30

Folco (./29) :
pencil
Je dirais que c'est même la haute finance qui contrôle les états par le crédit. C'est pour ça que je parlais de perte d'autonomie financière depuis l'emprunt. L'emprunt existait avant (Moyen-Âge, Antiquité, Renaissance) au niveau étatique, mais n'était ni systématique ni permanent comme on le connait aujourd'hui. L'Europe a été créée à la demande des financiers sur la base des marchés, et aujourd'hui les lobbies décident de toute sa politique. Non seulement les puissances financières échappent aux états, mais encore elles les contrôlent.

(mylife : c'est entre autre pour ça que je ne vote pas, on vit un véritable jeu de dupes)

Je ne l'exprimerais pas tout à fait de la même façon mais je suis d'accord.

Cependant pour moi c'est l'état qui garde l'essence du pouvoir : le monopole de la force. Les pouvoirs de l'état n'ont été que librement délégués à d'autres entités, et ils pourraient très bien être repris si on le voulait bien.
Les droits inaliénables du troll :
1) le droit d'avoir raison
2) le droit d'être péremptoire
3) le droit de ne pas lire
4) le droit de ne pas répondre
5) le droit d'être de mauvaise foi
6) Autant pour moi / Faignant / Vivent Tintin et Milou

31

Hippopotame (./30) :
Les pouvoirs de l'état n'ont été que librement délégués à d'autres entités, et ils pourraient très bien être repris si on le voulait bien.

Voir Coston "Les financiers qui mènent le monde", "La Haute Banque et les Trusts", "L'Europe des banquiers". Ils sont derrière chaque guerre et révolution. Pas nécessairement (et même très rarement en fait) initiateurs, mais toujours positionner pour se sucrer sur les états dans ces moments-là.
Ils n'initient pas les conflits, car les profits sont dans l'ensemble moins importants qu'en période de paix.
Ils les guident pour établir au final une situation qui leur est favorable.

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Hippopotame (./30) :
Cependant pour moi c'est l'état qui garde l'essence du pouvoir : le monopole de la force. Les pouvoirs de l'état n'ont été que librement délégués à d'autres entités, et ils pourraient très bien être repris si on le voulait bien.

De moins en moins, surtout aux États-Unis.
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<Vertyos> un poil plus mais elle suce bien quand même la mienne ^^
<Sabrina`> tinkiete flan c juste qu'ils sont jaloux que je te trouve aussi appétissant

33

Hippopotame (./28) :
Quel filet régulateur?

Pacte de stabilité toussa (dont je suis le premier à reconnaître qu'il n'a plus lieu d'être et qu'il est totalement inadapté à une situation financière européenne vu le merdier qu'on s'est pris dans la tronche en 2008... oh, mais tiens, justement, la BCE demande à chaque pays de la zone euro de s'occuper de sa propre merde financière, toi qui voulais plus de souverainisme, voilà une bonne occasion de voir comment on va s'en sortir à moyen terme ; le plan d'austérité de la Grèce étant une décision nationale)...

Sinon, je reste bien perplexe face à ton discours : on ne change pas "comme ça" de monnaie d'un claquement de doigts, il y a tout une infrastructure à changer derrière, et ça a un coût que les entreprises répercutent. Sinon on n'aurait pas mis dix ans pour passer à l'euro, mais seulement un an.

34

Yoshi Noir (./33) :
oh, mais tiens, justement, la BCE demande à chaque pays de la zone euro de s'occuper de sa merde financière, toi qui voulais plus de souverainisme, voilà une bonne occasion de voir comment on va s'en sortir à moyen terme ; le plan d'austérité de la Grèce étant une décision nationale)...

Oui, mais sans donner les moyens d'agir cheeky
Concrètement, à part couper dans les dépenses publiques, quels sont les possibilités ?
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<Vertyos> un poil plus mais elle suce bien quand même la mienne ^^
<Sabrina`> tinkiete flan c juste qu'ils sont jaloux que je te trouve aussi appétissant

35

Sinon on n'aurait pas mis dix ans pour passer à l'euro, mais seulement un an.

Les dix ans ce n'était pas pour le changement d'infrastructure, mais pour suivre la politique de convergence.

Sinon, imprimer les pièces et billets, gérer la transition, c'est vrai que c'est lourd, mais ce n'est pas si long que ça. C'est grosso modo l'œuvre de Fabius, et ça n'a pas du prendre plus d'un an de préparation.
Pacte de stabilité toussa (dont je suis le premier à reconnaître qu'il n'a plus lieu d'être

Bon, ben alors?
oh, mais tiens, justement, la BCE demande à chaque pays de la zone euro de s'occuper de sa propre merde financière

Et bien je serai satisfait quand chacun pourra s'occuper de sa propre merde monétaire.
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Yoshi Noir (./33) :
Sinon, je reste bien perplexe face à ton discours : on ne change pas "comme ça" de monnaie d'un claquement de doigts, il y a tout une infrastructure à changer derrière, et ça a un coût que les entreprises répercutent. Sinon on n'aurait pas mis dix ans pour passer à l'euro, mais seulement un an.


Ca s'est fait à plusieurs reprises pendant et après la 2ème guerre mondiale (pour avoir des billets allemands en France, puis re-français mais avec une tête de $, puis français).
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37

si seulement l'Euro pouvait baisser un peu ... la il remonte a mort par rapport a la livre sad

il est loin le temps ou 1£=1.5€ et c'est bien dommage grin
Tekken Punch !!! beuh Love Hina déjà fini ... :'(
Japan-A-Radio
Vertyos@| les modos sont des enculés
Vertyos@| y'a des queues partout, un vrai bonheur'

38

bon, tout ca est bien joli, mais est-ce qu'il existe un plan un minimum credible pour sortir de l'euro? en particulier, la dette publique, et privee, on en fait quoi?

- on fait defaut?
- on convertit la dette en francs de maniere unilaterale et on fait defaut des la prochaine devaluation?

Faire defaut sur sa dette, c'est assez mechant. Quand l'argentine a rompu la parite avec le dollar, elle l'a appris a ses depens.
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I'm on a boat motherfucker, don't you ever forget

39

Il serait temps d'y réfléchir en effet.

Je me demande si les responsables européens, quand il voient toutes les turbulences, par exemple autour de la Grèce, ont tout plein de plans exotiques dans leurs tiroirs, ou s'ils s'interdisent toute simulation de situation catastrophe...
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J'ai vraiment du mal à comprendre les arguments souverainistes. Si l'Europe souffre, c'est plus par manque de politique budgétaire commune qu'autre chose. Il faudrait justement encore plus d'intégration. Toutes les théories économiques le démontrent, la politique monétaire et la politique budgétaire doivent être accordés, ce que l'on n'a plus aujourd'hui. Un gouvernement économique européen est aujourd'hui la seule solution, et sans doute la meilleure chose qui pourrait nous arriver.
stab me with your four inches of victimhood

41

Je suis d'accord qu'il ne peut y avoir de zone monétaire qui marche sans gouvernement économique commun.
Et comme il ne peut pas y avoir de gouvernement économique commun, il ne peut y avoir de zone monétaire viable.
Brandir le fantasme de l'unification consensuelle du continent, comme le PS l'a fait pendant 20 ans, c'est organiser l'impuissance du politique, puisqu'en pratique ça consiste à ne rien faire.

