avait le pantalon inondé par une eau noirâtre et gluante. Je préfère de très loin les voitures actuelles et leurs pannes d'électronique récurrentes.
Personne ne conteste qu'il y a eu des améliorations dans l'automobile (encore heureux !), mais le point important est que les éléments fondamentaux (genre moteur) avaient effectivement une très grande durée de vie, et que le reste était facilement réparable. C'est très différent sur une voiture moderne.
Or, fabriquer un collant très solide coûte peut-être un peu plus cher à l'entreprise, mais certainement pas autant que de fabriquer 26 collants vendus 104 euros. Elle pourrait donc réaliser un profit largement supérieur, en vendant par exemple un collant garanti un an (avec remplacement gratuit s'il se file entretemps, pour rassurer les clientes) pour une centaine d'euros.
Le point central de l'argumentation, également étendu à d'autres produits.
Bon, déjà, il est en train de dire que quasiment toute l'industrie se trompe, vu que la majorité des entreprises tablent désormais sur le remplacement régulier des produits plutôt que sur un produit durable. D'un côté on a des boîtes qui fonctionnent dans le monde réel et qui génèrent effectivement de gros profits, et de l'autre l'argument d'un mec qui théorise dans son coin. C'est marrant hein, mais instinctivement j'aurais tendance à accorder plus de crédit aux premières qu'au second.
Ensuite il néglige un aspect fondamental : son collant à 100€, personne ne va l'acheter, même si à long terme c'est plus intéressant pour le consommateur que d'acheter des collants jetables. Ça supposerait que les gens aient un comportement purement rationnel (et les moyens financiers qui vont avec, parce que sortir 100€ d'un coup c'est pas pareil que de payer 1€ à la fois), ce qui est complètement faux en pratique (sinon le marketing et autres techniques associées ne marcheraient pas, or en pratique ça marche).
On peut qualifier ces sentiments de frivoles, se moquer de ces gens qui vont se ruer sur un Ipad 2 dont ils n'ont rien à faire; mais constater aussi que les sociétés qui ont voulu substituer à ces caractéristiques humaines la stricte austérité (ha, le col Mao pour tout le monde) n'étaient pas particulièrement respectueuses des libertés, ou de la vie humaine.
Troll inutile. Assez rigolo de dénoncer le fait qu'un documentaire soit partisan en étant soi-même partisan.
Étant donnée la mentalité des ingénieurs dans les années 50, il est fort probable qu'ils n'ont pas apprécié de perdre une partie de leur pouvoir dans les grandes entreprises industrielles au profit des services de design et de marketing, et regretté de ne plus pouvoir fabriquer ce qui leur plaisait. Il est certain que tout le monde, consommateurs et entreprises, y a gagné.
Euh, il est sérieux, là ?

Là encore, aucune autre explication qu'un sinistre complot pour exploiter le consommateur n'est fournie. Il est fort possible qu'Apple ait négligé la durée de vie au profit du design et de contraintes de fabrication; ils sont coutumiers du fait
Oui, ce genre de détails est bien entendu décidé sans réfléchir. Ils ont quand même vachement de la chance Apple d'avoir réussi à gagner autant d'argent, avec toutes les décisions stupides qu'ils prennent

Dans les commentaires :
La question n'est pas là. La question est : y a-t-il un complot visant à raccourcir la durée de vie des produits alors qu'ils pourraient durer plus longtemps au même prix, au même coût, avec les mêmes caractéristiques ?
C'est sûr qu'en se posant des questions stupides, on obtient des réponses débiles.
Il est évident que si on ne touche ni aux marges ni au prix de vente, on ne peut généralement pas augmenter la durée de vie (à quelques exceptions près, ce qui est plus durable est aussi plus cher). La question est : "pour un prix légèrement supérieur, pourrions-nous avoir des produits beaucoup plus durables ?". Et la réponse est généralement oui.
Enfin bon, je préfère m'arrêter là. Le documentaire est probablement critiquable (je ne l'ai pas vu), mais cette critique est à côté de la plaque. C'est une analyse de théoricien déconnecté de la réalité (comme souvent avec les économistes), s'ils connaissaient un tant soit peu le monde réel des entreprises il ne sortiraient pas des énormités pareilles.