Sally (./46) :
Le e a certainement été prononcé à un moment ou à un autre, oui, mais àmha comme une syllabe distincte (atermoihement, quoi), donc pas un trigramme.

Il me semble que c’est ça, mais ça demande vérification.
Il y a 4 ans (et demi, en fait), lors de mon étude approfondie des tengwar (cf.
./28), j’avais emprunté à une voisine de palier (Mélissa, pour ceux qui suivaient à l’époque mes pavés

) son
Précis de phonétique historique qui m’avait fait faire de grands progrès dans le domaine.
Je pense que je vais essayer de me le procurer, ce ne sera pas inutile

.
(D’ailleurs, ce n’est pas un hasard s’il y a coïncidence temporelle entre mon étude approfondie des tengwar et mon emprunt de ce Précis, mon but d’alors étant de constituer une série complète de tehtar pour figurer toutes les voyelles phonétiques du français vu la pauvreté des tehtar existant sous la plume de Tolkien

, squalyl était d’ailleurs au parfum à l’époque, il me semble).
Sally (./46) :
Ces e sont devenus muets en même temps que la plupart des e, je dirais ^^
À noter (si je me souviens bien du fameux Précis) que tous ces « e » aujourd’hui caducs en fin de mot proviennent de l’amuïssement de /ə/, le fameux « e central » un peu vague.
Quand, en versification, on doit prononcer tous ces e caducs (ah, le comptage de pieds, entre e caducs et diérèses, quelle galère !), ce sont donc des /ə/.
De même pour les e caducs en fin de mot qui sont prononcés dans l’accent chantant du Sud (oh peuchèreu, c’est uneu sardineu qui a bouché le port !) et qui sont, théoriquement, des /ə/.
On remarque d’ailleurs, pour les /ə/ qui sont restés (je, te, de, que, etc.), l’amuïssement occasionnel (des proclises, plus exactement) selon un rythme binaire dans la langue orale :
• base écrite : « j
e t
e l
e d
emande » (4 occurences successives de /ə/, la 5
e à la fin de « demande » étant déjà amuïe, sauf dans le Sud) ;
• proclise impaire : « j’te l’demande » ;
• proclise paire : « je t’le d’mande ».
Le /ø/ et le /œ/ ne sont, normalement, jamais amuïs (je sais, il ne faut jamais dire « jamais »

).
Enfin bref, tout ça pour dire que #jétalemascienceenphonétique#

…
Sally (./46) :
Bon sinon, non seulement je n'ai pas l'impression qu'il y a trois e/eu différents, mais par contre j'ai celle qu'il y a trois é/è différents : il y a le é complètement fermé, le è complètement ouvert, et le ai qui quand il n'est pas suivi d'une consonne (typiquement dans : j'ai) est intermédiaire. Petit sondage : dans « j'ai mangé » et dans « j'ai fait », est-ce que l'un des deux rime pour vous parfaitement, et lequel ?
Euh, non, pas chez moi en tout cas, « j’ai mangé » est pour moi une rime parfaite (un « bout de phrase monocorde », comme j’écrivais hier soir, mais je préfère ta version

).
Le
triangle vocalique non plus n’indique rien entre /e/ et /ɛ/.
Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a rien, hein, juste que les normalisateurs de l’API n’ont
a priori relevé aucune utilisation significative de cette voyelle intermédiaire (mais, à l’instar des normalisateurs de l’Unicode
(À vos marques. Prêts ? Trollez !), ceux de l’API ne sont pas infaillibles, cf. la dizaine de consonnes n’ayant aucun symbole API alors qu’elles sont significatives pour quelques langues données).
Sally (./48) :
Je disais donc : Ethaniel, pour être précis il y a dans la prononciation officielle de l'anglais ("received pronunciation") seulement 8 voyelles simples et courtes, ce qui est moins qu'en français et pas beaucoup plus que les 6 voyelles graphiques. […]Ensuite tu as les versions longues de a, è, e, i, o et ou, et c'est tout. Tout le reste c'est des diphtongues.
Certes certes, en regroupant voyelles courtes et longues (les tengwar différenciant les 2 par un support
(*)), c’est également ce nombre 8 que je trouve sur mon
lien déjà donné en ./28 si l’on se restreint à la « received pronunciation » (anglais britannique).
Mais on a un
corpus de 8 voyelles en anglais britannique et un autre
corpus de 8 voyelles en anglais australien, dont seules 5 sont communes avec celles de la variante britannique, ce qui mène déjà le compte à 11 (en
./13, j’avais parlé d’une « douzaine de voyelles », par regroupement des variantes britannique, américaine et australienne).
Si on considère que Tolkien s’est restreint aux voyelles d’une seule variante (pas forcément britannique : il est né en Afrique du Sud, si mes souvenirs sont bons), alors effectivement le système des 5 tehtar pourrait presque aller… s’il n’était pas aussi bijectif avec un système pré-existant hors de l’univers de la Terre du Milieu (c’est cette bijection improbable que je reproche principalement, comme pour les 26 lettres de l’alphabet Klingon ou Ancien (au moins je suis cohérent avec moi-même, c’est déjà ça

)).
(*) Et encore, ce système n’est pas parfait : pour faire consonne + voyelle courte (en quenya, ou voyelle courte + consonne en sindarin), il suffit de mettre le diacritique de la voyelle au-dessus du signe de la consonne, mais si on veut faire une voyelle longue, le recours au support de voyelle longue est obligatoire (un second diacritique pour marquer une voyelle longue aurait été beaucoup plus propre, ainsi que Tolkien l’a fait avec le tilde pour les voyelles nasales).
Sally (./56) :
(j'ai toujours le problème que c'est impossible de déterminer ce que tu fais naturellement quand tu te poses trop de questions...)
Ouais, pareil ^^"…