Manwe (./55) :
Les citoyens ont peur de l'Europe parcequ'elle est "technocratique" mais refuse de remédier à cela parcequ'ils n'ont pas confiance dans l'Europe la trouvant "technocratique.
Je suis assez d'accord avec ton post (à part le fait que l'électeur est incapable de comprendre : bien sûr que si, même si les institutions sont complexes il a l'expérience du fonctionnement actuel de l'Europe. Par exemple, l'électorat comprend très bien la fameuse partie III qui était une recompilation des traités précédents, puisqu'il vit dans la vie de tous les jours les effets économiques de cette politique. D'autre part la campagne référendaire a été riche en explications de texte.)
Par contre je ne comprends pas la phrase citée : au contraire les citoyens semblent décidés à remédier à cette erreur de direction de la construction européenne, puisqu'ils ont voté non...
Manwe (./55) :
Alors on fait quoi en attendant? On enterre l'Europe en gardant un mode de fonctionnement absurde à 27 parcequ'on arrive pas à construire l'Europe politique? Ou on continue la construction européenne au forceps en espérant que la volonté populaire pour l'émergence de cette Europe politique apparaisse un jour en faisant adopter des réformes mineurs par les Parlements nationaux?
On peut aussi faire le constat que cette "europe politique" est une chimère qui ne sera jamais réalisée (ou en tout cas est un concept qui demande de sérieux éclaircissements), et qu'un nouveau pas dans ce sens sera un nouvel échec pour l'Europe. Donc autant arrêter les frais et réorienter la construction. C'était à mon avis le sens (l'un des sens) du vote de 2005.
Manwe (./57) :
Je pourrais très bien inverser la question. Doit-on prendre le risque de bloquer la construction Européenne seulement pour des aménagement techniques du fonctionnement de l'Europe?
On pourrait aussi questionner ce fameux axiome de la construction européenne : quel est son but et ses modalités, et à quel prix devons nous le payer? Et notamment : vaut il plus cher que la démocratie? Pour moi non.
Doit-on prendre le risque d'affaiblir la position de la France au sein de l'Union pour cela?
Cet histoire d'affaiblissement est probablement très pipeautique.
La puissance réelle vient de la démographie, de l'économie, de la force militaire... Des choses d'ailleurs qui s'expriment mieux dans l'espace international que dans l'Europe seule. L'ambiance dans les couloirs de Bruxelles a probablement un impact assez négligeable sur le destin de la France ; d'ailleurs la politique gaulliste de la chaise vide n'a pas coulé notre pays.
Tiens petite question aux nonistes. Au fait il est où le plan B dans vous nous avez bassinez les oreilles?
A la base le plan B je m'en fous, c'était un argument électoral pour convaincre les derniers indécis qui avaient peur d'exercer leur liberté et d'exprimer leur conviction. Le but était d'envoyer le TCE à la poubelle et c'est tout ce qui comptait.
Sinon pour la suite de la construction européenne, le plan B c'est bien sûr d'avoir une présidence et un gouvernement nonistes, seuls capables de mener une autre politique.
Mais le monde politique et médiatique, complètement verrouillé (par les ouistes), a empêché cette solution évidente en sabotant toute candidature noniste crédible.
Et là on voit combien notre démocratie est profondément malade ; une démocratie qui fonctionne aurait besoin d'élites capable d'analyser et mettre en forme les aspirations du peuple en colère, au lieu de les détourner dans des opérations marketing comme la grotesque campagne présidentielle qu'on a vécue.
./59> Le fédéralisme est mort dans les années 90, aujourd'hui il n'a plus de force politique.