Vraiment le sarkozysme est au niveau du mitterrandisme : 20 à 30 ans de retard, même les socialismes (ou au moins une partie d'entre eux) ont fini par bouger sur ces questions..
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4) le droit de ne pas répondre
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Hippopotame (./41) :
Brandir le fantasme de l'unification consensuelle du continent,

Ça me fait penser à l'Europe de la Défense trilove
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<Vertyos> un poil plus mais elle suce bien quand même la mienne ^^
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Hippopotame (./41) :
Et comme il ne peut pas y avoir de gouvernement économique commun, il ne peut y avoir de zone monétaire viable.


C'est un peu facile de décréter qu'il est impossible d'avoir un gouvernement économique commun, du moins au niveau de la zone euro. A 12, les décisions sont autrement plus faciles à prendre, et surtout ce sont les pays les plus volontaristes, et ils n'ont pas les écarts de niveau de vie qu'on peut connaître avec d'autres membres. Ça ne sera sans doute pas simple, mais ça n'est pas plus impossible que 6 pays sortant d'une guerre terrible 10 ans auparavant qui ont décidé en 1956 d'avoir une gestion commune de certaines ressources.
Hippopotame (./41) :
Brandir le fantasme de l'unification consensuelle du continent, comme le PS l'a fait pendant 20 ans, c'est organiser l'impuissance du politique, puisqu'en pratique ça consiste à ne rien faire.


Sans doute certains pays sont trop réfractaires et devraient selon moi avoir le courage de leurs opinions et sortir de l'Europe. Mais la zone euro regroupe, elle, les pays les plus volontaristes, et je ne vois pas ce qui les empêcherait d'avoir un gouvernement économique commun, ce qui existe à l'état embryonnaire avec le conseil ecofin d'ailleurs.
Flanker (./42) :
Ça me fait penser à l'Europe de la Défense trilove.gif


Bof je ne vois pas trop de parallèle. Mais d'ailleurs c'est quand même malheureux qu'un traité rejeté en 1954 (à cause d'un PCF qui voulait s'assurer que l'Allemagne de l'Ouest n'ait pas la bombe atomique pour faciliter le travail de ses amis soviétiques) ait paralysé 50 ans de construction européenne dans ce domaine. Il y a bien eu la déclaration de Tony Blair à Saint Malo en 1998, mais tellement peu a été fait depuis !
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Bof je ne vois pas trop de parallèle. Mais d'ailleurs c'est quand même malheureux qu'un traité rejeté en 1954 (à cause d'un PCF qui voulait s'assurer que l'Allemagne de l'Ouest n'ait pas la bombe atomique pour faciliter le travail de ses amis soviétiques) ait paralysé 50 ans de construction européenne dans ce domaine.

C'est bien le signe que l'obstruction se situe à un niveau beaucoup plus profond qu'un petit accident parlementaire de rien du tout.
On a bien vu l'empressement pour adopter le traité de Lisbonne après l'échec du TCE. Si en 50 ans rien n'a été fait pour renouveler cette expérience d'Europe de la défense, c'est que personne n'en veut, c'est tout.

Il faut accepter qu'il existe des nations européennes différentes, qui ont des intérêts nationaux différents, et d'abord dans le domaine militaire : accepter la réalité telle qu'elle est.

Or, la première des alliances étant militaire, j'ai toujours eu du mal à comprendre comment des nations qui ne sont même pas capables d'être sur la même longueur d'onde à propos, mettons, de la guerre en Irak, peuvent se croire capables d'unions plus étroites.
iwannabeasushi (./43) :
C'est un peu facile de décréter qu'il est impossible d'avoir un gouvernement économique commun, du moins au niveau de la zone euro. A 12, les décisions sont autrement plus faciles à prendre, et surtout ce sont les pays les plus volontaristes, et ils n'ont pas les écarts de niveau de vie qu'on peut connaître avec d'autres membres. Ça ne sera sans doute pas simple, mais ça n'est pas plus impossible que 6 pays sortant d'une guerre terrible 10 ans auparavant qui ont décidé en 1956 d'avoir une gestion commune de certaines ressources.

Si c'était possible, ce serait fait. C'est le discours de tous les partis de gouvernement depuis Maastricht. En réalité c'est impossible parce que personne n'en veut et ce n'est qu'un slogan électoral, et les raisons qui font que personne n'en veut ne sont pas prêtes de changer dans le futur. Ou alors il faudrait expliquer soigneusement comment.

Puisqu'on a reparlé de 1954, il y a une erreur de point de vue qui traîne dans la vision que beaucoup ont de la construction européenne, et qui contribue à brouiller le débat. Une erreur de point de vue, plus précisément une erreur de temporalité : la convergence historique de l'après guerre s'est renversé.
Après la guerre, les pays européens se sont trouvés sur une trajectoire convergente : convergence de rythme démographique, économique, culturel, géopolitique. Mais depuis deux douzaines d'années la tendance s'est totalement renversée, et l'accélération de l'unification (avec la monnaie unique et compagnie) a été décidée complètement à contretemps. D'où le blocage, et même une situation de confusion ahurissante chez les partisans de l'unification.
Sans doute certains pays sont trop réfractaires et devraient selon moi avoir le courage de leurs opinions et sortir de l'Europe.

Mais ça c'est une vision utopiste qui ne s'applique pas aux états, voire même qui ne s'applique pas du tout.
L'UE est un cadre institutionnel où les états, ces monstres froids, viennent chercher la défense de leurs intérêts, il n'est pas du tout question d'opinion, de courage ou d'idéalisme européen.

L'UE est une machine sans le moindre gramme d'idéalisme. Oh, bien sûr, elle contient en son sein des groupes d'exaltés qui sont là pour soutenir mémétiquement la maison (notamment les députés, qui ne servent à rien), mais l'idéalisme européen n'a qu'une fonction de domination culturelle, c'est un outil pour l'UE, pas un constituant.
Mais la zone euro regroupe, elle, les pays les plus volontaristes, et je ne vois pas ce qui les empêcherait d'avoir un gouvernement économique commun, ce qui existe à l'état embryonnaire avec le conseil ecofin d'ailleurs.

Tout simplement qu'ils ne le veulent pas.
Tiens essaie voir d'imposer une politique économique française aux allemands. Ou vice versa.

D'autre part, de quelle politique économique parlons nous exactement? Si on veut une vraie politique industrielle, ce qui serait urgent après toutes ces années de désindustrialisation dans la joie, on aimerait au minimum une protection commerciale contre l'extérieur de l'Europe, et des aides de l'état. Toutes choses que l'UE interdira, justement.
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(Ah sinon n'oublions pas le rôle des gaullistes dans le rejet de la CED. Quand les gaullistes et les communistes sont du même avis, ils ont rarement tort. Ce qui est drôle c'est que deux ans plus tard Guy Mollet voulait abdiquer la souveraineté française et intégrer une Union franco-britannique ; les anglais ont refusé. Une époque où les élites ne croyaient plus en la France, comme aujourd'hui...)
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1) le droit d'avoir raison
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Hippopotame (./44) :
C'est bien le signe que l'obstruction se situe à un niveau beaucoup plus profond qu'un petit accident parlementaire de rien du tout.
On a bien vu l'empressement pour adopter le traité de Lisbonne après l'échec du TCE. Si en 50 ans rien n'a été fait pour renouveler cette expérience d'Europe de la défense, c'est que personne n'en veut, c'est tout.


