Hundred Stories - 1-13
Je suis littéralement emballé par cette série, certes sombre et sadique, mais vraiment poignante.
Une légende japonaise dit qu'après avoir raconté 100 histoires surnaturelles on sera à son tour témoin de choses surnaturelles...
Dans un Japon révolu, Momosuke, un jeune écrivain qui compose des devinettes pour enfants, voyage pour réunir assez de faits pour rédiger un recueil de 100 histoires surnaturelles. Il connaît bien les légendes des monstres du foklore japonais, tels que les fantômes talonneurs, les laveurs de haricots rouges, les tanukis, kitsunes, ecureils volants, esprits des saules, kappas ou encore des contes comme la malédicion des 7 démons. Lors d'une rencontre fortuite avec un moine dans la montagne il croisera 3 étranges personnages, Nagamimi l'oiseleur, Mataichi le beau-parleur qui se dit bonze vendeur de fuda* et Ogin la marionnetiste. Il s'agit en fait de 3 fantômes chasseurs qui poursuivent les humains ayant succombé aux ténèbres dans leur coeur, et les punissent, puis Mataichi, dit Mata no Ji, scelle la punition en déposant un fuda lié à la nature du crime originel qui changea le coeur du coupable.
Momosuke séprend d'Ogin à la beauté froide, et les suivra, malgré les incessants avertissements de la curieuse bande de ne pas s'impliquer dans leurs mises en scènes s'il tient à la vie, néanmoins sa grande connaissance du surnaturel, des légendes populaires et sa nature même feront de lui un allié fort utile dans les mises en scènes par lesquelles Mataichi, Ogin et Nagamimi rendent leur "justice"... Mais en est-ce vraiment ? Et qui est ce mystérieux Kyougokutei et ces deux vielles mégères, Blanche et Noire qui semblent surveillet les 3 chasseurs, et pourquoi s'intéressent-ils à Momosuke ? Et quel est le passé de la belle Ogin ? Que peut-il bien se tramer dans les ombres tandis que le jeune écrivain, aveuglé par son amour et sa générosité naturelle, s'enfonce dans les ennuis a chaque mission ?
Série assez dense et violente, voire sadique (viols, inceste, tortures, cruauté même si tout est montré alors en ombres chinoises), cette série utilise une esthétique déviante pour présenter l'action, chaque décor est presqu'en négatif, les couleurs sont agressives, brûlantes ou cadavériques, tout est comme déformé au grand-angle, a part les personnages important, tout le monde se ressemble... Ici le but est de présenter un monde sale, perverti par le mal ihérent aux hommes et dont profitent aussi les youkai (ou mononoke, comme il vous plaira...), et dans lequel seul Momosuke semble représenter un espoir, car il est plus qu'humain, tandis que les 3 chasseurs semblent dépourvus d'émotions et machiavéliques... Chaque épisode se termine sur un coup de théatre, et les 13 épisodes passent vite, même si chacun laisse un sentiment amer (l'horreur allant crescendo d'histoire en histoire).
Une aproche fascinante pour une série sombre mais pleine de charme et de talent...
"Si tu persistes dans cette voie, tu nuiras aux autres. Mais si dévies de tes valeurs, tu sombreras dans la dépravation. Le mal et l'ambition séparpillent dans l'obscurité. Il ne reste que des rumeurs douteuses répandues par les villageois. La messe est dite."
Mata no Ji dit en fait (dans le sous-titre) "The deed is done" mais "l'action est accomplie" à mes yeux ne correspond pas à l'air solennel et dramatique de ses châtiments, de plus se présentant comme un moine, le terme de messe me semble parfaitement approprié
*fuda : bout de papier rectangulaire servant de sceau ou de talisman