plusieurs profs, y compris anglais et américains m'ont confirmé que l'anglais n'est pas difficile à parler de part sa syntaxe peu rigoureuse et de ses innombrables emprunts aux "latins" (ie latin et français principalement) à travers le temps.
Bon, la difficulté de la langue anglaise exige un passage à part, je vais être rapide.
1)Le vocabulaire immense, dû aux apports germains et latin. L'anglais compte 500000 à 1000000 de mots. Beaucoup de doublets: peu de langues ont 2 mots pour les notions suivantes: freedom/liberty, come/arrive, look/appear, foreseen/predicted, clever/intelligent, read/peruse, grand/tall/big/great...
2)dans le même temps un vocabulaire de base très approximatif et polysémique, il y a plus de 21000 sens pour les 850 mots du basic.
3)Une orthographe qui n'a aucun rapport avec la prononciation. L'anglais compte 46 phonèmes avec 1130 façons de les écrire( graphèmes), contre respectivement 36 et 190 pour le français, dont l'orthographe n'est déjà pas facile, et 28 lettres en stricte bijection avec un son pour l'espéranto.
Admirez ces 2 phrases:
Here and there, the weather on the sea allowed two of their friends to hear and see, too.
Hear and their, the whether on the see aloud too of there friends two here and sea, two.
De plus l'accent tonique n'est pas fixe comme en français:
Dans le cadre de sa réunion culturelle organisée au Centre Pompidou pour le centenaire de l’espéranto, en 1987, SAT avait invité le professeur John C. Wells (University College London), l’un des spécialistes les plus renommés au monde en matière de phonétique de la langue anglaise, à présenter une conférence sur l’anglais en espéranto pour lequel il est aussi particulièrement qualifié puisqu’il a publié divers ouvrages dans cette langue et sur cette langue. Auteur d’un traité magistral intitulé “The Accents of English” [4], John Wells est bien placé pour savoir que l’anglais est une langue particulièrement riche en pièges. Non sans humour, il a ainsi décrit le casse-tête devant lequel se trouvent même les linguistes les plus éminents lorsqu’il s’agit de fixer des règles pour une telle langue : “Chomsky [5] et des amis ont réussi à fournir un ensemble de règles extrêmement compliquées qui, avec cinq règles principales et quarante classes d’exceptions et 120 classes d’exceptions aux exceptions, vous permettent de déterminer avec justesse la position de l’accent pour 90% des mots. Un autre problème de l’anglais, c’est la règle de l’accent, ou plus exactement l’absence de règle pour l’accent. Il y a maintenant une discussion académique à propos de l’existence ou de la non existence d’une règle pour l’accent en langue anglaise. L’opinion traditionnelle est qu’elle n’existe pas, et que l’on doit apprendre pour chaque mot particulier où se trouve l’accent.“
Ces défauts sont renforcés par des mots très courts (monosyllabisme).
4)Une grammaire des plus floues. Il est souvent difficile pour les traducteurs de se décider quand ils sont devant les phrases suivantes: « The wish that might make right », japanese encephalitis vaccine, soviet expert, etc...
5)Quelque chose qui passe inaperçu à nos yeux d'occidentaux( mais pas aux espérantophones

), c'est l'irrégularité de la langue, propre à la plupart des langues européennes. L'anglais est la seule langue qui ne dérive pas dentiste de dent, comme en français par exemple. A cause de la double origine du vocabulaire,on dira tooth-> teeth(pluriel irrégulier)-> dentist. Ainsi pour country-> fellow citizen, we-> us-> our, etc. Il faut savoir qu'en chinois il n'y a pas deverbe irrégulier( 283 pour plus de 600 formes verbales en anglais), presque pas d'exception dans la grammaire, pas de conjugaison( des nuances de temps très délicates en anglais), pas d'accords, pas de flexions( modification du radical)...l'indiced'agglutination de l'anglais est très faible: 0.3 contre 1 en espéranto où on combine comme ne chinoisles élementsà l'infini...
6) Une langue idiomatique, dûe à la surrabondance d'exceptions dans la grammaire (qui n'est simple qu'en apparence).
Très souvent, il est impossible d’utiliser sous forme de nom un verbe donné. Tandis que le nom dérivé de “help” est “help”, celui dérivé de “obey” est “obedience” ; celui dérivé de “grow” est “growth” ; celui dérivé de “drown” est “drowning”. Il faut encore ajouter - ce qui complique encore la situation - qu’un mot comme “drowning” ne correspond pas seulement à des mots comme “help” et “growth”, mais aussi à des mots comme “helping” (aide) et “growing” (croissance). Réussir à démêler ce tissu de relations afin d’être capable de manier la langue avec une certaine assurance n’est pas une chose facile. "
Sapir, continuant sur ce thème, explique qu’apprendre à se servir de verbes tels que “put” et “get” est extrêmement difficile. Par exemple, “to put at rest” exprime une relation de causalité et équivaut à peu près à une expression comme “faire en sorte que quelqu’un (ou quelque chose) se repose ou s’immobilise” alors que “to put it at a great distance” (le mettre au loin) ne présente pas d’analogie conceptuelle mais seulement formelle.
De même, “to put out of danger” (mettre hors de danger) présente une analogie formelle avec “to put out of school” (enlever de l’école), mais cette analogie est fallacieuse à moins qu’on ne définisse l’école comme une forme de danger.
On ne peut même pas définir “put” comme une sorte d’opérateur à valeur causative, car il ne remplit pas cette fonction dans toutes les constructions où il figure. Dans “the ship put to sea” (le navire prit le large), aucune relation de causalité ne se trouve impliquée. Pourquoi dit-on “East Africa” mais “Eastern Europe” ? Pourquoi peut-on dire “I ski” ou “I bicycle” mais pas “I car” ?
Sapir conclut que l’anglais n’a rien de plus simple qu’une autre langue. Un anglophone aura naturellement tendance à cacher ces difficultés dans la catégorie “expressions idiomatiques”. Puisque cette langue est incapable de fournir des règles claires relativement à l’emploi des verbes comme nom ou à la façon d’utiliser des verbes apparemment aussi simples que “put”, on ne voit pas comment celui qui apprend l’anglais peut tirer avantage de cette caractéristique toute négative.
Sapir écrit " qu’il lui semblera payer bien cher en hésitations et en incertitudes une simplicité de surface et, en fin de compte, l’anglais lui paraîtra plus difficile qu’une langue qui demande l’application de règles nombreuses, mais dépourvues d’ambiguïté ".
Evidemment, l’observation confirme pleinement les propos de Sapir. L’anglais demande en effet, plus qu’une autre langue, un apprentissage " sur le tas ", c’est à dire en milieu anglophone natif. C’est l’une des raisons pour lesquelles l’anglais parlé par ceux dont il n’est pas langue maternelle, qui n’ont pas eu la possibilité de faire de longs séjours dans un pays de langue anglaise, est généralement très mal maîtrisé, en dépit des centaines d’heures d’apprentissage qu’ils ont consacré à son étude.
Des milliers de phrasal verbs, des centaines de milliers de phrases toutes faites: apprendre l'anglais revient à raisonner avec des phrases toutes faites, donc avec des idées toutes faites.
La suite plus tard.
Wàng