Il existe aujourd'hui des corps européens. Les armées européennes cherchent à s'équiper de manière commune dans une certaine mesure. La France par exemple construit ses frégates avec l'Italie, etc. Ce n'est sans doute pas satisfaisant, mais à défaut de mieux.

Et je citais le discours de Saint Malo de Tony Blair qui avait relancé l'idée. On peut aussi penser au dernier livre blanc de la défense qui met l'accent sur la coopération européenne. Mais la vraie question, c'est la politique étrangère commune, cf le point suivant.
Hippopotame (./44) :
Il faut accepter qu'il existe des nations européennes différentes, qui ont des intérêts nationaux différents, et d'abord dans le domaine militaire : accepter la réalité telle qu'elle est.

Or, la première des alliances étant militaire, j'ai toujours eu du mal à comprendre comment des nations qui ne sont même pas capables d'être sur la même longueur d'onde à propos, mettons, de la guerre en Irak, peuvent se croire capables d'unions plus étroites.


Evidemment, la politique étrangère n'est pas une compétence communautaire. Reprocher à l'Europe son manque d'unité sur cette question n'a aucun sens. C'est comme si l'on demandait aux différentes régions de France de s'exprimer sur nos opérations extérieures... On aurait nécessairement des divergences.
Hippopotame (./44) :
Après la guerre, les pays européens se sont trouvés sur une trajectoire convergente : convergence de rythme démographique, économique, culturel, géopolitique. Mais depuis deux douzaines d'années la tendance s'est totalement renversée, et l'accélération de l'unification (avec la monnaie unique et compagnie) a été décidée complètement à contretemps. D'où le blocage, et même une situation de confusion ahurissante chez les partisans de l'unification.


L'hétérogénéité dans l'Europe est plus dûe aux élargissements qu'a une inversion de la tendance. D'ailleurs avec la mondialisation, tous les pays ont de toute façon tendance à converger. Mais j'admet qu'une union à 27 est difficilement gouvernable. Mais après la fin du rideau de fer (j'allais écrire la fin de l'histoire ! Fukuyama sort de ce corps !) l'intégration de l'Europe de l'Est était le seul choix. Aujourd'hui, même si je rêve d'une Europe fédérale, je dois bien dire que les chances sont faibles, mais je suis toujours convaincu qu'un système de coopérations renforcées donnerait d'excellents résultats. L'Eurozone en est un exemple, la monnaie unique nous a protégé lors de la guerre d'Irak d'une spéculation sur le franc, et nous a couvert pendant la crise. Alors tout n'est pas parfait, mais je vois bien plus d'avantages que d'inconvénients.

De toute façon, on est engagé dans une voie qui ne permet pas de retour, sauf à vouloir causer un effondrement instantané de la France si l'on est souverainiste... Plus d'intégration est la réponse à tous nos problèmes.
Hippopotame (./44) :
Mais ça c'est une vision utopiste qui ne s'applique pas aux états, voire même qui ne s'applique pas du tout.
L'UE est un cadre institutionnel où les états, ces monstres froids, viennent chercher la défense de leurs intérêts, il n'est pas du tout question d'opinion, de courage ou d'idéalisme européen.


Je ne te savais pas nihiliste. L'idéal européen c'est le dépassement de l'Etat nation. Les intérêts des Etats européens sont inextricablement mêlés, pour leur bénéfice commun. D'ailleurs l'Europe a su s'unir véritablement notamment à l'OMC, et la position européenne y est extrêmement forte. On peut tout à fait envisager de répliquer le même modèle dans d'autres instances le moment venu.
Hippopotame (./44) :
L'UE est une machine sans le moindre gramme d'idéalisme. Oh, bien sûr, elle contient en son sein des groupes d'exaltés qui sont là pour soutenir mémétiquement la maison (notamment les députés, qui ne servent à rien), mais l'idéalisme européen n'a qu'une fonction de domination culturelle, c'est un outil pour l'UE, pas un constituant.


L'idéalisme européen est tout à fait vivant. La vraie question qui se pose est celle de la solidarité. Question qui est d'actualité, comment expliquer au contribuable allemand qu'il va devoir payer pour les mensonges des grecs ? Cela dit c'est un cas particulier car la Grèce a vraiment trompé son monde. Mais ça marche aussi bien pour la solidarité entre la "vieille" et la "nouvelle" Europe. Dans les différents pays, on ne se pose pas trop ces questions, idéalement il devrait en être de même en Europe.

J'ai toutefois conscience qu'on est loin d'en être là, mais si on ne se donne pas d'idéal, on n'ira pas bien loin.
Hippopotame (./44) :
Tout simplement qu'ils ne le veulent pas.
Tiens essaie voir d'imposer une politique économique française aux allemands. Ou vice versa.


La France et l'Allemagne sont pourtant les deux pays d'Europe qui ont les plus fortes convergences, avec des populations vieillissantes, un chômage structurel fort, des Etats-providence et des poids démographiques qui se valent plus ou moins. On peut aussi citer un grand nombre de différences, mais je pense qu'il y a plus de choses nous rapprochent que de choses qui nous séparent. Si les gouvernements respectifs s'entendent, on pourra aller vers une convergence plus grande encore
Hippopotame (./44) :
D'autre part, de quelle politique économique parlons nous exactement? Si on veut une vraie politique industrielle, ce qui serait urgent après toutes ces années de désindustrialisation dans la joie, on aimerait au minimum une protection commerciale contre l'extérieur de l'Europe, et des aides de l'état. Toutes choses que l'UE interdira, justement.


L'UE l'interdira parce qu'elle est signataire de l'OMC, et ça va de même pour tous, même la Chine et les Etats-Unis, il n'y a qu'a voir le nombre de litiges commerciaux...

La réindustrialisation n'est qu'un mirage... Pour connaître extrêmement bien l'Asie et particulièrement la Chine, je ne vois aucune chance d'avoir des relocalisations, si ce n'est sur des marchés de niche haut de gamme...
Hippopotame (./45) :
(Ah sinon n'oublions pas le rôle des gaullistes dans le rejet de la CED. Quand les gaullistes et les communistes sont du même avis, ils ont rarement tort. Ce qui est drôle c'est que deux ans plus tard Guy Mollet voulait abdiquer la souveraineté française et intégrer une Union franco-britannique ; les anglais ont refusé. Une époque où les élites ne croyaient plus en la France, comme aujourd'hui...)


Les gaullistes avaient des problèmes avec l'OTAN plus qu'avec une défense européenne. Si la CED n'avait pas été prévue sous la tutelle de l'OTAN, ils l'auraient probablement voté. Tandis que le PCF trahissait purement et simplement la France pour rendre service au Komintern.
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47

iwannabeasushi (./46) :
la monnaie unique nous a protégé lors de la guerre d'Irak d'une spéculation sur le franc

gni? ca sort d'ou ca?
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I'm on a boat motherfucker, don't you ever forget

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Hippopotame (./45) :
(Ah sinon n'oublions pas le rôle des gaullistes dans le rejet de la CED. Quand les gaullistes et les communistes sont du même avis, ils ont rarement tort. Ce qui est drôle c'est que deux ans plus tard Guy Mollet voulait abdiquer la souveraineté française et intégrer une Union franco-britannique ; les anglais ont refusé. Une époque où les élites ne croyaient plus en la France, comme aujourd'hui...)

Intéressant, t'as des détails ? Quelque part, ça ressemble à la proposition anglaise de début juin 40, ça m'intéresse.

49

C'est pas la BBC qui a ressorti ça récemment (l'affaire du ralliement de la France à la couronne britannique) ?
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Mind the gap ?

50

damnvoid (./47) :
gni? ca sort d'ou ca?


Les attaques spéculatives n'ont rien de nouveau, et un grand pays peut facile en punir un plus petit en jouant sur sa monnaie. L'euro nous en protège justement, contrairement au france, et c'est un élément de l'indépendance politique européenne.
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iwannabeasushi (./46) :
Il existe aujourd'hui des corps européens.

À quoi servent-ils, à part faire joli dans les défilés ?
Les armées européennes cherchent à s'équiper de manière commune dans une certaine mesure. La France par exemple construit ses frégates avec l'Italie, etc. Ce n'est sans doute pas satisfaisant, mais à défaut de mieux.

La partie importante, c'est « dans une certaine mesure » grin
Sinon, c'est complètement faux... C'est toujours autant le bordel, pour la simple raison que chaque pays a des besoins foncièrement différents...
Et je citais le discours de Saint Malo de Tony Blair qui avait relancé l'idée. On peut aussi penser au dernier livre blanc de la défense qui met l'accent sur la coopération européenne. Mais la vraie question, c'est la politique étrangère commune, cf le point suivant.

Oui, avec pour seul but de faire des économies. La défense britannique est dans un état lamentable, il y a de forte chance qu'ils abandonnent leur composante nucléaire, ils font l'impasse sur la Royal Navy (!!!), leur armée de l'air n'est guère mieux... Ils claquent tout leur pognon dans l'Afghanistan, et ils s'en mordent les doigts.
La plupart des pays s'en foutent royalement de l'indépendance européenne, le Royaume-Uni au premier plan... Ce n'est pas pour rien qu'ils ont accepté le F-35 (tout comme les Pays-Bas — mais peut-être plus pour longtemps happy —, l'Italie, l'Espagne, ... ), alors que tout le monde sait que le but du JSF est de détruire l'industrie aéronautique militaire européenne.
Evidemment, la politique étrangère n'est pas une compétence communautaire. Reprocher à l'Europe son manque d'unité sur cette question n'a aucun sens. C'est comme si l'on demandait aux différentes régions de France de s'exprimer sur nos opérations extérieures... On aurait nécessairement des divergences.

Pourtant, c'est la politique étrangère qui va définir la défense... Donc on ne peut pas avoir d'armée européenne ^^
De toute façon, on est engagé dans une voie qui ne permet pas de retour, sauf à vouloir causer un effondrement instantané de la France si l'on est souverainiste... Plus d'intégration est la réponse à tous nos problèmes.

J'ai bien l'impression que c'est de plus en plus le seul argument valable : on ne peut plus faire machine arrière, même si on reconnaît la politique monétaire unique comme une grosse connerie tritop
Je ne te savais pas nihiliste. L'idéal européen c'est le dépassement de l'Etat nation. Les intérêts des Etats européens sont inextricablement mêlés, pour leur bénéfice commun. D'ailleurs l'Europe a su s'unir véritablement notamment à l'OMC, et la position européenne y est extrêmement forte. On peut tout à fait envisager de répliquer le même modèle dans d'autres instances le moment venu.

La position européenne à l'OMC extrêmement forte ? En quoi ? Pourquoi on se laisse pourrir notre industrie, alors ?
L'UE l'interdira parce qu'elle est signataire de l'OMC, et ça va de même pour tous, même la Chine et les Etats-Unis, il n'y a qu'a voir le nombre de litiges commerciaux...
La réindustrialisation n'est qu'un mirage... Pour connaître extrêmement bien l'Asie et particulièrement la Chine, je ne vois aucune chance d'avoir des relocalisations, si ce n'est sur des marchés de niche haut de gamme...

C'est quand même super de se laisser pourrir son industrie volontairement sad C'est tout de même absurde de s'imposer des règles qui nous forcent à perdre, alors qu'en face ils ne les respectent pas forcément...
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<Vertyos> un poil plus mais elle suce bien quand même la mienne ^^
<Sabrina`> tinkiete flan c juste qu'ils sont jaloux que je te trouve aussi appétissant

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Flanker (./51) :
La partie importante, c'est « dans une certaine mesure » biggrin.gif
Sinon, c'est complètement faux... C'est toujours autant le bordel, pour la simple raison que chaque pays a des besoins foncièrement différents...


C'est n'est pas complètement faux, puisque tu reconnais toi même que c'est vrai « dans une certaine mesure »... Tu vois le verre à moitié vide quand je le vois à moitié plein.

Oui, les armées ont des cahiers des charges différents, le porte avion franco-anglais qui n'existera pas en est un bon exemple. Mais dans d'autres domaines, il y a des programmes d'équipement commun (les frégates franco-italiennes, les radios compatibles inter armées, etc). Ce sont des petits pas, mais ça va dans le sens d'une convergence.

Enfin un autre avantage d'une armée commune est l'impossibilité d'une guerre entre européens.
Flanker (./51) :
La plupart des pays s'en foutent royalement de l'indépendance européenne, le Royaume-Uni au premier plan... Ce n'est pas pour rien qu'ils ont accepté le F-35 (tout comme les Pays-Bas — mais peut-être plus pour longtemps smile2.gif —, l'Italie, l'Espagne, ... ), alors que tout le monde sait que le but du JSF est de détruire l'industrie aéronautique militaire européenne.


Le Royaume-Uni est un cas à part. Le problème des grandes commandes militaires est qu'elles ont une dimension politique, il n'y a qu'a voir le Rafale au Brésil. De même, quand la Pologne achète des avions de guerre américains, c'est pour leur montrer qu'elle reste leur allié (et accessoirement que l'Europe de l'Est se méfie encore de l'Ouest qui les a laché face à Hitler + peur de la menace russe). Bref il y a plein de facteurs qui entrent en compte.

Comme je l'ai dit à plusieurs reprises, à 27, mon idéal n'est sans doute plus qu'un doux rêve, mais le sens de l'histoire va vers plus d'unification, sans quoi les Etats européens perdront toute pertinence sur la scène internationale. Quelques pays leaders lancent de toute façon de plus en plus de programmes communs, et ca ne peut que s'accélerer.
Flanker (./51) :
Pourtant, c'est la politique étrangère qui va définir la défense... Donc on ne peut pas avoir d'armée européenne ^^


Encore une affirmation sans fondement. On pourra avoir une politique étrangère commune le jour où on l'aura décidé (et je veux bien l'admettre, sûrement pas à 27). Il suffira que la compétence de politique étrangère soit portée au niveau communautaire. Et on peut très bien envisager une coopération renforcée dans ce domaine dans un premier temps avec les pays les plus intégrationnistes.
Flanker (./51) :
J'ai bien l'impression que c'est de plus en plus le seul argument valable : on ne peut plus faire machine arrière, même si on reconnaît la politique monétaire unique comme une grosse connerie tritop.gif


Non, l'argument est que faire marche arrière ne serait pas une solution. Mais la politique monétaire unique n'est pas une connerie. Ce qui en est une c'est l'absence de politique budgétaire commune !
Flanker (./51) :
La position européenne à l'OMC extrêmement forte ? En quoi ? Pourquoi on se laisse pourrir notre industrie, alors ?


L'OMC est une création occidentale visant à établir des règles mondiales en matière de commerce, et accessoirement à favoriser le libre échange. C'est simplement l'application de la théorie des avantages comparatifs... Ce dont nous bénéficions en achetant certains produits à bas prix. Il y a bien sûr un revers à la médaille, mais c'est un choix qui a été fait. Et encore une fois, la réindustrialisation est un mirage. L'Allemagne l'a d'ailleurs bien compris en s'étant spécialisée sur le haut de gamme et les marchés de niche. Si tu veux que la France rivalise avec les pays en développement, prépare toi à supprimer le SMIC, le RMI, la sécu et tout ce qui constitue l'Etat providence !
Flanker (./51) :
C'est quand même super de se laisser pourrir son industrie volontairement frown.gif C'est tout de même absurde de s'imposer des règles qui nous forcent à perdre, alors qu'en face ils ne les respectent pas forcément...


Ces règles ne nous forcent pas à perdre. Elles s'appliquent à tous les membres indifféremment. De même lorsque la France veut exporter ses Airbus ou autre, on est bien content que l'OMC empêche les Etats Unis de trop subventionner Boeing. C'est la même chose avec la "guerre de la banane" pour prendre un exemple français. Si tu crois qu'une situation sans règles, un far west commercial mondial, serait la panacée, tu fais fausse route.
stab me with your four inches of victimhood

53

iwannabeasushi (./50) :
damnvoid (./47) :
gni? ca sort d'ou ca?


Les attaques spéculatives n'ont rien de nouveau, et un grand pays peut facile en punir un plus petit en jouant sur sa monnaie. L'euro nous en protège justement, contrairement au france, et c'est un élément de l'indépendance politique européenne.

gni?????? mais ca sort d'ou ces operations de speculation quand un etat n'est pas d'accord avec un autre? t'as un exemple?
et puis je veux dire, l'operation de "punition" la plus mechante qu'on ait eu a l'epoque, c'est que le restaurant du congres americain a renomme les frites en freedom fries, et que des illumines ont recommande le boycott du camembert. brrr, ca fait peur
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I'm on a boat motherfucker, don't you ever forget

54

Parce qu'en 2002, l'€ entrait en vigueur dans une douzaine de pays, dont l'Espagne, qui elle a accepté de participer à la guerre en Irak. Attaquer l'€ aurait donc été d'une grande ingratitude envers cet allié...

Sinon les arguments du faveur du retour au franc, ils sont où ? Parce qu'à part "C'est possible" et "Yakafokon", ça vole pas loin...

55

mais ce que je demande c'est en pratique, qu'est-ce qui te fait penser qu'il y aurait eu speculation sur le franc?

on dirait cette vieille blague du fou qui se balade avec un entonnoir sur la tete parce que ca fait fuir les lions (mais pourquoi fais tu ca lui demande-t-on? t'as vu un lion aux alentours? et lui de repondre: c'est bien la preuve que ca marche)
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I'm on a boat motherfucker, don't you ever forget

56

iwannabeasushi (./46) :
Evidemment, la politique étrangère n'est pas une compétence communautaire. Reprocher à l'Europe son manque d'unité sur cette question n'a aucun sens.

Mais je ne reproche rien du tout, je constate c'est tout.
C'est comme si l'on demandait aux différentes régions de France de s'exprimer sur nos opérations extérieures... On aurait nécessairement des divergences.

D'une part, je ne le pense pas.

D'autre part, l'Europe n'est pas aux états nations ce que la France est aux régions.
Le siège de l'identité et du pouvoir se trouve dans les nations, et il restera encore là au moins quelques générations.

Si on va au fond des choses, le pouvoir européen est une illusion. Il n'existe que par la volonté de Paris et Berlin de croire qu'il existe, et l'on peut lire les institutions européennes comme un mécanisme calculé par les élites nationales pour court-circuiter le jeu démocratique. Mais si un jour les grandes capitales européennes décident de ne plus croire au pouvoir européen, celui ci s'évaporera comme s'il n'avait jamais existé.

Il n'en est pas de même des rapport entre les régions et la nation. La nation, concrétion géographique, historique, juridique, culturelle, s'ancre dans l'épaisseur des siècles et est la seule incarnation du pouvoir. C'est pourquoi il ne peut pas y avoir de politique étrangère faite par les régions, ou par l'Europe.

En fait toutes ces choses étaient bien comprises, de façon intuitive et évidente, par les fondateurs de la démocratie. Un démocrate du XIXème siècle aurait trouvé parfaitement absurde l'idée de séparer démocratie, politique et nation comme tente de le faire l'européisme. Cette expérience n'a été rendue possible que par la crise de la démocratie (nous ne savons même plus ce que c'est).
L'hétérogénéité dans l'Europe est plus dûe aux élargissements qu'a une inversion de la tendance.

L'élargissement n'a rien arrangé, bien sûr, mais même (et surtout - car c'est lui qui compte) le noyau dur de l'Europe diverge complètement.

Démographiquement, économiquement, c'est évident. Après la guerre tout la monde a connu le baby boom. Tout le monde a connu une période de forte croissance, la normalisation de la démocratie parlementaire et du capitalisme.

Aujourd'hui l'Allemagne ou l'Italie vivent un krach démographique très inquiétant, alors que la natalité française reste vigoureuse, avec même un mini baby boom au passage de l'an 2000.

L'Allemagne est l'une des plus puissantes nations industrielles et exportatrices du monde, la France est fortement importatrice.

Tous ces faits, et bien d'autres, correspondent à des différences de mentalité, des différences sociologiques qui vont en s'accentuant.
D'ailleurs avec la mondialisation, tous les pays ont de toute façon tendance à converger.

Je pense que c'est exactement l'inverse.

Dans une économie fermée (mais non autarcique, et capitaliste bien sûr), chaque pays doit prendre garde à équilibrer à peu près sa balance commerciale, et à couvrir à peu près toutes les branches essentielles de la production. On voit donc s'épanouir des modèles de production relativement semblables : keynésiens, raisonnablement industrialisés et à grosso modo autosuffisants. C'est l'univers des 30 glorieuses.

Mais en économie ouverte et complètement dérégulée, les différents tempérament nationaux peuvent s'épanouir sans contrainte, apparaissent ainsi des économies nationales radicalement différentes et déséquilibrées de façon ridicule :
- L'économie américaine (plus généralement anglo-saxonne), pour qui le but théorique de l'entreprise est le profit, et qui privilégie le consommateur, sacrifie complètement son industrie, au profit de la dette et de l'importation de masse, et d'un modèle basé sur la domesticité et l'arnaque financière.
- Les économies allemande ou japonaise, pour qui le but théorique de l'entreprise est la conquête de parts de marché, et qui privilégient le producteur, sont les plus puissantes industries exportatrices du monde, et développent un modèle basé sur la discipline et le masochisme économique et social.
- Des économies émergentes comme la Chine subissent un développement complètement déformé par l'ampleur démesurée du commerce extérieur, qui empêche le développement de la consommation intérieure et perpétue donc la dictature.

Jamais de telles hétérogénéités n'auraient pu se développer sans mondialisation.
Mais j'admet qu'une union à 27 est difficilement gouvernable.
mais je suis toujours convaincu qu'un système de coopérations renforcées donnerait d'excellents résultats.

Bon, là au moins on est complètement d'accord. C'est d'ailleurs l'agenda de la plupart des souverainistes.

Le TCE (donc le traité de Lisbonne) pose d'ailleurs des contraintes et des interdits (notamment au nom de la concurrence) qui rendent ces coopérations renforcées peu praticables. Il est impossible de monter dans l'Europe d'aujourd'hui des projets industriels avec des partenariats public-privé, donc il est interdit de faire quoi que ce soit d'intéressant (Le Cern, l'Airbus, Ariane seraient impossibles aujourd'hui).

la monnaie unique nous a protégé lors de la guerre d'Irak d'une spéculation sur le franc,

Ça c'est tout à fait saugrenu, comme l'a fait remarquer moumou.

Et c'est une vision complètement déformé des états unis et de leur pouvoir.

Ils n'ont pas de pouvoir de rétorsion, c'est tout (à part vider dans l'évier un litre de pinard à la télé).
et nous a couvert pendant la crise.

La faiblesse de l'architecture de l'euro a contribué aux déséquilibres monétaires et financiers du monde et a été une des causes de la crise (certes pas la principale).
De toute façon, on est engagé dans une voie qui ne permet pas de retour, sauf à vouloir causer un effondrement instantané de la France si l'on est souverainiste... Plus d'intégration est la réponse à tous nos problèmes.

Et comme l'intégration n'est pas possible, ça revient à l'abdication du politique, à la situation d'anomie que nous connaissons depuis bien des années.

L'Union Européenne, c'est la ruse inconsciente d'une classe politique fatiguée pour endormir une action gouvernementale désormais perçue trop lourde, et la remplacer par du people et des bons sentiments.

Il est bien entendu faux qu'il n'y a rien en dehors de l'Europe, ou même rien en dehors de l'étroite version de l'Europe qu'on nous impose. La politique est infinie.
Hippopotame (./44) :
Je ne te savais pas nihiliste.

réaliste.
L'idéal européen c'est le dépassement de l'Etat nation.

Comme le communisme, qui est d'ailleurs l'idéologie dont l'européisme se rapproche le plus.

La fin de l'état nation, c'est la fin de la démocratie, la fin de la chose publique, la fin du plus grand progrès politique depuis des siècles.

Mais ça n'arrivera pas, parce qu'à l'échelle mondiale est en train de se produire un nouveau printemps des nations, et les pays qui montent vous balaieront si vous continuez dans votre erreur.
D'ailleurs l'Europe a su s'unir véritablement notamment à l'OMC, et la position européenne y est extrêmement forte.

Tout à fait.
Maintenant, si on veut vraiment construire psychologiquement autant que concrètement une identité européenne, nous pouvons utiliser cette force pour imposer un protectionnisme européen, au lieu de rester dans une optique libre échangiste nihiliste.
On peut tout à fait envisager de répliquer le même modèle dans d'autres instances le moment venu.

C'est déjà le cas dans l'OTAN, on l'a vu au moment de la crise irakienne : l'organisation n'a plus obéi au doigt et à l'œil aux états unis, et le front de la paix a même empêché les américains d'utiliser les bases turques, à leur grand dam.

Ce qui illustre d'une part, comme je le disais plus haut, l'incapacité américaine. Il ne faut pas surestimer leur puissance. D'autre part, la puissance potentielle de l'Europe, qui ne peut se construire, psychologiquement comme concrètement, que par une opposition aux États-Unis.
L'idéalisme européen est tout à fait vivant.

Il existe dans des microcosmes déconnectés de la société réelle (parti socialiste, divers cénacles européens, journalistiques ou médiatiques), et instrumentalisés par les institutions européennes.
La vraie question qui se pose est celle de la solidarité. Question qui est d'actualité, comment expliquer au contribuable allemand qu'il va devoir payer pour les mensonges des grecs ? Cela dit c'est un cas particulier car la Grèce a vraiment trompé son monde. Mais ça marche aussi bien pour la solidarité entre la "vieille" et la "nouvelle" Europe. Dans les différents pays, on ne se pose pas trop ces questions, idéalement il devrait en être de même en Europe.

Il n'en est pas de même, parce qu'il n'y a pas de sentiment d'identité.
pour un allemand, un grec est un étranger, et il a raison de penser ainsi.

L'erreur est de croire que la politique (et même la politique des vœux pieux) est capable de faire ou défaire les grandes identités nationales, sur des temps de l'ordre de la décennie. C'est du délire. Ces identités vivent à l'échelle des siècles, et elles échappent au politique, en fait ce sont elles qui influencent le politique et non l'inverse.
mais si on ne se donne pas d'idéal, on n'ira pas bien loin.

L'idéal est mort, probablement à la fin des années 90, et probablement à jamais (sauf chez une poignée de l'élite, qui souffre de fausse conscience).

Je me souvient, quand j'étais à l'école primaire, on devait subir de la propagande européenne. C'était la grande époque Mitterrand, c'est bien loin maintenant.
L'UE l'interdira parce qu'elle est signataire de l'OMC, et ça va de même pour tous, même la Chine et les Etats-Unis, il n'y a qu'a voir le nombre de litiges commerciaux...

Et bien, voilà un objectif pour que l'UE existe : utiliser son poids à l'OMC pour changer les règles du jeu, quitte à mettre complètement les pieds dans le plat. Quand la première région économique du monde parle unie, on écoute.

Ce serait une façon exaltante et positive de construire l'Europe !
La réindustrialisation n'est qu'un mirage... Pour connaître extrêmement bien l'Asie et particulièrement la Chine, je ne vois aucune chance d'avoir des relocalisations, si ce n'est sur des marchés de niche haut de gamme...

Effectivement, si on reste dans un régime libre échangiste. C'est pourquoi le retour au protectionnisme est indispensable.
Les gaullistes avaient des problèmes avec l'OTAN plus qu'avec une défense européenne. Si la CED n'avait pas été prévue sous la tutelle de l'OTAN, ils l'auraient probablement voté. Tandis que le PCF trahissait purement et simplement la France pour rendre service au Komintern.

Tututut.
Les traitres à la France sont ceux qui veulent supprimer la souveraineté française et désarmer leur pays. Donc pas les communistes, en l'occurrence.


(plein de cross)
Les droits inaliénables du troll :
1) le droit d'avoir raison
2) le droit d'être péremptoire
3) le droit de ne pas lire
4) le droit de ne pas répondre
5) le droit d'être de mauvaise foi
6) Autant pour moi / Faignant / Vivent Tintin et Milou

57

Hippopotame (./56) :
D'autre part, l'Europe n'est pas aux états nations ce que la France est aux régions.
Le siège de l'identité et du pouvoir se trouve dans les nations, et il restera encore là au moins quelques générations.


Le siège du pouvoir est là où l'on a décidé qu'il était... Pour ma part je trouve qu'il y a un plus grand pas dans le transfert de la souveraineté du corps du roi vers le peuple que dans le transfert d'une assemblée nationale à une assemblée européenne.
Hippopotame (./56) :
Il n'en est pas de même des rapport entre les régions et la nation. La nation, concrétion géographique, historique, juridique, culturelle, s'ancre dans l'épaisseur des siècles et est la seule incarnation du pouvoir. C'est pourquoi il ne peut pas y avoir de politique étrangère faite par les régions, ou par l'Europe.


Alors la nation, c'est la fin de l'Histoire pour toi ?
Hippopotame (./56) :
Démographiquement, économiquement, c'est évident. Après la guerre tout la monde a connu le baby boom. Tout le monde a connu une période de forte croissance, la normalisation de la démocratie parlementaire et du capitalisme.

Aujourd'hui l'Allemagne ou l'Italie vivent un krach démographique très inquiétant, alors que la natalité française reste vigoureuse, avec même un mini baby boom au passage de l'an 2000.

L'Allemagne est l'une des plus puissantes nations industrielles et exportatrices du monde, la France est fortement importatrice.

Tous ces faits, et bien d'autres, correspondent à des différences de mentalité, des différences sociologiques qui vont en s'accentuant.


La natalité française est artificiellement gonflé par l'immigration : http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?ref_id=NATCCI02204&reg_id=0. La constitution de l'immigration en France favorise cette hausse puisque les immigrés viennent majoritairement de pays musulmans (1 enfant supplémentaire par femmes en moyenne !).

Cela n'empêche que l'on peut superposer les pyramides des âges françaises, italiennes et allemandes et s'aperçevoir qu'elles coïncident très fortement.

Ensuite les questions de tissu industriel ne prouvent rien d'irréconciliable. Comme entre la Bretagne et l'Ile-de-France on a des différences économiques, on en a entre pays européens. Ce qui est significatif en revanche est le PIB moyen par tête et l'IDH qui eux montrent l'homogénéité.
Hippopotame (./56) :
Dans une économie fermée (mais non autarcique, et capitaliste bien sûr), chaque pays doit prendre garde à équilibrer à peu près sa balance commerciale, et à couvrir à peu près toutes les branches essentielles de la production. On voit donc s'épanouir des modèles de production relativement semblables : keynésiens, raisonnablement industrialisés et à grosso modo autosuffisants. C'est l'univers des 30 glorieuses.


J'en parlais avant, c'est la théorie des avantages comparatif de Ricardo qui veut le libre échange, et la spécialisation des pays, ce qui justifie d'ailleurs les différences entre la France et l'Allemagne à ce niveau. L'autosuffisance n'est pas optimale.
Hippopotame (./56) :
Mais en économie ouverte et complètement dérégulée, les différents tempérament nationaux peuvent s'épanouir sans contrainte, apparaissent ainsi des économies nationales radicalement différentes et déséquilibrées de façon ridicule :
- L'économie américaine (plus généralement anglo-saxonne), pour qui le but théorique de l'entreprise est le profit, et qui privilégie le consommateur, sacrifie complètement son industrie, au profit de la dette et de l'importation de masse, et d'un modèle basé sur la domesticité et l'arnaque financière.
- Les économies allemande ou japonaise, pour qui le but théorique de l'entreprise est la conquête de parts de marché, et qui privilégient le producteur, sont les plus puissantes industries exportatrices du monde, et développent un modèle basé sur la discipline et le masochisme économique et social.
- Des économies émergentes comme la Chine subissent un développement complètement déformé par l'ampleur démesurée du commerce extérieur, qui empêche le développement de la consommation intérieure et perpétue donc la dictature.

Jamais de telles hétérogénéités n'auraient pu se développer sans mondialisation.


Pour un optimum de Pareto mondial, une économie ouverte est une condition essentielle. La mondialisation n'est que le corollaire de la spécialisation des pays (j'en reviens aux bases, cf Ricardo). Toute entrave conduit à un optimum de second rang dans le meilleur des cas.

J'admet toutefois que cela n'est que de la théorie économique pure, mais elle n'en est pas fausse pour autant, et la mondialisation l'a prouvé (augmentation du PIB mondial).
Hippopotame (./56) :
Le TCE (donc le traité de Lisbonne) pose d'ailleurs des contraintes et des interdits (notamment au nom de la concurrence) qui rendent ces coopérations renforcées peu praticables. Il est impossible de monter dans l'Europe d'aujourd'hui des projets industriels avec des partenariats public-privé, donc il est interdit de faire quoi que ce soit d'intéressant (Le Cern, l'Airbus, Ariane seraient impossibles aujourd'hui).


Je te rejoins sur le fait que les coopérations renforcées devraient être facilitées.
Hippopotame (./56) :
La faiblesse de l'architecture de l'euro a contribué aux déséquilibres monétaires et financiers du monde et a été une des causes de la crise (certes pas la principale).


Forces et faiblesses hein, après on choisit de présenter le côté qui arrange nos thèses.
Hippopotame (./56) :
Et comme l'intégration n'est pas possible, ça revient à l'abdication du politique, à la situation d'anomie que nous connaissons depuis bien des années.

L'Union Européenne, c'est la ruse inconsciente d'une classe politique fatiguée pour endormir une action gouvernementale désormais perçue trop lourde, et la remplacer par du people et des bons sentiments.

Il est bien entendu faux qu'il n'y a rien en dehors de l'Europe, ou même rien en dehors de l'étroite version de l'Europe qu'on nous impose. La politique est infinie.


C'est vrai qu'il y a une insuffisance d'Europe politique et surtout une apparente absence de choix. Mais la faute en revient aux Etats qui maintiennent la supériorité du Conseil sur la commission et le parlement. Mais ce que tu dis reviens à jeter le bébé avec l'eau du bain.
Hippopotame (./56) :
Comme le communisme, qui est d'ailleurs l'idéologie dont l'européisme se rapproche le plus.

La fin de l'état nation, c'est la fin de la démocratie, la fin de la chose publique, la fin du plus grand progrès politique depuis des siècles.

Mais ça n'arrivera pas, parce qu'à l'échelle mondiale est en train de se produire un nouveau printemps des nations, et les pays qui montent vous balaieront si vous continuez dans votre erreur.


Alors là je ne comprends pas le parallèle que tu fais, où alors c'est une accusation de cosmopolitisme ?
Quant à la fin de l'Etat-nation, je t'encourage à (re)lire Fukuyama.
Hippopotame (./56) :
Maintenant, si on veut vraiment construire psychologiquement autant que concrètement une identité européenne, nous pouvons utiliser cette force pour imposer un protectionnisme européen, au lieu de rester dans une optique libre échangiste nihiliste.


Je suis à titre personnel partisan d'une préférence communautaire, mais il faut que cela soit cohérent avec les valeurs prônées. Enfin, le libre échangisme nous a tous profité, qui n'est pas content de payer moins cher ses biens parce qu'ils ont été produit dans des conditions plus avantageuses d'un point de vu économique. On ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre.
Hippopotame (./56) :
Il n'en est pas de même, parce qu'il n'y a pas de sentiment d'identité.
pour un allemand, un grec est un étranger, et il a raison de penser ainsi.


Il n'a ni raison ni tord. Le sentiment d'appartenance européenne existe malgré tout, sans doute à des degrés divers. J'ai conscience en moi d'appartenir à une civilisation européenne, dont l'Union européenne est la concrétisation la plus poussée malgré ses défauts. Et je me sens 100x plus proche d'un grec que d'un marocain.

La question de l'identité est liée à la question de la solidarité. Une fois que l'on a pris conscience que nos destins sont inextricablement liés, on se rend compte qu'aider la Grèce est avant tout dans notre intérêt (pour rester dans l'actualité). Je rappelle qu'il y a 20 ans, l'Espagne était l'un des pays les plus pauvre d'Europe et sortait de 50 ans de dictature fasciste. Ce sont les fonds structurels européens qui ont permis le développement espagnol (ainsi qu'Irlandais). Je vois mal en quoi la France y aurait perdu.
Hippopotame (./56) :
L'erreur est de croire que la politique (et même la politique des vÅ“ux pieux) est capable de faire ou défaire les grandes identités nationales, sur des temps de l'ordre de la décennie. C'est du délire. Ces identités vivent à l'échelle des siècles, et elles échappent au politique, en fait ce sont elles qui influencent le politique et non l'inverse.


Pourtant la France de l'Ancien Régime était faites de provinces et d'identités diverses. On ne le dira jamais assez, mais le véritable acte fondateur de la France est l'ordonnance de Villers-Coterêt signé par François 1er qui imposait le français comme langue unique. C'est un acte éminemment politique, et qui a durablement fondé la nation.
Hippopotame (./56) :
L'idéal est mort, probablement à la fin des années 90, et probablement à jamais (sauf chez une poignée de l'élite, qui souffre de fausse conscience).

Je me souvient, quand j'étais à l'école primaire, on devait subir de la propagande européenne. C'était la grande époque Mitterrand, c'est bien loin maintenant.


Un certain idéal est peut être mort, mais pas l'idée européenne. D'ailleurs les souverainistes sont souvent ceux qui parlent le plus de culture européenne...
Hippopotame (./56) :
Et bien, voilà un objectif pour que l'UE existe : utiliser son poids à l'OMC pour changer les règles du jeu, quitte à mettre complètement les pieds dans le plat. Quand la première région économique du monde parle unie, on écoute.

Ce serait une façon exaltante et positive de construire l'Europe !


Je suis absolument d'accord là dessus, mais justement, je ne m'explique pas tes critiques contre la construction européenne qui nous a pourtant apporté tant de succès.
Hippopotame (./56) :
Effectivement, si on reste dans un régime libre échangiste. C'est pourquoi le retour au protectionnisme est indispensable.


Le protectionnisme est une arme à double tranchant. Dans ce cas là tu verras surgir des protectionnismes anti-européens et tout le monde y perdra. Que le commerce mondial s'effondre, et les pays européens en seront les premières victimes.
Hippopotame (./56) :
Tututut.
Les traitres à la France sont ceux qui veulent supprimer la souveraineté française et désarmer leur pays. Donc pas les communistes, en l'occurrence.


C'est vrai que l'allégeance passée au Komintern est une grande preuve de patriotisme.

Enfin tu parles de supprimer la souveraineté, mais personne n'a évoqué cela. Tout au plus il y aura un transfert de compétence...
stab me with your four inches of victimhood

58

iwannabeasushi (./57) :
qui n'est pas content de payer moins cher ses biens parce qu'ils ont été produit dans des conditions plus avantageuses d'un point de vu économique
moi. Je ne saute pas de joie quand je paye mes vêtements moins cher que ma bouffe parce qu'ils ont été fabriqués par des enfants chinois payés au lance-pierres, désolé.
iwannabeasushi (./57) :
On ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre.
Mais si on pouvait avoir le choix entre les deux ça serait bien oui (perso je préfère le beurre...)
iwannabeasushi (./57) :
Et je me sens 100x plus proche d'un grec que d'un marocain.
Hum... un marocain typique parle ma langue, un grec, non... au-delà de ça ils sont tous les deux très différents. Je pense que je me sentirai plus proche du marocain avec une probabilité supérieure à 1/2 (même à 3/4).
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« Le bonheur, c'est une carte de bibliothèque ! » — The gostak distims the doshes.
Membrane fondatrice de la confrérie des artistes flous.
L'univers est-il un dodécaèdre de Poincaré ?
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59

Sally (./58) :
moi. Je ne saute pas de joie quand je paye mes vêtements moins cher que ma bouffe parce qu'ils ont été fabriqués par des enfants chinois payés au lance-pierres, désolé.


Oh, comme ça dégouline de bons sentiments. C'est mignon.
Sally (./58) :
Mais si on pouvait avoir le choix entre les deux ça serait bien oui.gif (perso je préfère le beurre...)


Mais on a le choix entre les 2, et le consommateur français (et européen) a fait son choix ! On a des des tas d'exemples de sociétés qui ont choisi de continuer à produire en France et qui se sont plantés... Seules les productions à haute valeur ajoutée ont de l'avenir chez nous, malheureusement ou pas.
Sally (./58) :
Hum... un marocain typique parle ma langue, un grec, non... au-delà de ça ils sont tous les deux très différents. Je pense que je me sentirai plus proche du marocain avec une probabilité supérieure à 1/2 (même à 3/4).


Et tu te sens aussi sûrement plus proche d'un patriarche mahorais polygame. Après tout, on est dans le même pays...
stab me with your four inches of victimhood

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iwannabeasushi (./59) :
Mais on a le choix entre les 2, et le consommateur français (et européen) a fait son choix !
Je parlais évidemment d'un choix politique raisonné. « Le consommateur » n'est pas une entité politique. Je suppose que tu es au courant que faute de décision collective coercitive les individus peuvent être amenés par l'incertitude sur le comportement des autres à faire des choix qui vont contre ce qu'ils considèrent pourtant comme l'intérêt général (c'est la base de la théorie des jeux non ?) Bref le choix individuel du consommateur est factice en l'occurrence, ce n'est pas du tout à ce niveau-là que ça se décide.

Mais bon tu as raison, le choix existe et il a été fait, c'est le choix du libre-échange. Seulement il a été fait par l'oligarchie. Quand je dis que ce serait bien d'avoir le choix, je veux dire nous, le peuple ; autrement dit, si cette question pouvait apparaître dans le débat politique de façon sérieuse afin qu'il soit possible de la trancher démocratiquement, ben ça serait cool.

À part ça il me semblait que l'industrie textile était une production à haute valeur ajoutée, justement confus (or on n'en a plus alors qu'on a une production agricole assez importante par exemple... donc qu'est-ce que tu me chantes ?)
Oh, comme ça dégouline de bons sentiments. C'est mignon.
Non mais sérieusement, tu penses que tout le monde se dit à chaque fois qu'il achète un T-shirt à 2 euros : ah, c'est quand même bien qu'on ait produit ça en exploitant des Chinois (pardon, « dans des conditions plus avantageuses qu'en France ») pour que je puisse le payer moins cher ? je voulais juste te montrer à quel point c'est absurde. Les gens sont contents de payer leur T-shirt moins cher parce qu'ils sont fauchés, c'est tout. Et pourquoi sont-ils fauchés ? hum...
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